Orange passe au rouge

par C’est Nabum
mercredi 30 décembre 2015

L'abonné est vert de rage

Le fil de la discorde

Michel est un octogénaire diabétique ; pied incertain et œil défectueux, il conserve toute sa tête et un solide coup de fourchette mais plus toute sa légendaire patience pour devoir s'occuper personnellement des inévitables tracas administratifs qui jalonnent l'existence. Le premier septembre 2015, jour de tempête sur Montauban, dans sa maison où désormais il vit seul depuis le décès de sa chère épouse, il a eu à déplorer la rupture des tendeurs qui retenaient en l'air le fil téléphonique qui le relie au monde.

Le câble pend lamentablement et à la périgée de son déshonneur, il se trouve à moins de deux mètres du sol. Il y aurait sans doute belle lurette qu'une équipe de maintenance serait intervenue si cet abonné respectable et bon payeur, n'était , pour son malheur, en bout de ligne. Seul à être perturbé par la friture sur la ligne et le risque d'aggravation ou de rupture, Michel n'a qu'à espérer en une intervention extérieure.

C'est son fils qui s'est chargé de prendre les choses en main afin de saisir en son nom, les services compétents de l'opérateur qui fut autrefois un service public. Il a dû jouer de patience lui aussi pour réussir à obtenir la lointaine plate-forme téléphonique de cette grande société, si peu soucieuse de patriotisme économique. Pas moins d'une vingtaine d'appels et de longues minutes d'attente vaines et infructueuses furent nécessaires avant qu'une voix au fort accent daigne lui répondre.

Expliquer la situation à cette personne ne fut pas aisé. Il fallait qu'elle comprît que son interlocuteur appelait d'un autre numéro en lieu et place de l'abonné , victime du désagrément constaté. Cela fut long, fastidieux d'autant plus que la pauvre opératrice n'avait pas une maîtrise parfaite de l'accent méridional de son interlocuteur.

Malgré tout, il y eut entente et promesse d'intervention. Pour sceller contractuellement la promesse faite, un mail est arrivé courant septembre pour signifier la prise en compte du signalement et son enregistrement sous un numéro que le fils n'avait pas cru bon conserver, croyant alors à la fiabilité de cet opérateur réputé.

Mal lui en prit puisque l'intervention ne se fit pas. Il faut reconnaître que les dégâts avaient été très importants dans le secteur et que les équipes d'intervention qui travaillent naturellement pour des sous-traitants, étaient surchargées de travail. C'est donc sans colère encore que notre samaritain repris le combiné pour relancer la procédure.

Une fois encore, beaucoup d'appels résonnèrent dans le vide intersidéral qui sépare Montauban de l'autre rive de la Méditerranée. Quand on veut être écouté, il faut beaucoup de pugnacité ; et un jour, sans doute sous une bonne étoile, une fois encore ; un opérateur charmant au demeurant, redemanda toutes les longues explications nécessaires à la résolution du problème.

Le 6 novembre, un nouveau mail de confirmation qui, celui-ci, fut conservé, promet une réparation pour le 18 novembre. Cette fois, l'affaire semble bien engagée, il n'est plus qu'à patienter un peu et supporter un service de médiocre qualité jusque là pour Michel qui n'est pas un adepte forcené du téléphone.

Las, la promesse faite tombe à l'eau, de réparation il n'y a point. Le bal des appels reprend, le fils de l'abonné mécontent se lasse, les appels infructueux reprennent. Enfin le 7 décembre, on décroche à l'autre bout du fil magique. Nouvelles explications, nouvelle prise en compte pour une résolution prévue le 23 décembre, la veille du réveillon ; les dindons apprécieront.

Inutile de vous préciser que rien ne se passa, une fois encore. Est-ce parce que les voies du seigneur sont impénétrables ou bien est-ce parce que le correspondant n'est pas l'abonné imputé ou bien est-ce encore parce que ce personnage appelle d'un réseau concurrent que sa demande n'est pas considérée comme elle devrait l'être ? Je me perds en conjecture ….

Le fils de Michel décide donc d'envoyer un courrier à la société Orange. Amusez-vous donc à chercher une adresse sur la facture qui pourtant ne manque pas de continuer à quémander son dû pour un service de plus en plus médiocre. Vous aurez bien du mal à trouver autre chose que le numéro de cette fameuse plate-forme surchargée d'appels et incapable de répondre dans l'instant.

Pour enfoncer le clou, la lettre se fera billet de blog, afin que publicité soit faite de cette manière peu cavalière de traiter les clients chez monsieur Orange. Nous verrons ainsi si elle parvient enfin à joindre un décideur réellement efficace. Seules les références vous seront cachées pour des raisons faciles à comprendre. Quant à cette société, si elle trouve le procédé cavalier, nous pourrons lui rétorquer que son comportement est indigne du service attendu.

Téléphoniquement leur.


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