La quantique une autre dimension pour le raisonnement

par ddacoudre
jeudi 24 janvier 2008

Je ne sais pas si l’on peut faire de la psychologie quantique comme l’expliquait Julie dans son article du 16 janvier, mais ce que j’ai compris depuis assez longtemps c’est que notre monde n’est que celui de nos sens traduit par notre cerveau au travers d’une codification langagière et mathématique qui définit toutes les sciences. L’observation de régularité est importante pour déceler ce qui n’est que des paradigmes.

Quand Gell man découvrit le premier quark, la question est de savoir s’il découvre la matière infinitésimale ou celle qui habite son esprit. L’extraordinaire faculté de réaliser ce que nous pensons en corrigeant les distorsions interprétatives au fil du temps est quelque chose de fabuleux.

La corrélation entre nos perceptions et notre cerveau malléable, qui a son tour malaxe la « matière » de toute chose, est qu’il ne reproduit que les structures qui le composent et donc la découverte de la quantique démontre que notre faculté de penser dispose encore de beaucoup de marge. Dans l’Occident cela paraît une découverte fabuleuse, alors que pour les bouddhistes ce n’est qu’une banalité qu’ils ont comprise depuis longtemps.

L’illusion signifie aussi que toutes nos créations ne dureront que le temps que lui donnera le temps même en les entretenant comme nous le faisons car elles sont le produit de nos désirs. Là où je diverge un peu de la philosophie bouddhiste, c’est que je pense que les choses qui existent au travers de notre existence sont produites par des événements antérieurs perçus que nous n’appréhendons pas dans leur totalité, et dont l’existence ne nous est pas obligatoirement nécessaire pour vivre puisque l’inné ne les retient pas comme héréditaire. Mais s’ils sont réalisés c’est qu’ils concourent aux suivants, sinon la « nature » ne les retiendrait pas

Personne ne naîtra au volant d’un véhicule, pourtant le fait de dire cela est en potentialité d’être puisque je le pense et que je ne dispose pas d’un libre arbitre qui me permet d’éviter l’environnement cosmique, planétaire et « géohistorique » qui module ma pensée. Alors il faut que je découvre au travers des mots quelle réalité humaine les mots définissant ma pensée recouvrent, et dont ils trouveront peut-être un jour une application différente de ce que je l’ai exprimée et pas forcément par moi.

Le « culturel » n’est donc pas séparé des lois fondamentales qui nous régissent, et si toutes nos innovations se concrétisent, c’est qu’elles existent en tant que « forces, flux, énergies ou informations ».

Partant de là, tout ce que nous imaginons existe en potentialité dans le temps, en puissance d’être, dans le déroulement de l’expansion. Cependant, la forme, sous laquelle nous concevons aujourd’hui nos innovations, n’est pas obligatoirement celle qui sera, car nous sommes limités en tant qu’être par notre matérialité présente s’exprimant dans des langages réducteurs. Matérialité présente en constant devenir (le devenir/l’évolutionnisme).

L’inverse, pour nous, signifierait la capacité de créer ou maîtriser des « forces, flux, énergies ou informations ». Elles situeraient l’homme au-dessus de l’univers (l’obsession de la toute-puissance). Un Dieu, un supra-humain, un être n’existant que par sa « pensée », ou le qualificatif que chacun voudra lui donner.

Pourtant, la seule possibilité d’imaginer ce concept signifie qu’il existe en potentialité d’être, mais pas forcément sous la définition que nous en donnons.

Potentialité d’être, puisque nous l’imaginons, sous-tendu par une réflexion construite ou non, et issu en tout état de cause de ce que nous appelons l’indéfinissable.

Ceci dans un raisonnement infini, où il est nécessaire d’accepter des postulats invérifiables, avant d’en arriver à des exactitudes expérimentales (réfutables). Je dis cela, parce qu’issu du Big-Bang, ou d’un quelconque dieu nous sommes le résultat de « sa source originelle ».

Toute notre activité cérébrale, que nous observons, par la psychologique, la psychanalyse, et essayons d’en comprendre les mécanismes par les neurosciences, bâtit les raisonnements dont la preuve de leur exactitude ne dépend que de la « raison ». Une raison qui nous fait considérer la vérité comme la non-contradiction d’un système de jugement, comme la contradiction des opinions, comme la régression à l’infini « prouve ta preuve », comme postulat invérifiable, comme « un cercle vicieux » (le di’allêlôn : les uns par les autres), comme opinion relative, comme vérité expérimentale, comme herméneutique (sens caché). Toutes formes de vérité que nous utilisons à notre convenance pour justifier nos innovations.

Pourtant, toutes nos innovations (comme nombre d’essais) ne favorisent pas le développement de l’espèce pour autant. Et quelles que soient les échelles de valeur que nous leur appliquons, et leur appliquerons, nous n’avons, et n’aurons que la possibilité d’un choix restreint, choix restreint dans toutes les innovations « culturelles » que l’univers sous-tend par l’évolution, ou la création pour les croyants.

Choix restreint, puisque celui-ci est dépendant de la réduction de la méconnaissance de toutes les associations possibles d’informations que nous ne serons peut-être jamais en mesure de connaître sur notre planète. Bien que nous puissions le comprendre, et évaluer certaines de ces associations grâce au travail des scientifiques, et de ceux qui dans les sociétés ancestrales avaient compris la même chose sans disposer des moyens d’une vérification techniciste. Toutefois, ce travail des scientifiques n’est qu’une mesure, elle aussi limitée par notre psychique, notre technologie et « l’infini ».

Einstein a dit : « La nature ne nous montre que la queue du lion. Mais il ne fait aucun doute pour moi que le lion à qui elle appartient est au bout, bien qu’il ne puisse se montrer tout d’une pièce à cause de son énorme taille ». Si bien, que d’une certaine manière notre existence se déroule par défaut.

Ainsi, chaque fois que nous définissons un concept pour expliquer l’indéfinissable, ce concept défini entre dans ce que j’appelle l’indéterminé. Un indéterminé que nous parvenons à préciser par des théories, lesquelles entrent à leur tour dans les divers degrés de l’incertitude. Cette incertitude a pour principe qu’après la conceptualisation d’une théorie nous ne pouvons être assurés que ses éléments dans le « temps » trouvent la place que nous leur avons imaginée. Également, qu’ils resteront ce qu’ils sont, à la place où nous les avons mis ou observés.

Cela, du seul fait que l’univers est en mouvement, et si ceci pouvait échapper au regard du primitif, cela ne peut plus l’être au nôtre.

Cela relève du fait que, pour exister, nous sommes exemptés, dispensés de connaître, de comprendre et d’établir des repères. Des repères de liens de compréhension normalisateurs, régulateurs de l’émergence d’un homme qui se dit créateur. Pour exister, nous n’avons pas besoin de comprendre notre monde sensible, c’est «  l’état que nous qualifions à tort ou raison d’animalier  ». Également peut-être cela relève-t-il aussi du fait d’une approche eschatologique de l’homme créé, ou à notre ignorance due à nos difficultés à retrouver, ou à vouloir chercher le « réel » dans l’image que nous en construisons.

Il faut être convaincu pour penser autrement que l’univers permet toute chose que nous inventons. Telle la voiture qui ne nous paraît pas issue de l’univers parce que nous disons que nous la créons, et ce n’est pas parce que nous réalisons de tels assemblages qu’ils ne sont pas naturels, car tout événement est déterminé par ce qui l’a précédé.

Force est de constater que l’univers autorise des formes bien plus complexes, telle que nous les humains ou un flocon de neige, dont la structure complexe n’apparaît pas à notre regard. L’univers n’a nul besoin de voiture pour se déplacer, cet outil est inhérent à nos contingences humaines planétaires. Avec une force de gravitation plus faible, nous nous déplacerions sans véhicule, où bon il nous semble. Dans de telles conditions, nous n’aurions pas créé de véhicules, les oiseaux n’auraient pas besoin d’ailes et notre monde serait tout autre, comme il le serait également avec une gravitation plus forte, mais dans ces conditions nous aurions réalisé peut-être d’autres innovations.

Néanmoins, par nous, l’univers sous-tend ces créations puisque nous les réalisons, et qu’elles sont le produit d’un empilement d’événements successifs. Pour autant nous ne naîtrons pas au volant d’une voiture, de la même manière que notre planète n’est pas apparue spontanément.

Bien sûr, en l’état, cette voiture n’est pas codifiée dans nos gènes. Elle l’est par contre dans la capacité combinatoire cérébrale projective qui va associer inné et acquis. Elle se transmet par l’apprentissage et par l’information que nous nous enseignons les uns aux autres pour la concevoir, et détermine d’autres événements. Ainsi à un moment donné les comportements culturels vont enregistrer que cet acquis est une exigence vitale pour la survie de son organisme inné  ; c’est tout notre discours sur la croissance.

De telle manière que si nous regardons le culturel comme autant d’essais  : c’est-à-dire que chacune de nos réalisations, dépendantes de nos capacités créatrices (produit de l’univers et non pas de notre cerveau), ne durera qu’en fonction de son aptitude à subsister, comme constante d’un développement, dans un système d’évolution universel dans lequel la culturalité favorise et facilite l’adaptation, l’acculturation, la régression, la progression ou son suicide (aptitude à une structure d’engendrer son autodestruction).

Alors le culturel peut être regardé comme un événement en soi. Événement en soi « que transmet l’univers » pour assurer la survie de toutes les espèces dans leur ensemble évolutif, à l’exemple du monde végétal, et dont nous ne devons pas être les dépositaires exclusifs.

Pour beaucoup de nos prédécesseurs, l’univers quantique n’existait pas et ils ne pouvaient imaginer que la matière et l’esprit étaient composés des mêmes « forces, flux, énergies et informations ». Ils ne pouvaient tenir compte du fait que la réalité matérielle et la réalité spirituelle pouvaient être définies par les mêmes forces, énergie, flux, informations.

Ainsi, ils n’avaient raison que dans leurs certitudes, qualifiant de substance, selon le cas, ce que nous appelons aujourd’hui « particules », qui en s’associant véhiculent aussi bien la lumière que notre propre corps.

En conséquence, en observant les lois que nous connaissons de cet univers, il est plus aisé de comprendre ce que nous sommes et faisons. Cet effort intellectuel consiste à s’observer, comme étant ces forces, étant dans ces forces, et étant le produit de ces forces, et non seulement soumis à ces forces. D’une autre manière, si nous considérons que l’univers est la circulation d’une information depuis son origine, nous sommes cette information dans l’information, et produisant de l’information, et non pas seulement soumis à l’information.

La nuance est fondamentale car elle modifie l’image, la représentation que nous pouvons avoir de notre « monde cérébral » à partir du « monde sensible ». Parce que, au lieu d’y être soumis, qui peut être interprété comme une condition irréversible, nous serions sous condition de la connaissance de l’organisation de ces forces, de cette information. Nous serions un être « conditionnel », conditionné à ce qu’il est capable d’en comprendre.


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