Que la Lumière soit !

par olivier cabanel
samedi 6 février 2010

Chaque jour qui passe nous apporte son lot de découvertes, propres à nous débarrasser encore plus rapidement des énergies dangereuses et polluantes que sont le nucléaire, le charbon, et le pétrole.

Michael Graetzel est l’inventeur des panneaux solaires à colorant.

Il vient de recevoir le prix Balzan, presque aussi prestigieux que le Nobel, accompagné d’une récompense d’un million de francs suisses des mains de Doris Leuthard, conseillère fédérale Suisse.

Ce professeur allemand, (devenu suisse en 2000), de l’EPFL (école polytechnique fédérale de Lausanne) attendait depuis vingt ans la reconnaissance de son travail. lien et surtout la fabrication industrielle de son invention.

Il s’était intéressé à l’oxyde de titane et l’avait dispersé en solution, l’associant avec un colorant pour étudier ses réactions au moyen d’un laser. Il s’est alors aperçu que ces particules acceptent des charges du colorant excité par la lumière du laser, autrement dit, la lumière est transformée en électricité de la même manière que la chlorophylle lors de la photosynthèse de plantes.

Découverte majeure, et bien plus performante que les panneaux photovoltaïques actuels, vu le prix bon marché de l’oxyde de titane, et ses qualités non polluantes. lien

Après plusieurs échecs pour trouver des partenaires économiques, c’est l’américain Konarka qui s’est mis à produire des cellules Graetzel souples, aussi facilement que l’on imprime des films photos, diminuant par dix les couts de production solaire photovoltaïque.

On devine le succès attendu par cette invention qui permettra de rendre l’énergie solaire encore plus performante, et moins chère.

Mais notre inventeur helvète ne s’arrête pas là.

Cofondateur de l’entreprise « High power Lithium », il a réussi à améliorer les performances des batteries au lithium, et vient d’être racheté par « Dow Chemical ».

Il faut ici rappeler que l’énergie solaire reçue par la terre est 11 500 fois plus importante que nos besoins mondiaux énergétiques, d’où l’importance de cette découverte. lien

Aujourd’hui l’énergie solaire fait une percée remarquable dans le monde.

L’Europe arrive en 3ème place dans la production de cette énergie (20,7%) derrière l’Asie de l’Est et l’Amérique du Nord.

Une fois de plus, la France a le bonnet d’âne, avec moins de 0,5%, loin derrière l’Allemagne pourtant bien moins ensoleillée que nous. lien.

La société Astrium veut aller encore plus loin et à un projet un peu fou.

Elle se propose d’envoyer dans l’espace un satellite qui capterait, par l’intermédiaire de panneaux photovoltaïques, la lumière solaire, et la transmettrait vers la terre par laser infrarouge.

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Le président de cette société filiale d’EADS, François Auque, s’étonne du peu d’intérêt que l’on porte au travail formidable fait par les satellites : ils permettent de décrypter la modification climatique, entre autres, et avec cette invention à venir, les satellites pourraient donc nous offrir de nouveaux services. lien

Le captage de cette énergie gratuite et envoyé par laser sur notre terre pourrait, entre autres, alimenter en électricité solaire des zones isolées ou sinistrées, et être opérationnel en 2020.

« Dans le cas d’Haïti, par exemple, cela aurait pu rendre d’énormes services », plaide-t-il.

Si cette technologie se met en place, elle aurait l’avantage d’offrir un rendement bien supérieur aux installations photovoltaïques traditionnelles.

En effet celles-ci n’atteignent que 20 à 25%, alors que la technologie Astrium annonce un rendement de 80%.

Aux détracteurs de ce projet qui imaginent des problèmes sur le plan sanitaire, Robert Lainé, directeur technique d’Astrium, les rassure.

« Nous travaillons dans l’infrarouge (longueur d’ondes de 1,5 microns) avec un faisceau dont la puissance au sol est équivalente à celle du rayonnement solaire, soit 1000 watts au M2 ».

Au Japon, on travaille sur un projet semblable, mais la transmission de l’énergie se ferait par micro-ondes, ce qui risque de poser quelques problèmes aux populations. lien

Le projet japonais est pour 2030.

Un premier prototype d’une puissance de 10 MW (mégawatts), est prévu pour 2020 et l’énergie produite serait envoyée sur terre par micro-ondes, ou laser.

Le second prototype d’une puissance de 250 MW serait lancé en 2030.

Le satellite serait positionné à 36 000 km de la terre.

Reste à savoir s’il y a un risque réel pour la santé, puisque l’on sait aujourd’hui que les micro-ondes commencent à poser quelques problèmes, et que le rayon laser ne rassure personne.

D’ici là, de l’eau aura coulé sous les ponts, car comme disait mon vieil ami africain :

« Si haut que parvienne une chose lancée, c’est sur la terre qu’elle retourne ».


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