Les étangs de Villepey (3) : une lagune en symbiose avec la « Grande Bleue » ! (suite et fin)

par Gilbert Spagnolo dit P@py
samedi 24 janvier 2009

Par la parution de ce troisième et dernier volet, je conclus mes 10 mois d’observation des Etangs de Villepey (pour lire la première partie cliquez ici, pour lire la deuxième cliquez .)

Mes constatations de début novembre !

Comme je l’ai indiqué dans mes deux articles précédents les étangs de Villepey ne sont pas des étangs immobiles, ils vivent au rythme du fleuve Argens et de la Grande bleue.

En continuant mon exploration et mes recherches sur ces derniers, le 06 novembre vers 11hh 40 je me suis trouvé en bordure du débouché des étangs, (sous le pont qui enjambe la DN98 ) là une pierre me sert de témoin, elle me sert a « marquer » un niveau d’eau que je qualifie « de haut  »,... le lendemain vers 10 h 40 j’ai constaté que le niveau d’eau avait nettement baissé ,et à proximité un autre repère était également visible, c’est le montant de cette poubelle qui est immergée, ici on voit son « niveau d’eau haut » et le lendemain son « niveau d’eau bas »... Regardez la « position » de cette même poubelle au 12 octobre 2008 (

Cette baisse de niveau indique tout simplement que les étangs se remplissent et se vident, comme le débouché des étangs est bloqué par un ban de sable (12) une conclusion s’impose, le « vidage » se fait en direction...de l’Argens c’est à dire « de l’autre coté » vers l’ embouchure du fleuve.( le point violet sur ce plan : ).

Le 08 novembre dans l’après-midi, je me suis rendu en direction de cet embouchure en arrivant sur le pont de la DN98 en regardant le courant du chenal, j’ai eu la confirmation que les étangs se « vidaient » en direction de l’Argens.

Arrivé à proximité du lac de l’Avellan, (qui est le premier plan d’eau en partant de l’Argens), j’ai bien constaté que les étangs se « vidaient » en direction de l’Argens.

Pour plus de compréhension je place cette photo satellite qui montre le chenal de jonction en rouge ici ) ainsi que ces deux photos du dit chenal : 1 - 2

Plus loin à l’entrée du lac de l’Avellan avec un plastique rouge je « contrôle » bien que le courant se dirige au fond vers l’Argens.

(Onze jours plus tard soit le 19 novembre vers les 11 heures alors que la marée était en phase « montante » le courant circulait en sens inverse ,cela montre bien que les étangs sont en symbiose avec la grande bleue !)

Le mystère de l’étangs qui se vide... mais qui augmente sa hauteur d’eau !

Le 10 novembre vers les 16 heures 30, je suis arrivé à hauteur du lac de l’Avellan, voir la photo satellite ,.... J’étais placé à hauteur du point rouge : 1 2

Là j’ai de nouveau constaté que le courant dans le chenal coulait bien vers le lac en direction de l’Argens... mais j’ai aussi constaté le phénomène suivant :

Le lac se vidait bien en direction de l’Argens mais sur sa berge des petits déchets d’herbes flottantes s’infiltraient à travers les hautes herbes de la végétation de bordure... et ces dernières se dirigeaient vers les flaques d’eau au premier plan

Avec mon pied, j’ai fait une marque en bordure de la flaque d’eau,... quand je suis revenu une heure plus tard, j’ai constaté que la flaque avait pris une quinzaine de cms en plus et la marque avait été submergée par au moins 1 cm d’eau.

Pour info il faut noter que ce jour là le SHOM indiquait à ce moment là un épisode de marée haute maxi entre 16h et 18 h

Je l’ai déjà évoqué dans ma première partie les étangs peuvent être alimentés par l’Argens grâce à un petit chenal, je vous montre une photo satellite de ce dernier (Google maps).

En partant de l’Argens le premier tronçon qui alimente (ou qui vide ) le lac d’Avellan mesure 80 m environ il est ici en bleu, l’autre partie qui est en rouge mesure elle 1 kilomètre environ : ici une section du chenal -

Sur l’ensemble du chenal quatre buses sont placées, deux sous la DN 98 ( points rouges ) de 1m20 de diamètre , les deux autres buses sont à section carrée larges de 1m15 et elles sont placées sous la passerelle Nord du lac de l’Avellan : ici

Le tracé du chenal des étangs, 4 photos satellite pour résumer :

Plan général

Positionnement des deux buses carrées

Passerelle Sud du lac de l’Avellan

Secteur RN 98 deux buses cylindriques

Quelle conclusion peut bon en tirer ?

Première conclusion :

Ce phénomène est il du .a un « effet rebond » c’est à dire que de la « masse d’eau vidante » des autres étangs heurte la « masse d’eau provoquée par la marée montante »...en somme un mini mascaret !

Deuxième conclusion

Comme le lac de l’Avellan est le plus près de l’Argens et qu’en cycle de courant « descendant » ce dernier parcoure une distance moindre, car 80 m environ le sépare de l’Argens depuis la passerelle « freine » t’-elle moins l’évacuation permettant ainsi au lac de l’Avgellan de voir son niveau baissé plus rapidement que les autres étangs placés bien plus loin avec le handicap de la longueur de leur chenal (1 km)

Je ne suis pas hydrologue mais je me demande si en tenant compte des éléments cités plus haut si l’une de ces deux possibilités peut être envisager !

L’histoire de la plage de Fréjus !

Des parties du littoral français ont beaucoup évoluées en 2000 ans, notamment celui de Fréjus (son évolution en deux millénaires)

 « La mer, en cinq cents années de temps s’est retirée d’Aigues-Mortes, de Fréjus, de Ravenne qui étaient des grands ports, et à laissé environ deux lieues de terrain à sec » Voltaire.

Si ces transformations se sont faites sans que l’homme en soit le responsable, il y a un demi-siècle, la plage de Fréjus subissait un grand bouleversement, en effet le 2 décembre 1959 à 21h13, le barrage hydraulique du Malpasset, construit sur la rivière Reyran à quelques km au Nord de Fréjus cédait, une vague de 40 mètres de haut (50 millions de m3 d’eau) déferlait sur la vallée à 70 km/h.

Elle atteindra la ville de Fréjus 20 minutes plus tard et avant de se jeter dans la mer elle balayera tout sur son passage.

Ce drame ferra plus de 400 morts (le drame de Malpasset sur Wikipédia) la barrage sur Google earth

Cette vague géante en bout de course entraînera la disparition d’une partie de la grande plage de Fréjus, plage faite de sable fin et longue de 2 kms. Cette est plage située entre la Galiote et l’emboucure de l’Argens : photo satellite.

Cette catastrophe fit des dégâts sur 951 immeubles, et 155 d’entre eux seront entièrement détruits. (source)

Je me balade souvent en bordure des petites criques de Saint Aygulf, je trouve mêlés aux galets de très nombreux morceaux de tuiles polis par la mer 12 - 3 .... peut être s’agit des tuiles de tous ces bâtiments qui charriées par l’immense vague ont été entraînés dans la mer, .... et qui depuis 49 ans seraient rejetées sur les petites plage à galet au gré des tempêtes d’Est.

L’histoire du « sauvetage » de la plage de Saint-Aygulf !

Les estivants qui sont nombreux à fréquenter la plage de Saint-Aygulf ne savent peut être pas au prix de quels efforts l’Administration aura pu sauvegarder cette plage qui menacée de disparition il n’y a pas si longtemps , est aujourd’hui l’un des plus beaux fleurons de notre littoral varois avec ses deux kilomètres de sable fin entre la Galiote et l’embouchure de l’Argens.

La plage de Saint-Aygulf était en effet en constante régression depuis 1879, date des premières observations, lorsqu’en 1959 le flot dévastateur engendré par la rupture du barrage de Malpasset vint lui porter un coup décisif, la plage après l’innondation photo de gauche

Au début des années 80, il ne restait pratiquement plus rien de cette plage. Or, c’était le moment où l’on voyait se profiler les projets des ports de plaisance de Saint-Aygulf et de Fréjus et où l’on envisageait d’utiliser le sable qui proviendrait du creusement de Port Fréjus pour recharger la plage de Saint-Aygulf.

Mais tout ceci ne pouvait se faire sans la certitude que le cordon sableux que l’on proposait de déposer le long du rivage ne serait pas emporté par la mer et que les deux ports ne verraient pas leur passe s’ensabler.

Ainsi la Mairie de Fréjus décida -t-elle de faire effectuer, sous l’égide de la DDE, une étude de grande ampleur sur le fonctionnement hydrodynamique du golfe de Fréjus- Saint-Raphaël vu sous l’angle des mouvements de sable.

C’est qu’ainsi qu’au laboratoire Central Hydraulique de France, chargé de l’étude, on réalisera un imposant modèle réduit de ce golfe où tout était représentait à l’échelle et fonctionnait comme la réalité : les plages sous forme de poudre soigneusement calibrée, le débouché d l’Argens avec ses apports sableux, le grau des Étangs de Villepey sous le pont, les deux ports avec leur passe, et, bien entendu, la mer avec sa houle créée par des petits agitateurs, réglables en intensitécet en direction.

Sous forme de campagnes, on fit fonctionner cette maquette « vivante » pendant un laps de temps correspondant à une dizaine d ’années et l’on arriva à la conclusion qu’il était indispensable de protéger par des brise-lames la future plage de Saint-Aygulf.

Le transfert de quelque 200.000 m3 de sable entre le chantier de Port Fréjus et la plage de Saint-Aygulf donna lieu à une opération inédite consistant à propulser dans une conduite de 3 km d long un mélange d’eau et de sable sous l’effet de pompes très puissantes.

L’amménagement en 1998-89 de trois brise-lames et d’un épi en T vint mettre un point final à cette opération que l’on peut qualifier de réussite puisque la nouvelle plage de Saint-Aygulf s’est agrandie par formation naturelle detombolos et que laplage de lalkiote progresse... à vue d’oeil, non sans causer d’ailleurs quelques désagréments au petit port de Saint-Aygulf.

Il ne restait « plus qu’a » fixer la plage du coté de la route à l’aide de « ganivelles », et à l’embellir de plantations, la doter de quelques commodité (ici axés pour handicapés) de restauration dans le respect de la loi littoral et la pouvoir de parkings dans le cadre d’un accord de coopération avec le conservatoire du littoral. (Louis Radisson « L’aygulfois »bulletin d’information de Saint-Aygulf juin 2008)

La grande plage de Fréjus en automne !

Nous sommes le : 11/11/08, à 11 heures, nous sommes au coeur de l’automne et le ciel est très maussade,.... Il paraît déjà loin ce temps d’été, maintenant la plage est complètement déserte 1 - 2... on se croirait presque dans un autre monde vidéo 180°

Trois jours auparavant, il faisait un peu meilleur,dans l’après-midi trois deltas plane sont venus survoler la plage vidéo de l’un deux, enfin le 15/11/08 dans l’après-midi des surfeurs profitent des vagues pour se livrer à leur sport favori .

Décembre 2008 et janvier 2009 !

Nous avons vu que les étangs de Villepey étaient « vivants » que leurs niveaux variaient en fonction des marées et également en fonction des conditions climatiques, (sécheresse, pluies, tempêtes, (ici tempête à Saint-Aygulf 15/12/08 :)

Ci dessous, je place ici quelques photos qui montrent leur « respiration » !

La pollution !

Le début novembre a été fortement pluvieux,l’Argens en crue a drainé toutes les pollutions abandonnés sur ces bords par des inconscients,sont venues malheureusement se déposer sur sa berge à son embouchure : ici . les immondices ont également été déposées sur les berges des étangs lorsque ces derniers étaient remplis à bloc : là et ci, . ce qui montre bien que notre civilisation question environnement à encore de gros efforts à faire, et que certains humains se conduisent bien comme des gougnafiers, regardez sur cette berge : , ce que les services municipaux de la ville de Frèjus ont récupérés le:21/01/09 en bordure des étangs : 1 2.

Voila, c’était mes observations de 10 mois sur les étangs de Villepey à Saint-Aygulf, j’espère avoir été assez explicite afin que le « fonctionnement »des étangs ee Villepey ne soit plus un mystère pour vous.

Je vous remercie de m’avoir prêté attention, au plaisir et à bientôt..

 

Liens annexes !

Les étangs de Villepey sur le site du Conservatoire du littoral

Les étangs sur le site de la ville de Fréjus

Fréjus sur Wikipédia

Le barrage de Malpasset : 1

 

Gilbert Spagnolo dit P@py


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