Quel avenir pour l’e-book ?

par Pelletier Jean
mardi 11 septembre 2007

Clément Donzel a publié un papier sur Agoravox : « Amazon et Google se lancent dans l’e-book » plutôt flatteur sur l’avenir de cette double initiative qui serait censé mettre fin au livre traditionnel.

L’initiative n’est pas nouvelle. En 1998 Olivier Pujol avec Jacques Attali et Eric Orsenna avait fondé la société Cytale comme support de la commercialisation du premier e-book appelé alors « Cybook ». Beaucoup de publicité avait été faite autour de cette initiative qui devait révolutionner le monde de l’édition. La présence d’Attali ancien sherpa, devenu depuis penseur iconoclaste comme président du conseil de surveillance et de l’écrivain Erik Orsenna renommé et ourlé de prestige devaient assurer toute la publicité nécessaire au projet et garantir le succès auprès du public.

La société Cytale avait levé 10 millions d’euros de capital, mais avec un prix de vente plutôt élevé de 869 €, les ventes n’ont jamais été au rendez-vous.

Le 18 juillet 2002 le tribunal de commerce de Nanterre prononçait la liquidation judicaire de la société.

Tout visionnaire qu’il soit Attali avait alors fait la démonstration grandeur nature que le public n’était pas prêt à lire des centaines de pages sur un écran unique aussi intelligent soit-il. Et c’est tout à son mérite.

Aussi je souhaite bien du plaisir à Amazon et Google dans la reprise neuf ans après d’un tel concept qui n’a pas su trouver sa voie auprès du public.

Le Sonyreader déjà présent sur le marché n’a rien rajouté à cette démonstration, les ventes ne décollant pas malgré une importante campagne publicitaire.

Par contre il convient de signaler l’initiative révolutionnaire de la société Philips qui a présenté officiellement au salon CES 2006 de Las Vegas le premier prototype d’écran enroulable. Cet écran Polymer Vision est ultra fin (100 µm), dispose d’une résolution d’écran QVGA (320 x 240 pixels) à matrice active et possède enfin une taille de tout de même 5 pouces !

Le système est réputé consommer peu d’énergie. Le flux électrique n’étant sollicité qu’au moment du chargement de l’image. Si l’utilisateur ne lit que la même page, il n’y a pas de consommation.

D’autres sociétés avancent à grand pas sur cette technologie : Epson a de même révélé son processus de fabrication d’un papier électronique flexible. Ce papier électronique « à écran électrophorétique » est alimenté par un faible champ électrique.

Textes et images apparaissent « grâce au déplacement de particules noires et blanches, chargées en électricité et déplacées par jeux de magnétisme ». Parmi les caractéristiques avancées : la résolution la plus haute avec 1 536 pixels par 2 048, un contraste élevé et une consommation très faible.

Enfin la société Plastic Logic, au Royaume-Uni travaille à la fabrication d’un livre électronique flexible. La sortie est attendue pour 2008.

Elle a même annoncé la construction à Dresde en Allemagne de la première usine de production de papier électronique à grande échelle. L’investissement réalisé est de 100 millions de dollars.

On avance ainsi à grand pas vers le journal électronique, mais surtout le véritable livre électronique qui tout en respectant le format du livre (un ensemble de pages reliées) offre toute la technologie du « chargeable à l’infini » grâce à une connexion internet sans fil ou un port USB.

Un tel produit reproduira le mécanisme de lecture d’un livre de manière aussi confortable qu’avec du papier.

Les prévisions de Plastic logic sont de 41,6 millions d’écrans en 2010.

C’est là que réside la prochaine révolution, numérique de l’écrit. Déjà les laboratoires travaillent à la possibilité d’y inclure des vidéos...

L’e-book d’Attali en passant par Google n’auront été que des passerelles vers ce véritable saut technologique : le papier électronique.

Nous vivons une époque formidable !


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