Petit éditeur indépendant de province ayant pour dessein, malgré la situation difficile, de se maintenir dans le cercle des professionnels dénicheurs de talents qui prennent encore du plaisir à fabriquer des objets de papier communément appelés livres sans l’obsession constante de la recherche du profit.
Allons bon, en tant que membre de la cohorte des encenseurs de Michel Onfray, me voilà à présent facho ! Assez impressionné de voir à quel point l’objet de cette lettre, un chantre du pacifisme et de la lutte non-violente (Michel Onfray) peut générer par sa pensée, certes singulière, autant de férocité, voire de bestialité parmi les commentateurs contradicteurs, généralement anonymes bien entendu. Allons, chers amis, ne manque qu’un petit effort et vous allez arriver sans problème au fameux point Godwin (voir Wikipédia pour ceux qui ne connaissent pas) : la dérive inévitable des faibles et des lâches et la preuve éclatante que la médiocrité est sans fond, voire infinie chez ceux qui parviennent à ce atteindre ce Graal. Dès lors cette réflexion, très courtoise, messieurs les chasseurs à courre, et empreinte d’une absolue sérénité : « Pour se faire des ennemis, pas la peine de déclarer la guerre, il suffit juste de dire ce que l’on pense. » (Martin Luther King)
@soi même Ni gros, ni vexé, ni donneur de leçons. Simplement émetteur d’idées différentes dans une démocratie, où il est, il me semble, permis de le faire (au risque d’aller contre les idées reçues et rabâchées qui nous envoient droit dans le mur). Et surtout très poli, ayant le sens de l’humour et faisant preuve de courtoisie à l’égard de gens comme vous qui eux, apparemment, n’en ont guère. Amen et excellent week-end ensoleillé à vous-même.
@soi même Le courage de dire les choses en français correct serait-il de l’orgueil ?
Peut-être après tout avez-vous raison !… Je ne prétends pas avoir la vérité, et quand bien même je l’aurais, aucune vérité ne mérite de demeurer exemplaire, comme disait Breton.
Juste un peu de sincérité, peut-être, mais qui je le concède, n’est pas toujours bonne à dire !
En tant qu’éditeur initial de cette missive, merci d’abord à Sonia Bressler de l’avoir relayée.
Une réaction donc, et ce sera sans doute une des seules, car comme indiqué ci-dessus, je cours après le temps (mais sans pour autant le déplorer).
Non, je ne suis pas un sans-dents, un larbin ou un bourgeois, et je ne m’adresse pas à un simplet, pensant écrire correctement (hormis sans doute l’une ou l’autre coquille inévitable sur un texte d’une telle longueur).
Je suis juste un éditeur indépendant passionné par son boulot (vous savez ces gens qui continuent à publier des objets qu’on appelle communément des « livres ») et totalement impliqué dans cette activité qui me rend heureux. Et je bosse en effet 12h/jour et 7j/7, sans parler des nuits blanches qu’il m’arrive de passer pour lire des manuscrits en retard, n’en déplaise à certains de mes détracteurs.
Oui, messieurs, mon métier est une passion, je suis addict aux mots ou aux oeuvres (publiant des essais, de la fiction, de la poésie ou des livres d’art).
Et pour appuyer là où cela vous fait mal, je dirais même que j’y suis 24 heures/24 car je vis, je pense et je rêve à cette passion, et regrette même que les journées ne fassent pas 48 heures pour pouvoir y consacrer plus de temps. Un peu comme le ferait un artiste, un comédien, un architecte, un designer, un cinéaste, un philosophe (ce ne sont que des exemples), enfin bref la plupart de ceux qui sont dans des métiers de création ou de réflexion. Mais apparemment, cette notion de bonheur dans une activité vous est, cher monsieur le « foufouilleur » le plus assidu, pour le moins étrangère, tout comme celle de création et de réflexion.
Et quelle tristesse de voir ramener un commentaire d’un texte de quelque 23000 signes à un seul paragraphe. Asseyez-vous, prenez une tasse de café et relisez-le, posément, et vous verrez qu’il y est surtout question de culture, d’élan, d’envie, de bonheur, et de quelques solutions proposées parmi d’autres pour dynamiser un pays plus prompt à se complaire dans l’autoflagellation que dans l’action. Bref qui vous incite à réfléchir au changement de mentalité dans une période charnière de l’histoire.
Cette mise au point étant faite, je vais replonger illico dans mon travail en vous souhaitant de tout coeur vous de épanouir un jour avec le vôtre.
Mais je vous souhaite surtout d’apprendre la tolérance avec ceux qui ne pensent pas comme vous, même si je l’admets, la provocation fait aussi partie du jeu de ce genre de publications. Il est vrai que « la tolérance est un exercice et une conquête sur soi » (exercice du bonheur, Albert Memmi) et nul doute que vous avez des lacunes et des efforts à faire dans ce domaine.