MySpace a-t-il encore un avenir ?

par Iceman75
mardi 27 mai 2008

MySpace vient d’être dépassé par Facebook en fréquentation. Ce site, parmi les pionniers des sites communautaires, a-t-il encore un avenir ou amorce-t-il une longue descente vers l’oubli ? D’autres précédents ont eu lieu dans le monde cruel du web. Alors MySpace a-t-il les moyens de trouver un second souffle.

MySpace est considéré souvent à tort comme le pionnier des sites communautaires. Il est à la fois bien plus et beaucoup moins que ce terme.
Fondé en 2003 par des membres de la société eUniverse, il fut d’abord bâti sur les cendres de Friendster, un site de networking. C’est donc un site web 1.0 et non 2.0 comme la plupart des sites à la mode actuellement.

Cela se ressent par l’interface figée et archaïque par bien des points. Il faut, par exemple, taper du code pour personnaliser sa page dans des sections curieusement organisées et laissant penser à un rustinage constant d’équipes disparates. Pourtant, avec du courage, on peut arriver à en faire quelque chose d’original.
MySpace, par l’ouverture de son code, a su attirer une communauté de développeurs pour aider le néophyte. Mais cela reste la plupart du temps très obscur.


Qu’y trouve-t-on ? On parle le plus souvent des success story d’artistes découverts sur MySpace, mais il n’y a pas que de la musique. On y trouve ainsi des acteurs, des réalisateurs, des amateurs, des usurpateurs et des associations. Bref, un joyeux bordel pas toujours très lisible.

Le principe est d’avoir des "amis", c’est-à-dire des personnes dont on apprécie la page et que l’on rajoute comme des favoris dans sa propre page. On peut laisser des commentaires, créer son blog, rajouter des photos, des slideshow, des vidéos, mais rien n’est simple.

Voilà justement où Facebook et autres ont fait leur trou : le web 2.0 a apporté une simplification (relative) de la personnalisation de la page personnelle. Dans Facebook, par exemple, on laisse la musique aux sites spécialisés (Boxson, Jamendo, etc.) pour se concentrer sur le communautaire. Il y a le même principe d’amis/contacts, mais si le fond de la page Facebook reste désespérément blanc, on peut déplacer, ajouter, supprimer tout un tas d’applications, de la plus débile à la plus utile. D’une idée de social networking commune, on voit donc deux philosophies se dessiner.

Ceux qui recherchent le ludique ou les retrouvailles avec des connaissances ont vite laissé MySpace. Mais il reste encore une vitrine de choix pour les groupes et artistes, les petits éditeurs de disques, etc. Il est en effet plus facile à gérer qu’une page web et permet une proximité avec le public/le fan. On peut ainsi prendre contact avec certains chanteurs pour des interviews via MySpace plus facilement qu’en contactant la maison de disque ou le webmaster du site web... lorsqu’il y en a un.

MySpace survivra-t-il sur sa seule rubrique Music ? Sans doute car le vivier de groupes et artistes est devenu très important et dynamique, notamment outre-Atlantique. L’effet de buzz persiste. On voit d’ailleurs mal une refonte de l’interface des pages maintenant, mais les pages d’administrations s’améliorent : on peut maintenant choisir des styles prédéfinis et l’enchaînement des rubriques est plus logique.
D’ailleurs, les rubriques vidéo et photo n’évoluent guère maintenant, le chemin étant trop long pour rattraper les ténors du genre.

Mais, pour un artiste, créer "son MySpace" n’est pas sans risque. Il est très facile de télécharger les titres mis en écoute même si l’artiste n’a pas activé la fonction dans le lecteur interne à la page. Il n’est pas fait état très clairement des copyright dans la page et les conditions d’utilisation et l’artiste aura donc tout intérêt à déposer ses titres auprès d’un organisme approprié. Je déconseillerai d’ailleurs la Sacem qui est trop restrictive, coûteuse et incompatible avec ce mode de diffusion.

Le web est cruel et les champions d’aujourd’hui deviendront pour la plupart les oubliés de demain ou après-demain. MySpace saura-t-il éviter cela ?


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