Les législatives 2024 comme chemin vers la guerre

par Modernité et totalitarisme
mardi 25 juin 2024

La dissolution de l’assemblée nationale annoncée par Macron est un tremblement de terre. Bien entendu, la rapidité de la décision montre que tout était prévu à l’avance. Chacun sait que Macron n’est pas habitué à écouter le peuple. Il l’a systématiquement écrasé depuis qu’il est au pouvoir. Si il dissout, c’est sur ordre de sa caste. Bien sûr, le système médiatique nous pousse à croire au miracle d’un Macron qui se repentirait suite aux résultats des élections, comme si, sensible à l’esprit des institutions et à la volonté populaire, il dissolvait l’assemblée. C’est une arnaque. Il y a forcément une autre explication derrière. On peut tenter de comprendre l’événement en le contextualisant au sein des politiques mondialistes qui nous mènent à la guerre.

 

Les prémices du désastre

 

Depuis les révolutions bourgeoises, l’occident est aux mains d’un clan de super-riches. Cette oligarchie au sommet du capital financier se vante d’ailleurs publiquement d’avoir infiltré de nombreux gouvernements. Tout le système politique est vassalisé par cette caste. Il n’est qu’un spectacle destiné à maintenir la fiction d’un peuple qui aurait encore quelque souveraineté.

Autre point important, la puissance de cette oligarchie repose sur une économie « casino » qui fonctionne en créant sans cesse de nouvelles bulles financières. Le problème est que suite à la crise financière de 2008, le capital a tiré sa dernière cartouche en fabricant la bulle ultime : l’endettement des États. Celle-ci s’apprête à crever prochainement. Une gigantesque dépression semble inévitable.

On pourrait rajouter nombre de raisons, et la dédollarisation du monde n’en serait pas la moindre, pour comprendre que la seule option du capital financier occidental pour se maintenir est de déclencher une guerre. De cette tabula rasa émergera un nouvel ordre mondial. Je pense que même l’oligarchie a compris qu’elle ne sortira pas victorieuse de sa lutte contre les blocs monopolistiques d’autres continents mais elle estime visiblement n’avoir d’autre choix que le suicide. L’ancien monde va mourir dans le spasme monstrueux de la guerre mondiale. Il y aurait beaucoup de choses à écrire sur ce sujet mais ce n’est pas l’objet de cet article.Ce qui compte pour le peuple, c’est de comprendre par quel chemin un groupe de super-riches veut le mener à la guerre. Une fois ces prémices posées, il faut contempler le tableau apocalyptique de la société qui en résulte.

 

Une ambiance de fin d’empire

 

Globalement, le système occidental est en bout de course. La crise systémique majeure qui commence traîne déjà à sa suite tout un cortège de misères. La population souffre énormément de l’appauvrissement. Un pays comme la France est littéralement au bord du dysfonctionnement généralisé : plus rien ne tourne normalement dans ce pays. Le hold up de la dette y prend une tournure dantesque qu’il s’agisse de l’hôpital, de l’école, de l’état du réseau routier, de la justice, où que l’on regarde s’installent le sous-effectif, le vieillissement des matériels, le laisser-aller, le désordre, l’absurde.

Il est inquiétant pour l’oligarchie de voir se développer une prise de conscience de la profondeur du mal dans une partie certes encore minoritaire, mais grandissante de la population. À l’échelon européen, le constat est peu ou prou le même : une fracture béante s’ouvre dans les sociétés du vieux continent. Ainsi, pour ce qui est d’un pays au bord de l’explosion comme la France, la stabilité du régime est plus que sujette à caution. Ils le savent. La haine contre l’épouvantail Macron est à son comble. Le peuple n’en peut plus des politiques mondialistes fascistes. Si l’oligarchie veut éviter l’émergence de forces hostiles qui pourraient profiter de la confusion pour prendre les rênes, il lui faut réguler ce niveau de rancune.

De quels outils un Macron dispose-t-il pour gérer la situation ? Il n’a qu’une autonomie relative et les éventuels calculs pour se maintenir à la tête du régime n’ont de validité que s’ils font progresser en même temps l’agenda de ses donneurs d’ordre globalistes. Donc en un sens, son avis n’a aucune importance sur le fond, il ira là où ses maîtres lui diront d’aller et ne servira qu’à ce qu’il est prévu qu’il serve. Bien entendu, il va essayer de rester au pouvoir le plus longtemps possible, mais cet arrivisme est un chiffon rouge que l’on agite devant nous quand le véritable enjeu réside dans les défis historiques que ses maîtres doivent relever.

 

Le scénario de « montée du fascisme »

 

Le schéma qui va, je pense, s’appliquer à la France est le même qu’un peu partout en Europe : la montée de ce que la presse-système nomme « l’extrême-droite » et de son opposition « antifa ». Le complexe médiatique rend progressivement acceptable (et ce d’une façon très ambiguë dans laquelle se loge tout le machiavélisme du système) ces partis de droite jadis réduits au statut de paria du politique ; partis qui, eux-mêmes, jouent le jeu de l’adoucissement, comme tout un chacun peut s’en rendre compte avec Meloni et son parti Fratelli d’Italia ou avec la nouvelle mouture du Front National en France, rebaptisé Rassemblement National pour la circonstance. Ces partis montrent en quelque sorte patte-blanche à l’oligarchie pour avoir accès aux médias sans se faire sans cesse conspuer, avec un temps d’antenne respectable, de façon à pouvoir prendre place dans le jeu dit « démocratique ».

Ne nous y trompons pas, tout ce phénomène est préfabriqué : il n’y a pas une poussée populaire spontanée vers « l’extrême-droite ». Le peuple n’en peut effectivement plus des politiques mondialistes fascistes et le système de la politique-spectacle lui trouve, conformément à sa fonction, une offre politique fictive susceptible de l’apaiser. La montée de l’extrême-droite correspond à un travail d’ingénierie sociale destiné à singer un changement radical dans les gouvernements européens. C’est là tout son intérêt : elle permet de faire accroire à un réel changement alors qu’en réalité, ces partis sont devenus des agents du mondialisme.

L’extrême-droite est constituée de partis qui acceptent l’UE, l’OTAN, qui prennent position contre la Russie, qui ne feront rien contre l’immigration, bref qui gardent tous les fondamentaux nécessaires à la domination de l’oligarchie financière. L’emballage change mais la marchandise reste la même : un projet mondialiste fasciste de destruction/modernisation des peuples. L’extrême-droite n’est un danger fasciste que pour ceux qui n’ont pas compris que le fascisme est là depuis longtemps.

D’ailleurs, on peut faire le même constat à gauche : il n’y a que des partis mondialistes, pro-migration (il est loin le temps où le PCF comprenait que l’immigration était une fabrication du capital) et anti-Russie. Le système convient à ces partis moralistes qui ne traitent que de mœurs et de pouvoir d’achat. Le fascisme est des deux cotés, mais il est inutile d’en discuter avec les militants de gauche tant leur haine de l’individu « d’extrême-droite » est viscérale. Leur entêtement à ne pas comprendre et à militer pour un vote à gauche donne une réalité à la fausse opposition gauche/droite en France. Ils sont une des forces de l’oligarchie fasciste.

Rembrandt, L’Aveuglement de Samson, 1636

Ce grand théâtre n’est donc composé que de leurres comme on l’a vu avec le gouvernement Tsipras en Grèce ou avec le gouvernement Meloni en Italie qui a ouvert les vannes de l’immigration comme jamais, en totale contradiction avec le programme avec lequel il avait été mis au pouvoir. Il en sera de même avec le RN. Qu’il est triste de voir la population occidentale s’entêter à ne pas se renseigner, écrasée tant par l’exploitation que par la généralisation d’une culture débile. Les enjeux sont pourtant si importants.

Tout cela montre cependant que l’oligarchie mondialiste sait que les sociétés Européennes sont à bout de souffle, que l’actuelle génération de dirigeants est globalement décrédibilisée. L’extrême-droite pourrait rafraîchir le grand théâtre politique en simulant un réel changement destiné à faire croire aux peuples que des partis qui leurs sont enfin favorables dirigent. L’oligarchie peut gagner quelques années grâce à ce stratagème et ainsi préparer les pays européens à la guerre, enfin c’est peut-être ce qu’elle imagine.

Ceci n’est d’ailleurs pas une mince affaire. Ainsi, l’Allemagne à toutes les peines à s’y préparer et son ministre de la Défense Boris Pistorius doute de sa capacité à atteindre l’objectif des 203 000 soldats pour 2031. Dans la foulée, on a une Marie-Agnès Strack-Zimmermann, experte en défense du Parti libéral-démocrate, qui annonce qu’il faudrait rappeler au plus vite 900 000 réservistes en Allemagne. Mais les Russes laisseront-ils leurs ennemis se préparer ?

Le pouvoir Français va suivre cette logique. L’arrivée d’un RN acquis à la « défense de l’Ukraine » ne serait-t-elle pas qu’une façon de préparer le pays à la guerre ? En justifiant des mesures gouvernementales visant à contrôler encore plus violemment les différentes populations ? Peut-être y a-t-il là la raison de cet incompréhensible dissolution de l’assemblée nationale. Peut-être est-ce le signe que Macron a été licencié par la caste. Trop dingue, trop haï pour organiser quoi que ce soit.

 

Des contradictions insolubles

 

Mais alors, regardons la scène que dessinent les élections. Rien ne dit que le RN obtiendra un premier ministre. Ses résultats devraient être moins brillants pour les législatives que pour les européennes car cette élection a presque la forme d’une présidentielle. Le RN n’est en position que d’obtenir une majorité relative. Serait-il capable de fonder un gouvernement ? Dans tous les cas cependant, il sera une pièce maîtresse de l’échiquier politique et sera, d’une façon ou d’une autre, gagnant, même si la gauche parvenait à placer un premier ministre. Historiquement en effet, le RN part de très loin et est parvenu à être un acteur crédible quand le vent des forces mondialistes a soufflé dans sa direction.

D’ailleurs, si la gauche devait ressortir victorieuse des élections, qui pourrait être son premier ministre ? Mélenchon ? Je n’y crois pas car le personnage est trop clivant. Peut-être Glucksmann, qui est adoubé par le clan mondialiste ? Mais alors, comment la LFI pro-palestinienne cohabitera-t-elle avec un Glucksmann ? On a beau chercher, on ne voit pas. Le gouvernement qui naîtrait alors ne pourrait être que d’une extrême fragilité.

La situation est vraiment bizarre. L’oligarchie parvient à organiser une évolution du théâtre politique en assurant la continuité des politiques mondialistes fascistes mais, ce faisant, elle génère une instabilité générale dans un pays pourtant déjà au bord du gouffre.

L’avènement du RN comme force majeure de l’assemblée va accroître considérablement les tensions dans la société Française. Nous en sommes au temps des menaces, à l’image de ces cadres de l’Éducation Nationale qui annoncent qu’ils refuseront d’obéir en cas d’arrivée au pouvoir du RN. Le chaos ne fait que commencer alors que nous sommes déjà au bord de l’explosion. Que va-t-il se passer encore ? Quel nouveau désastre ? Comment les banlieues vont-elles réagir ? Les Jeux Olympiques vont-ils se dérouler « normalement » ? L’oligarchie veut-elle jeter le pays dans la guerre civile ? Le dépecer pour l’introduire plus facilement dans un super État fasciste européen ? Chaque jour qui passe semble être celui où notre pauvre France touche le fond mais non, nos maîtres nous traînent davantage, par les cheveux, dans des abîmes historiques.

Comment comprendre ce geste de l’oligarchie ? On imagine qu’elle doit être sacrément effrayée pour s’être mise dans une telle situation. Elle se retrouve à devoir gérer dans des conditions périlleuses, qu’elles semblent d’ailleurs avoir elle-même créées, son effort vers l’objectif final : la guerre. Il y a là une contradiction incompréhensible à mon sens : si la guerre est inévitable face à d’autres blocs monopolistiques continentaux (Russie et Chine principalement), pourquoi la caste mondialiste ne renforce-t-elle pas les peuples qu’elle tient au lieu de les affaiblir ? Pourquoi ne pas faire une économie forte, une société soudée (même provisoirement) pour gagner la guerre ?

Nos sociétés vont arriver au moment du conflit dans un état proche de l’effondrement, absolument pas capables de se battre face à un adversaire aussi sérieux que la Russie. En un sens, c’est tant mieux mais cela reste incompréhensible : pourquoi le pouvoir passe-t-il son temps à déstructurer les sociétés occidentales, à y organiser des révolutions des mœurs permanentes, à fabriquer des divisions incessantes qui laminent l’espace public ? Ne voit-il pas qu’il détruit ce lien spirituel qui uni tout peuple, qui fait que chacun se sent appartenir à une entité invisible collective (le « peuple », « Dieu », etc.) qui rend fort ? La force des soldats des pays de l’Est ne réside-t-elle pas dans cette capacité à exercer une brutalité collective qui ne peut advenir que de par un esprit de peuple ?

Mais alors à quoi joue la caste qui tient les puissances financières occidentales ? Ce suicide apparaît totalement irrationnel, et ce du point de vue même de sa survie. Si elle subsiste après la guerre, ce ne sera qu’en tant qu’acteur économique de seconde zone, une sorte de nouveau Tiers-Monde qui vivotera face aux vainqueurs. Ce ne sera plus elle qui pourra imposer ses champions dans le nouvel ordre mondial. Mais alors à quoi joue-t-elle ? Que sait-elle que nous ne savons pas ? Il est vrai qu’elle a la passion de la dépopulation, serait-ce une explication plausible ? La guerre mondiale comme moyen de baisser radicalement la population humaine ? Peut-être. Mais quand même, on arrive à de telles incohérences qu’on en vient à se demander si elle n’a pas en tête de nous sacrifier, de nous détruire totalement dans une sorte de rite satanique aux dimensions colossales. On arrive à un tel niveau d’irrationalité qu’on en vient à imaginer des folies !

Ce qu’a fait Macron avec la dissolution est criminel. La France est dirigé par un fou. Le problème est que l’oligarchie au-dessus de lui n’a guère l’air plus sain. Nous sommes embarqués dans un bus qui fonce à toute berzingue contre un mur. Notre peuple et son berceau, la France, font face à une situation sans équivalent dans notre histoire. Nous sommes en passe de disparaître, que ce soit en tant que peuple ou en tant qu’entité politique. De grands troubles approchent, il nous faut nous y préparer au plus vite comme un peuple, en dehors des institutions. Il nous faut prendre conscience de la gravité du moment et nous épauler collectivement. Peut-être est-il temps de renverser cette malédiction de la discorde dans nos rapports entre Français et de faire de nous des frères qui vont affronter un grand danger, le plus grand peut-être qui ait jamais menacé notre peuple.

Jacques Roure


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