Une première : la pile à combustible pour le chauffage domestique
par ÇaDérange
mardi 12 décembre 2006
Ou encore, une autre forme de production d’énergie, dont on parle beaucoup en particulier pour l’automobile mais dont on nous parle seulement pour dans quinze à vingt ans, la pile à combustible.
En voici pourtant un prototype très abouti pour une l’application du chauffage collectif urbain qui représente 40 % de toute l’énergie consommée en France. C’est la société Dalkia, filiale de Veolia Environnement et d’EDF, spécialisée dans la fourniture de services aux collectivités, qui l’a conçue pour chauffer un ensemble d’immeubles de 283 appartements du 15e arrondissement appartenant à l’Opac (Office public d’aménagement et de construction) de la Ville de Paris.
Elle a été baptisée Cellia, et a des mensurations imposantes, neuf mètres de long sur quatre de haut et un poids total de vingt-huit tonnes ! C’est donc la première pile à combustible de grande puissance pour cette application, et elle est prévue développer une puissance électrique de 230 KWh en même temps qu’une puissance thermique de 180 KWt pour chauffage et eau chaude. C’est la technique de la cogénération, bien connue dans l’industrie.
Comme tout prototype, elle a coûté une fortune, sept millions d’euros qu’il n’a été possible de trouver qu’en partageant les coûts entre Dalkia pour 1,6 million, l’Opac pour 1 million, le Conseil général d’Ile-de-France pour 2, l’Europe pour 1,5 million ainsi que l’Ademe et EDF. Elle est prévue émettre 30 % de CO2 de moins qu’une installation classique grâce à son fonctionnement à très haute température (650°C) et à son rendement de 80/90 %. L’excédent d’électricité sera revendu à EDF. Quant à la source d’énergie primaire, c’est l’hydrogène, présent dans le gaz naturel.
La pile à combustible est fournie par l’Allemand MTU et l’assembleur de l’unité de cogénération finale est Veolia environnement. Il ne s’agit bien sûr que d’un prototype, qui est prévu être en phase d’essai pendant six ans, dans le cadre d’un contrat de rachat de cogénération avec EDF. A la fin de cet essai industriel en vraie grandeur, on devrait connaître le potentiel d’utilisation de la technique pour le chauffage urbain.
Il restera néanmoins un énorme challenge à relever : diviser le coût par dix, et réduire l’encombrement de moitié !