La dématérialisation des services publics

par leformaliste
mercredi 17 juillet 2019

Le gouvernement a pour objectif de dématérialiser l’intégralité des démarches administratives d’ici le 1er janvier 2022 afin d’améliorer la performance des services publics. Si cette politique s’inscrit dans l’ère du tout numérique, cette démarche soulève toutefois quelques questions et notamment celle de la fracture numérique.

 

Les avantages de la dématérialisation des services publics

 

C’est dans cette optique que la Direction Interministérielle du Numérique et du Système d’Information et de Communication de l’État (DINSIC) a mis en place le 1er mars 2018 le site web demarches-simplifiees,fr. Cet outil permet de dématérialiser facilement les démarches administratives. Cette nouvelle plateforme permet aux usagers et aux agents de la fonction publique de gagner du temps et d’augmenter la productivité de ces derniers. La plateforme permet également de décomplexifier un certain nombre de procédures.

Un an après sa mise en place, plus de 135 000 procédures et formulaires ont été dématérialisés sur la plateforme. De plus, les experts de la DINSIC estiment que les délais de traitement des procédures et des formulaires ont été réduits de moitié grâce à cette initiative. De plus, le directeur de la DINSIC estime que cet outil permet de réduire par dix le coût de la dématérialisation des démarches administratives.

 

Un objectif qui pose questions

 

Si la dématérialisation des démarches administratives présentent un certain nombre d’avantages, elle s’oppose également à la problématique de la fracture numérique. En effet, tout les Français ne sont pas égaux face à l’utilisation du numérique. On estime que 16 % de la population n’a pas accès à internet et que 20 % des personnes ayant accès à internet maîtrisent mal cet outil. Le Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie (CREDOC) estime qu’en 2017, qu’un français sur trois n’a pas eu recours aux services en ligne de l’administration. L’essentiel des personnes concernées sont des personnes âgées de plus de 70 ans, des non diplômés ainsi que des personnes à bas revenus. Ce phénomène est appelé « illectronisme », en référence à l’illettrisme numérique.

 

Face à cette problématique, des milliers d’usagers ont saisi le Défenseur des Droits afin de demander au gouvernement de mettre en place des solutions alternatives permettant aux usagers n’ayant pas accès à internet ou ne sachant pas l’utiliser correctement, de pouvoir effectuer leurs démarches administratives. En effet, beaucoup craignent d’être mis à l’écart de manière encore plus importante qu’actuellement. Le Défenseur des Droits estiment qu’une dématérialisation trop rapide des démarches administratives aille à l’encontre du maintien de la cohésion sociale. En effet, il craint une augmentation des risques d’exclusion ainsi que des non recours aux droits de ces personnes.

 

Face à ces problématiques, le gouvernement met en place une stratégie afin d’identifier les usagers en difficultés afin de les accompagner à travers de formations à l’utilisation du numérique par l’intermédiaire d’un « pass numérique » ou encore par la création d’un MOOC sur les enjeux et les bonnes pratiques que présentent le numérique. Toutefois, certaines associations comme Emmaüs par exemple estiment que cette stratégie s’avère insuffisante.

Sources :
https://www.credoc.fr/publications/e-administration-la-double-peine-des-personnes-en-difficulte
https://societenumerique.gouv.fr/pass-numerique/

 


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