Les sites purement communautaires ont-ils un avenir ?

par chouingmedia
lundi 21 août 2006

Que faut-il au web 2.0 pour qu’il ait un cycle de vie durable ? La réponse est simple : de l’argent. Pas seulement de l’argent jeté par les RIB. Non, plutôt de l’argent gagné via une intégration pertinente de ses nouveaux services.

L’inévitable monétisation du web 2.0

Tous les jours de nouveaux services apparaissent. Idées novatrices, mises à niveau de concepts existants, duplicité de services innovants : peu importe la façon de faire du 2.0, le fait est que les services n’arrêtent pas de se multiplier.

Cependant il est temps de penser à la rentabilité des affaires, notamment lorsqu’un service rencontre du succès.
S’il peut être suffisant de placer quelques liens commerciaux sur vos pages au début, le coût devient important dès qu’il est nécessaire d’investir auprès de sous-traitants de qualité (coût homme nécessaire pour vraiment finir un produit / achat de serveurs tenant la charge) afin de satisfaire vos visiteurs.
Actuellement peu de services 2.0 peuvent se prévaloir d’être rentable. Et les plus gros ne semblent pas les mieux placés, à la lecture des interrogations autour de myspace, de youtube ou de netvibes, trois des héros du 2.0.

La non viabilité des services « sociaux »

L’un des volets qui caractérise le plus le web 2.0 est son aspect social : l’internaute veut pouvoir écrire, donner son avis, noter, voter, créer et retrouver une communauté d’intérêt sur le net. Si le principe est sympathique, quelles sont les chances de monétiser les sites qui fonctionnent sur ce principe ?

Effectuons un petit retour sur les années précédentes. Quels sont les services web qui n’ont jamais créé de valeur financière par leur activité ces dix dernières années ? Tous les services communautaires. Et ce malgré des succès d’audience clairement identifiés. Tous, vraiment tous, ont disparu ou ont été rachetés par des sites dont les revenus étaient issus d’une activité non communautaire.

Cela veut-il dire que tous les services communautaires du 2.0 sont voués à la disparition ? Pas nécessairement. Cependant il est intéressant de noter que les premiers services de ce type se sont déjà fait racheter (myspace, flickr, del.icio.us), et que les nouveaux (wat en France) sont directement issus de sociétés existantes, dont les revenus proviennent d’une autre activité.
Nous pouvons donc dire qu’il est communément admis qu’il est impossible d’avoir un service communautaire grand public viable.

L’intégration des services sociaux dans des sites existants

Finalement que devrait-on voir dans les prochains mois ? Evidemment les sites rentables sont sensibles à cette nouvelle utilisation du net par les internautes. Ils vont donc digérer l’apparition de ce volet social afin de l’intégrer dans leurs services.

Yahoo, ebay, netscape ont déjà commencé, et tout le monde s’accorde à dire que c’est inévitable. Restent à trouver les bons services en fonction de vos contraintes, de vos concurrents, de vos cibles et de vos besoins.

Les services rentables : ceux qui s’adressent aux entreprises

L’autre aspect du web 2.0 est son aspect technique. Outre les nouvelles interfaces qui facilitent la navigation, certains technologies profondes du 2.0 permettent la réalisation d’un vieux rêve, celui de s’affranchir de son disque dur.
De nombreux services dématérialisent vos outils informatiques de production afin de vous les proposer via internet. Microsoft y songe depuis longtemps, mais il semble que certains entrepreneurs aient pris une belle avance, tel 37signals dont les outils de gestion de projet révolutionnent la façon de travailler en mode collaboratif.

Quels sont les avantages de ces outils ? L’accès à vos documents et à vos applications (word, excel, outils de dessins...) via n’importe quel point d’accès à internet. Ces nouveaux services profitent pleinement de l’explosion mondiale du haut-débit. Et encore, leur portabilité sur les mobiles et PDA n’est pas encore réalisée, mais elle ne saurait tarder.

Pourquoi ces services sont-ils rentables ? Il faut d’abord souligner que tous les outils de productivité ne sont pas rentables. Ce serait trop beau. Cependant force est de reconnaître qu’en répondant à un besoin professionnel, ils visent une clientèle prête à dépenser quelques euros / dollars par mois pour un service améliorant la productivité.

De fait, il s’avère que seuls les outils destinés aux entreprises sont intrinsèquement créateurs de valeur. Par exemple les sites d’emplois nouvelle génération, comme jobmeeters ou moovement, proposent un service de qualité à leurs clients, par ailleurs submergés de candidatures. Ils peuvent donc vendre a priori, et non a posteriori comme essaient de le faire les sites communautaires.


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