Mon règlement de Conte…

par C’est Nabum
mardi 8 juillet 2025

 

La chute précède toujours la fin.

 

Les belles histoires finissent toujours par s'achever. Il faut alors espérer que cela se fasse dans la joie et la bonne humeur afin de ne pas laisser un goût d'inachevé dans la bouche. Parfois au contraire l'amertume prend le pas, quand un grain de sable est venu gripper ce qui jusqu'alors n'était qu'un long cheminement tranquille. Il convient alors de se retirer sans faire d'histoires, ce qui pour un conteur n'est pas chose aisée, je vous le concède. Dans le cas présent, l'épilogue tomba en quenouille ...

Puisqu'à l'impossible nul n'est tenu, je tire ici ma révérence de manière fort irrévérencieuse en retenant l'adage qui prétend que certains plats sont plus digestes à froid. Celui que je digère à grande peine est de ceux-là et j'entends aider mes sucs gastriques à remplir leurs missions sans risquer la crise de bile !

Naturellement, l'ellipse sera de mise sans qu'il soit nécessaire de régler la mise sur une cible bien trop imbue de sa personne pour entendre quoique ce soit de mes récriminations. Ne faisons pas l'honneur à celle-ci d'évoquer ses travers immenses, son insupportable prétention en décrivant son immodeste personne. Il ne sert à rien de tancer qui échappe à toute critique tant elle se sait au-dessus du commun des mortels et plus encore d'un bouffon dérisoire.

Alors, restons vague, flou, incompréhensible pour évoquer ce poison qui vient s’immiscer dans un groupe qui jusqu'alors avait traversé les années avec bonhommie et bienveillance. Du jour au lendemain tout bascula devant la nécessité de faire toute la place à un sujet d'exception capable de mobiliser la parole et l'attention le plus clair du temps tout en se drapant d'un doute factice et d'une modestie feinte qui ne leurrait personne.

Le résultat fut spectaculaire. Exaspération, lassitude, ennui, contrariété vinrent agrémenter si j'ose user de ce vocable ce qui alors était un moment de partage. Dès lors qu'il fallait consentir à laisser la plus grosse part à l'intrus, le plaisir s'évanouissait d'un coup de baguette tenue par une vilaine sorcière. Le beau miroir du pays des merveilles ne renvoyait plus que l'image éblouissante de la seule personne digne d'intérêt.

Je laisse donc cette étoile irradiante poursuivre son chemin mirifique. Lui faire la plus petite remarque tourne à la tragédie d'autant qu'elle dénie à ses pairs la possibilité de rentrer dans la critique constructive. Nulle proposition ne peut l'atteindre si elle n'émane pas des animatrices reconnues par elle comme seules personnes dignes de confiance. La collégialité se mourrait ainsi en se fracassant à l'ego d'une tragédienne qui transforma le conte en long pensum soporifique pour les spectateurs comme pour ses collègues.

Il ne fut pas nécessaire de noter sur des carnets ces commentaires acides. Ils ne sont pas de mon seul fait et renvoient à une opinion largement partagée. Cependant, j'ai eu l'immense honneur de personnifier les critiques inacceptables dont elle fut l’innocente cible. C'est donc à ce titre de contempteur attitré de la malheureuse que je glisse une dernière fois le venin dont elle me savait capable…

Il n'était pas question de lui refuser ce plaisir qui lui permettra de se draper dans son honneur bafoué. Elle poursuivra ainsi son chemin en décourageant d'autres personnes, puisque fondamentalement, rien ne changera vraiment une fois que le mauvais objet a pris la clef des champs.

Bon courage à mes collègues qui renouvelleront l'expérience en dépit de leur exaspération. Je leur souhaite bien de la persévérance pour se faire une petite place et de la patience pour écouter les sempiternelles interrogations métaphasiques d'une personne qui a tout d'un vampire tiré d'un récit fantastique. Je règle ici mon Conte après avoir dit de manière symbolique lors du spectacle final, le premier récit que j'avais écrit en guise de mot de la FIN.


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