A Musima, Ariane Walter & Tinga et les autres….
Nous comprenons fort bien vos réticences à admettre qu’Alain Delon puisse être un comédien hors pair, puisque lui-même se considère comme un acteur, c’est-à-dire un artiste qui adapte les rôles à sa personnalité et non comme un interprète qui s’investit dans des rôles de composition !....
Si donc, Alain Delon est au cœur de son propre jeu ; il n’empêche que l’acteur peut être habité par la grâce.
C’est bel et bien le cas pour cette « Journée ordinaire » où en osant se donner le mauvais rôle d’un père possessif, il donne l’opportunité à sa fille Anouchka de s’affronter à son propre désir de comédienne et ainsi, de se coltiner avec ses motivations artistiques.
Il ne peut y avoir de plus convaincant passage de relais d’une génération à l’autre, puisqu’au lieu d’attirer la lumière sur son personnage, Delon père oblige celle-ci à se réfléchir sur Delon fille, âgée de vingt ans.
Il restait à Anouchka l’audace de s’affranchir de toutes les tentations paternalistes.
Assister à l’une des dernières représentations de « Une Journée ordinaire », c’est nécessairement apprécier la réussite de cette ambition, car assurance et justesse sur les planches ne pourraient faire illusion.
Oui, une comédienne est née : Anouchka Delon.
Dommage que les Molières 2011 ne soient pas au rendez-vous de la découverte, gageons qu’il sauront être ultérieurement à celui de la maturité du talent.
JM / Theothea.com