Je pense que cette perspective est difficile mais réaliste pour une simple raison que vous avancez fort bien : l’UE sans la France (ou l’Allemagne d’ailleurs) n’a plus beaucoup de sens. Notre poids économique et plus encore notre position géographique font qu’il n’est pas possible de se passer de nous.
Si rien n’a été fait à Lisbonne, ce n’est pas parce que c’était impossible, c’est parce que la France de Nicolas Sarkozy n’avait aucun projet alternatif à mettre dans le « mini-traité ». Ce n’était que du vent... Du coup, sans projet alternatif ni réelle volonté de faire quelque chose de différent, assez logiquement, les chefs d’Etat se sont rabattus sur un TCE bis.
Imaginons une séquence où un nouveau président Français donne un an à l’Europe pour se réformer radicalement ou sinon la France se retirera. Mon pronostic est que nous arriverions à tout changer (mais uniquement si nos partenaires sentent bien que s’il n’y a pas de véritables réformes, alors nous partirons).
Et pour éviter que la nouvelle construction européenne ne se remette en tête de créer un état européen, il faut supprimer la Commission Européenne (cela était dans nos propositions de 2009) et la remplacer par des agences thématiques auxquelles participeraient uniquement les pays qui souhaiteraient coopérer sur le thème en question (agriculture, projets industriels, réglementation financière). Naturellement, nous sommes totalement opposés à la primauté du droit européen sur le droit Français.