Pour des forages géothermiques au lieu des forages pétroliers !
par Vincent Verschoore
samedi 25 juin 2011
En 1911 les Italiens démarraient la première centrale géothermique a Valle des Diavolo. Depuis lors, pas grand chose si on compare avec l’évolution des autres technologies de production d’énergie. Pourtant le noyau terrestre et ses 6 000°C résultant de la désintégration d’éléments radioactifs réchauffe le manteau et une partie de l’écorce terrestre, et peut tout à fait se capter à grande échelle par des installations de géothermieprofonde à haute température.
Selon Craig Dunn de la société Borealis GeoPower, le premier % de l’épaisseur de notre planète recèle en chaleur de quoi alimenter une civilisation comme la nôtre pendant 6 milliards d’années. Pourtant la géothermie ne compte encore que pour 0,3% environ de la production d’énergie électrique globale.
Un projet profond existe en France depuis la fin des années 80, le projet Enhanced Geothermal System de Soultz-Sous-Forêts (EGS Soultz pour les intimes). Un double puits de 5000 mètres de fond permet de de faire circuler de l’eau entre la surface et la roche profonde naturellement chauffée à 200°C. La vapeur ainsi générée permet de générer 1,5 MW, suiffant pour un village 1 500 habitants (selon ce blog). Le projet prévoit de passer à une installation de 25 MW. Cette vidéo présente le principe :
Techniquement, l’exercice de forage est difficile et il faut choisir des zones propices. La carte ci-jointe
Début juin se tenait au Canada la rencontre Equinox Summit:Energy 2030. La présentation PDF du communiqué final est disponible ici. Les experts prévoient que la géothermie, toutes technologies confondues, comptera pour 10% de la production électrique de base d’ici 2030, à condition d’investir un milliard de dollars dans dix à vingt projets dans les quelques années à venir.
Au vu de la situation de plus en plus alarmante de l’état du parc nucléaire (sans même parler de Fukushima) et des risques liés au forages pétroliers profond (n’oublions pas BP et le Golfe du Mexique), est-il permit d’espérer que les pouvoirs publics, s’il en reste encore des éléments non corrompus par les intérêts particuliers que l’on sait, adressent sérieusement la question de la génération géothermique de base ?