@Annie
La question des responsabilités lointaines intéressera évidemment les historiens mais face à certains dangers, il importe de la négliger complètement. L’islam des siècles passé n’était certes pas beaucoup plus féroce que le christianisme. L’islamisme, c’est récent et c’est tout à fait autre chose, il n’a même pu se développer que parce que l’islam était devenu aussi vide de sens que le christianisme actuel. Jacques Berque déplorait déjà, à la fin du XXe siècle, qu’il n’y eût plus depuis des lustres de théologiens de l’islam. A partir du moment où, parlant de l’islam, dans une ignorance totale de l’histoire, on ne sait plus de quoi on parle, ça devient aisément une auberge espagnole pour toutes les dérives sectaires et le fanatisme. L’islamisme est aujourd’hui un réel danger, comme le nazisme était un danger. On aurait déjà bien pu dire, en 39, que le développement du national-socialisme était une conséquence des exigences exorbitantes du traité de Versailles, cela ne dispensait aucunement de prendre les mesures urgentes qui s’imposaient et qu’on n’a pas prises, et cela n’excusait en rien la politique de l’Allemagne. Il s’est même trouvé de futur collabos en France pour considérer qu’on n’allait pas « mourir pour Dantzig ». Or, on repère très bien aujourd’hui, dans toute une fraction de l’opinion française cette même complaisance que dénonce l’article que nous commentons et qui décrit la situation avec beaucoup d’exactitude.