Les inventeurs salariés, au cœur de l’innovation. Leur porte-parole emblématique le professeur NAKAMURA reçoit le nobel de physique

par JFCAMPION
lundi 20 octobre 2014

L'inventeur salarié japonais nommé Nakamura, qui a inventé en 1993 la fameuse LED bleue, vient d’être distingué au plus haut niveau par l’obtention du fameux prix Nobel de Physique .

Nakamura, poursuit sa société en justice et en 2005 obtient 8 millions de dollars . Cela montre que les autorités Japonaises reconnaissent l'importance pour leur économie de la matière grise.

Dans une véritable politique de l’innovation, il faut impérativement prendre en considération les salariés inventeurs en tant que tels, et corrélativement les motiver financièrement, notamment par la reconnaissance et la juste rémunération de leurs inventions. Sans une motivation des acteurs humains, les mesures de structure n’auront aucun effet. Sans grands joueurs de football ou de basket, on n'a jamais de grandes équipes, quelles que soient les infrastructures mises en place.

Un fait notable vient de se passer dans le monde de l'innovation qui est caractéristique des erreurs de certaines entreprises.

L'inventeur salarié japonais nommé Nakamura, qui a inventé en 1993 la fameuse LED bleue, vient d’être distingué au plus haut niveau par l’obtention du fameux prix Nobel de Physique .

Cette Led bleue faisait partie d’importants travaux de recherche afin de compléter la gamme des Led et surtout d’obtenir la couleur blanche, par combinaison du rouge, vert existants avec le bleu. La production actuelle génère plusieurs milliards de $ de valeur chaque année.

Nakamura était salarié chercheur d’une petite société nipponne Nichia Corp. Il a inventé le processus de réalisation de cette fameuse Led bleue. Sa compagnie s'empresse de déposer rapidement le brevet... mais à son nom à elle et lui accorde un "généreux" bonus de 20.000 yens, soit environ 185 dollars.

Nakamura, poursuit sa société en justice et en 2005 obtient 8 millions de dollars. Cela montre que les autorités Japonaises reconnaissent l'importance pour leur économie de la matière grise.

Pourtant pour surmonter la crise, relancer l’économie et améliorer la balance commerciale de la France (61 milliards d’euros de déficit en 2013) devraient figurer dans les objectifs de tout gouvernement afin d’améliorer la situation de l’emploi.

Le pacte de responsabilité focalise son action principalement et quasi-uniquement sur un coût du travail considéré comme le seul problème de l’industrie française. Le MEDEF français tient d’ailleurs depuis plus de trente années et de deux générations de Gattaz le même discours sur un insupportable coût du travail. En réalité dans un contexte d'une mondialisation accrue et d’une impressionnante mise à disposition mondiale des connaissances scientifiques et techniques, l’industrie française souffre surtout de ce que l’on nomme classiquement la compétitivité hors coût. La compétitivité hors coût, c’est la capacité de produire et de vendre des produits innovants et de grande qualité avec des prix en proportion. Pour ces produits, le coût de la main-œuvre est beaucoup moins important que pour des produits bas de gamme.

Pour renverser la situation actuelle il faut donc favoriser l’innovation. Dans les entreprises de certains pays tels que l’Allemagne, la Finlande, la Chine, le Japon et la Corée du sud, le partage de la valeur entre les dirigeants, les actionnaires et les salariés est plus équitable que chez nous. Les inventeurs notamment, source de l’innovation technologique protégée de la concurrence par des brevets d'invention, reçoivent une rémunération supplémentaire en relation avec le succès commercial de leur invention. Cette reconnaissance a pour effet de stimuler fortement la créativité, donc le succès commercial des entreprises.

Résultat, par exemple, pour l’Allemagne : un excédent de la balance commerciale en 2013 de 200 milliards d’Euros.

L’office européen des brevets a publié ses chiffres 2013. On note que dans les cinq premiers déposants 4 possèdent un système de rémunération conséquente des inventeurs salariés. Bien sur, leur succès n’est pas uniquement lié à cette disposition mais elle dénote une volonté et une clairvoyance qui fait cruellement défaut à la France qui clairement continue à se diriger vers un déclin dans beaucoup de domaines techniques.

Dans une véritable politique de l’innovation, il faut impérativement prendre en considération les salariés inventeurs en tant que tels, et corrélativement les motiver financièrement, notamment par la reconnaissance et la juste rémunération de leurs inventions. Sans une motivation des acteurs humains, les mesures de structure n’auront aucun effet. Sans grands joueurs de football ou de basket, on n'a jamais de grandes équipes, quelles que soient les infrastructures mises en place.

La contrepartie patronale au pacte de responsabilité devrait comprendre la reconnaissance du rôle indispensable des inventeurs. On constate d’ailleurs que dans les classements internationaux des brevets, la seule amélioration notable concernant la France se situe justement dans la présence à des niveaux remarquables de ses grands établissements publics de recherche (CNRS, IFP et CEA).


Lire l'article complet, et les commentaires