Lyon, une droite gagnante et ... déconfite

par LYonenFrance
lundi 2 juillet 2007

A Lyon, la situation politique n’a pas été clarifiée par les dernières législatives. Pour la droite, la tension est ravivée par le bon score des socialistes, y compris dans les circonscriptions « assurées » comme celle du candidat proclamé à la mairie, l’ex ministre Dominique Perben. Son résultat est considéré comme médiocre, y compris dans son propre camp, et conforte ceux qui pensent qu’il n’a pas la carrure pour s’opposer au maire sortant, le socialiste Gérard Collomb.

Michel Noir reste hors course, d’autant que le galop d’essai de son poulain Henri Chabert à Villeurbanne a fait flop et qu’on a vu à Grenoble comment les électeurs ont accueilli la tentative de retour du condamné Alain Carignon. Mais en politique il n’y a jamais mort définitive, et il peut toujours espérer un jour ou l’autre retrouver une certaine influence. De son côté Christian Philip, ex lieutenant de Raymond Barre, qui a été évincé de son poste de député pour laisser sa place à Perben, en a conservé beaucoup de ressentiment et ne devrait pas rester les bras croisés. Et par ailleurs Charles Millon, qui termine son exil doré à Rome, n’a aujourd’hui "plus aucun complexe", comme le dit Philippe Brunet Lecomte dans son blog.
Car l’ex président de la région Rhône alpes estime que l’élection de Sarkozy avec les voix du Front National justifie son élection à lui, quand en 1998 il avait été élu avec les voix de ce même Front National. "J’ai eu raison avant tout le monde" répète l’ancien ministre de Chirac.
Gérard collomb cherche de l’air au centre
Mais si la droite est déconfite malgré sa victoire, les problèmes de la gauche sont eux aussi sérieux. Gérard Collomb a fait ses comptes et il sait très bien que l’apport des "cadres" écologistes ne sera pas suffisant pour lui garantir une victoire. Car à Lyon comme au niveau national, les verts n’aiment pas les têtes qui dépassent . Si certains d’entre eux , comme Gilles Buna, font partie de l’exécutif sortant et peuvent s’ennorgueillir d’un bon bilan, les militants ont pour l’instant décidé que les Verts se présenteront seuls aux municipales.
Alors ? Gérard Collomb peut bien sûr compter sur son charisme personel et son bilan très apprécié des lyonnais, mais est ce que celà sera suffisant ? Dores et déjà il s’attache à élargir sa majorité au centre en répétant sur tous les tons qu’il cohabite depuis plusieurs années avec succès à la communauté des 57 communes du Grand Lyon.
Les voix du MoDem sont t’elles pénétrables ?
Durant cette fin d’année, le maire de Lyon s’attachera certainement à développer les relations avec le MoDem. Mais il reste pour lui un problème de taille : même si la ville a une tradition centriste, le parti de François Bayrou ne représente pour l’instant pas un réservoir d’électeurs sûrs, plutôt un nouveau troupeau d’éléphants avec lequel il pourrait se perdre en tractations. Michel Mercier, le président du conseil général du Rhône, a le vent en poupe. Anne-Marie Comparini, l’ex présidente du conseil régional battue aux dernières législatives est une figure reconnue, tout comme Azzouz Begag. L’ex ministre da Dominique de Villepin a fait un très bon score au niveau local mais on ne sait pas encore si il souhaitera appuyer Collomb, avec qui les relations ont toujours été houleuses.
Reste la stratégie sarkozienne de débauchage individuel. Gérard Collomb pourrait surprendre en composant une équipe apolitique et en choisissant "les meilleurs" dans tous les camps, quitte à décevoir ses propres amis, qui pourraient en concevoir quelque ressentiment. Décidément l’année politique s’annonce passionante !


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