Pour un multiculturalisme informatique

par Francis Pisani
vendredi 13 janvier 2006

Allez, j’ai bien aimé MacWorld. Et je ne parle pas que du spectacle toujours bien ficelé (voir ce billet). L’élégance de l’univers Mac est séduisante, attirante (billet). Et avec la puissance retrouvée (billet), ça ne peut que plaire.

En écoutant Steve Jobs, j’ai passé une bonne partie de mon temps à me dire que j’aimerais bien avoir un Mac en plus de mon vieux et fidèle Thinkpad. Je ne pense pas à choisir l’un contre l’autre, mais j’adorerais avoir accès à des plaisirs et des utilités différentes. Les ajouter, en quelque sorte, ce qui est toujours une bonne recette.

À propos, je trouve cette notion de « switcher » trop marquée par l’esprit guerre de religion, qui reste lourd dans les différentes écoles informatiques. Ça condamne à l’apostasie, ce truc-là. Et je ne vois pas pourquoi me limiter à l’un ou l’autre quand je peux envisager d’avoir l’un et l’autre.

Je parie qu’un plan de multiculturalisme informatique en séduirait plus d’un. Les grosses boîtes y sont tenues, avec leurs parcs de Linux, Wintel, Apple et autres. Pourquoi ne pas le proposer aux usagers ? Ça pourrait marcher, alors que le nombre de foyers pluri-ordinateurs est en pleine croissance.

Le prix des machines rend la chosedifficile, bien sûr, mais la suite iLife à 79 dollars est un bon pas dans cette direction, dans la mesure où le coût des logiciels est un obstacle majeur qu’il contribue à réduire.

Il faudrait aller plus loin. En faire un thème de campagne. Y mettre quelques ingénieurs. Quand je pense que j’ai reçu hier et aujourd’hui deux mels d’amis utilisant des Macs, dont l’un était saupoudré de caractères chinois, et l’autre parsemé de lettres de l’alphabet grec… (Je peux vous les montrer).

Il faudrait faire plus attention aux questions de compatibilité, à la notion de traduction. Le passage sur microprocesseurs Intel en fait un jeu d’enfant.

Et il faudrait monter une campagne sous l’angle de la tolérance et du polythéisme, très opposée à la prétention trop courante de détenir la vérité, ou de développer un business model pour écraser tous les autres. Ça vaut pour tous azimuts.

Qu’en pensez-vous ?


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