De Marilyn au 11-Septembre : d’effroyables impostures ?

par olivier delcroix
vendredi 18 juillet 2008

Note de la rédaction  : Cet été, suivez toutes les semaines la série fiction "complots estivaux". Chaque vendredi nous présentons un romancier qui a participé au recueil de nouvelles  : "Complots capitaux" autour d’une interview vidéo décalée et d’un extrait de sa fiction.

La réalité dépasse-t-elle la fiction ? On peut se le demander en lisant les 18 nouvelles qui composent Complots capitaux (Néo/Le Cherche Midi). Dans cet incroyable ouvrage dirigé par Olivier Delcroix, 18 romanciers ont revisité les plus grandes affaires mystérieuses de notre époque, à commencer par les attentats du 11-Septembre qui ont ouvert le XXIe siècle à grand fracas.

Pour
Les Rendez-vous de l’Agora, Olivier Delcroix et les écrivains qui ont participé à son livre (notamment Pierre Bordage, Bernard Werber, Benoît Peeters et François Rivière que nous retrouverons chaque semaine cet été dans Les Rendez-vous de l’Agora) sont revenus sur ces affaires. La mort de Marilyn est-elle un suicide déguisé ? Claude François était-il acculé par la mafia ? Les Américains ont-ils posé le pied sur la Lune ? Les Chinois les ont-ils devancé ou sont-ils en train de gagner la guerre de la désinformation ? Tchang, le fameux héros de Tintin était-il un agent communiste ? Agatha Christie, dont on a perdu la trace en 1926, a-t-elle organisé sa disparition ? Quant aux livres, sont-ils menacés de disparition par un complot des médias ?
"Et si certains auteurs, écrit Olivier Delcroix dans sa préface, avaient glissé un brin de vérité dans leurs récits ?"


Cette semaine Olivier Delcroix s’est prêté au jeu de cette interview. Nous vous proposons ci-dessous un extrait de l’introduction à l’ouvrage qu’il a coordonné, répond dans cette interview vidéo à nos interrogations.


Interview vidéo, par Olivier Bailly


Extrait de la préface de Complots capitaux, par Olivier Delcroix
 :
« Reprenons la définition du Grand Robert de la langue française  : un complot signifie "un projet concerté secrètement contre la vie, la sûreté de quelqu’un, contre une institution". À la base de tout complot on retrouve un secret. Voilà le mot-clé.

Qui dit secret dit aussi manque d’explications. L’incompréhension de l’individu face à un acte mystérieux, une personne inconnue, ou plus généralement face au monde qui l’entoure : tout cela favorise la montée de l’angoisse. C’est sur ce terreau paranoïaque que, dès lors, on imagine les plus étonnants délires d’interprétation.

"On nous cache tout, on nous dit rien", chantait Jacques Dutronc en 1966, sur des paroles du regretté Jacques Lanzmann. Quarante ans plus tard, rien n’a changé. Les théories conspirationnistes de toutes natures, historiques, politiques, philosophiques, sociologiques ou géostratégiques, se multiplient à l’infini et participent d’un brouillage global de l’information.

Dans un monde d’incertitudes, où chacun a le sentiment de vivre dans une "société du risque", pétrie d’imprévus, et de catastrophes imminentes, les théories du complot sont légion. Elles s’apparentent à des récits oraux, que l’on colporte de ville en ville, comme des rumeurs.

Mais à la différence de ces dernières qui aiment surtout jouer à faire peur, derrière toute théorie du complot se cache une volonté d’explication. Les récits conspirationnistes se rapprochent alors du mythe ou du conte de fée. Ils proposent une grille d’interprétation simple, non scientifique, en s’appuyant sur des aphorismes populaires du type "il n’y a pas de fumée sans feu".

Pourquoi un tel simplisme ? Confrontés à un monde de plus en plus complexe et opaque, les individus, toujours plus angoissés, cherchent des explications qui leur donneront l’illusion de comprendre, voire de maîtriser la réalité. À l’heure de la surmédiatisation et d’internet, ces mille et une conspirations sont donc devenues plus qu’un phénomène de mode : une façon de penser ludique, un moyen de prendre un peu de recul face à l’angoissant présent.

Car, il faut bien l’avouer, depuis l’effondrement des Twin Towers, le matin du 11-Septembre 2001, une certaine vision conspirationniste du monde s’est progressivement installée dans nos mentalités et dans notre culture. La remise en question des religions (et du christianisme en particulier), habituelles pourvoyeuses de sens social, a accéléré ce processus. »

 

Complots capitaux © Néo/Le Cherche Midi

Crédit image : extremecentre

 


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