Tout est sous contrôle... américain

par Sergueï Dabur
vendredi 15 novembre 2013

Petite introduction au "flicage" :

Dans un premier temps, notre adresse IP est reconnue, ce qui implique dès lors que n’importe quelle session Internet entreprise peut être pistée. Il est alors simple de savoir quels sites sont visités par telle ou telle IP, leurs fréquences, leurs durées… Une fois sur le site en question, un « cookie » (fichier texte) est déposé sur le disque dur de l’internaute par le serveur du site que l’on visite. Par ailleurs, les cookies sont aussi stockés par le logiciel flash du navigateur. Ensuite, le moteur de recherche va enregistrer et stocker toutes les demandes de recherches, dans le but de définir un profil utilisateur et ainsi adapter le contenu à l’utilisateur. Ces données sont réutilisées par différentes régies publicitaires permettant d’adapter le message à la cible.

En conclusion, l’adresse IP permet de nous reconnaître et de nous géolocaliser  ; notre historique de navigation sert à nous « tracker » ; les cookies et « cookies flash » collectent nos données ; et nos recherches sont exploitées par tout un tas de protagonistes (entreprises privées, institutions étatiques, renseignements…).

Lors de mes navigations, j’essaye de maîtriser l’information qui est récoltée, notamment en utilisant des serveurs confidentiels ne retenant pas l’adresse IP (je vous recommande d'ailleurs comme moteur de recherche : Ixquick.fr, qui n'enregistre pas votre IP et qui est un outil français !).

Néanmoins, nous (utilisateur lambda) utilisons internet depuis de nombreuses années sans méfiance, ce qui peut poser problème dans le sens ou même si l‘on se protège actuellement, énormément d’informations ont déjà été récoltées. Qui plus est, la NSA et le GCHQ disposent d’un accès direct aux principaux serveurs, accès que l’on nomme « back door », qui leur permet de se servir gracieusement dans nos données les plus confidentielles : messages facebook, mails, photos, etc.

De même, le logiciel XKeyscore permet aux agents de ces « institutions américaines » de surveiller en temps réel les requêtes faîtes sur les moteurs de recherche, le contenu des emails (ou tout du moins les métadonnées : object du mail, destinataire, etc), l’ensemble des réseaux sociaux. Globalement, « tout l’internet est fouillé » pour permettre à ces agents de remonter jusqu’à une cible.

Nous avons donc bien compris qu’il est quasiment impossible de se protéger sans intervention de l’Etat, mais cela ne fait que peu parti des préoccupations des politiques français, ou tout du moins ils ne sont pas encore en mesure d’être efficace face au « Big Brother » américain.

Partant de ce constat, protéger ses données n’est pas la priorité, mais coordonner les empreintes laissées devient la pierre angulaire de notre « privacity ». Nous ne pouvons que lisser notre image sur Internet, ou se créer une image professionnelle. Ainsi, je ne publie aucune photo sur les réseaux sociaux (ce qui me met à l’abri des autres utilisateurs, notamment professionnels), mis à part sur des réseaux professionnels de type Viadeo ou LinkedIn, réseaux professionnels qui me permettent de façonner mon image tel que je l’entends et à destination de certaines cibles. L’utilisation d’Ixquick permet d’éviter la géolocalisation et contribue à la décroissance (si cela est possible !) de Google. Cela implique néanmoins de ne pas profiter des services gratuits de celui-ci, mis à part lors de sessions non protégées.

 

Ce qui me frappe le plus, c’est le comportement fasciste des USA, sur la surveillance des individus privés (mais aussi des Etats, des entreprises, …). Grosso modo, à partir où nos intérêts divergent avec les leurs, ils peuvent aisément nous répertorier, et prendre « les mesures qui s’imposent ». A partir de ce constat, tout est envisageable, y compris l’utilisation des services secrets pour faire taire (à jamais ?) tout « ennemi potentiel ».

Comme dirait Mitterrand :

"La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l'Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C'est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort".

 

En complément :

- le site de la CNIL (test expliquant comment nous sommes trackés) : http://www.cnil.fr/vos-droits/vos-traces/

- le site de l'ICANN : http://www.icann.org/en/about

A lire aussi sur le même sujet : http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/prospective-et-gouvernance-d-142922

Cybersurveillance
Compilation d’articles sur le sujet.

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