Professeure de Lettres Modernes. J''avais écrit quelques articles sur agoravox il y a une dizaine d'années sous le pseudonyme d'anita.
"N'est-il pas merveilleux que nous pouvons tous, à l’instant même, travailler à la création d’un monde meilleur ?" Anne Frank :
@chantecler :)) Je n’ai rien à vendre. Je ne savais pas que les visiteuses médicales avaient un look particulier. Je suis professeure agrégée de lettres. Je critiquais un livre à l’origine. Bien à vous,
@Rinbeau Je ne suis pas ce genre de personnes qui traite une individu à partir de généralités. Oui, sur Strauss Khan, vous gagnez un point. Ce qu’il a fait est criminel et insupportable. Malgré tout, on n’est pas dans le même degré d’horreur : là, il s’agit d’enfants ! J’ai lu L’abbé Pierre, la fabrique d’un saint. Et je me suis bien entendu posé la question concernant ma propre posture. Mon aveuglement potentiel au sujet de François Bayrou. Je ne pense pas me tromper. Je l’espère.
@chantecler Je suis d’accord avec vous sur l’abus de pouvoir dont certains prêtres se sont servis pour perpétrer leur crimes abjects. J’ai regardé de près le rapport CIASE et c’est effarant : 316 000 victimes de prêtres et de laïcs entre 1950 et 2020, 3000 prêtres incriminés (2 à 3 % des prêtres) et plusieurs centaines de laïcs. Il y a une culture du silence, c’est certain.
Plusieurs facteurs à cela. Pour moi, le principal est l’effet de sidération des victimes, totalement sous emprise. Quand les enfants ont osé parlé, beaucoup de familles n’ont pas souvent écouté, pas voulu entendre.
Pour ma part, je ne crois pas que Bayrou ait su pour les crimes sexuels. Il était au courant, indéniablement, et il ne le nie pas, d’une forme de brutalité dans l’école. Je distingue donc deux choses : — les violences physiques : il était au courant de certaines (les claques) et les a banalisées. Mais quand c’est passé au degré supérieur (claque ayant entrainé perte d’audition et dépôt de plainte), il a lancé une inspection. Pour moi, il était dans son rôle, en tant que ministre de l’Education nationale.
— les violences sexuelles : il ne savait rien. Peut-on lui reprocher ? C’est là toute la question.
Je vais prendre un exemple très concet et personnel qui me vient en tête. J’étais professeure principale en 3e. Une élève et ses parents avaient fait part à la CPE et à la direction de harcèlement sexuel d’un élève envers elle (menace de viol). On ne m’a pas informée ! On n’est pas venu me voir pour me dire qu’il y avait un souci ! Et je n’ai pas pu prévenir mes collègues ni changer les élèves de place (elle était devant lui). Quand je l’ai su, parce que l’élève est, après plusieurs mois, venue me confier ses souffrances, j’étais folle de colère.
J’ai explosé et je me suis mis la direction sur le dos, on m’a dit que « harcèlement » n’était pas le terme adéquat, que j’étais subjective. Le pas de vagues, je connais.
Alors, vous me posiez la question : suis-je innocente ? A mes yeux oui, à vos yeux, je ne suis qu’une aveugle.