Microsoft met à la porte le directeur de sa division Windows
par lehollandaisvolant
vendredi 16 novembre 2012
Le directeur de la division Windows de Microsoft, Steven Sinofsky, a été remercié lundi 12 novembre par le groupe. Lui qui chérissait tant son bébé, qui a maintenant bien grandit, devait sans doute s’attendre à ce dénouement à l’aube du lancement de Windows 8.
Ca y est, l’info est tombée. Lundi 12 novembre, Microsoft a annoncé le remplacement du directeur de la division Windows, Steven Sinofsky, par Julie Larson-Green, responsable de l’interface actuelle de la suite Microsoft Office, épaulée par la directrice financière et marketing Tami Reller.
Travaillant chez Microsoft depuis 1989 et à la tête de la division depuis 3 ans, nous pensons que cette décision ne daterait pas d’hier : en effet, elle coïncide étrangement avec le lancement de Windows 8 (à trois semaines près), projet que Sinofsky pilotait fin octobre. Tout porte à croire que l’entreprise attendait patiemment que l’employé aboutisse son le système d’exploitation en le lançant afin de s’en débarrasser.
Mais pourquoi avoir joué un tour pareil à un employé que beaucoup pressentaient comme le successeur potentiel de Steve Ballmer, directeur général de Microsoft, grâce a ses compétences techniques et managériales hors du commun ? Tout cela à cause d’un problème de communication ; en effet, Steve Ballmer voit Windows 8 comme une fenêtre ouverte sur une « nouvelle ère », propice à la communication entre les différents appareils de la firme, dans laquelle les divisions travaillant en solitaire ne sont plus de la partie.
Or, Steven Sinofsky était décrit par ses confrères comme un individu fermé, autoritaire et qui sautait au plafond dès lors que l’on s’approchait de trop près de son joujou. Si le licenciement peut sembler une solution extrême, elle va de pair avec le caractère de Sinofsky : ce dernier n’aurait en effet rien révélé concernant l’avancement du développement de la tablette de la firme, Surface, avant de l’avoir aboutie, pas même à Ballmer. Le cas est similaire à celui de Scott Forsall d’Apple ; il y a quelques jours de cela, l’ex responsable du système mobile iOS prenait la porte pour des raisons semblables.
Toutefois, une telle décision présente des risques : en démettant Sinofsky de ses fonctions, il se prive en quelque sorte du « cœur » de l’entreprise. Cinquième patron de division à quitter son poste en quatre ans, Steven Sinofsky ne pourra pas continuer à être remplacé de la sorte sur le long terme : le directeur général, qui depuis treize ans s’est plutôt contenté de sauvegarder les acquis du groupe, se lance un véritable challenge en se privant de son dernier atout... reste à savoir si l’ambiance si « excitante et énergisante » pour Ballmer au sein de l’entreprise lui permettra de faire s’envoler le chiffre d’affaires de l’entreprise, qui piétine depuis dix ans.