Cher M. Mourot
Aux innocents les mains
pleines. La politique, c’est comme l’assurance-vie : il faut bien qu’il y ait des naïfs comme vous pour permettre aux escrocs de sévir. Vous m’accusez de haine. Le mot n’est pas juste mais admettons ! J’ai quelque raison, à
l’instar des 150 000 Harkis (dont hommes, femmes, enfants et vieillards)
assassinés par les amis de MM. Kahn et Daniel. J’ai vu, à sept ans, le couteau des
complices des assassins Drif et Saadi à moins de cinquante centimètres de mes
yeux. Encore ai-je cette chance de compter parmi les survivants. Ce
n’était pas pendant la guerre d’Algérie mais sept mois après le 19 mars, que
les anti-colonialistes et tiers-mondistes de salon veulent imposer comme la fin
de la guerre. Mais ne vous y trompez pas : le but de ces gens n’est pas de
mettre leurs invités algériens à l’honneur mais de foutre la merde en France.
Car leur ennemi, c’est la France, l’idée même de France, dont ils se soucient
comme d’une guigne, car eux ont une patrie de rechange ! Les quatre victimes
militaires de Mohamed Merah étaient des soldats français d’origine maghrébine,
dont un fils de Harki converti. Lorsque la clique médiatique, qui avait
longuement glosé sur la nature raciste du criminel, a découvert qu’il
s’agissait d’un crime raciste anti-Français, elle s’est tue. Apparemment, pour ces humanistes, tous les
racismes ne se valent pas.
Maintenant, admettons
que vous ayez raison sur la forme de ma protestation. Là encore, j’assume car je mène une guerre
contre une idéologie internationaliste et coosmopolitiste dont la question des
rapports avec l’Algérie n’est qu’un élément . Mais alors, intéressez-vous au
moins aux conditions de cette manifestation. Si ses promoteurs étaient si
honnêtes, pourquoi n’ont-ils pas invité des gens susceptibles de les contredire
? TOUTES LES PERSONNALITES invitées à ces parodies de débats sont politiquement
connotées, à l’exception de Michel Onfray. Mais je crois que sa présence est un
petit plaisir que les organisateurs accordent à M. Jean Daniel, qui se prend
pour un grand penseur, pour flatter son amour-propre.
Les organisateurs, dont
beaucoup sont nés au maghreb, se définissent comme des "Juifs d’Afrique du
Nord« et récusent totalement le terme de »Pieds-Noirs". A l’instar de
Benjamin Stora, spécialiste auto-proclamé de la guerre d’Algérie et cireur de
pompes des autorités algériennes, qui a quitté l’Algérie en 1959 et non en
1962, contrairement à ce qu’il laisse croire. Ce type a naguère déclaré à un
journal algérien : « Les Harkis ont eu ce qu’ils méritaient ! » M. Jordi, qui, par ailleurs, ne dit
pas que des bêtises et sait, à l’occasion, mettre ses amis dans l’embarras, est
un Pied-Rouge. Quant à M. Guy Bedos, je n’en parle même pas ; c’est juste une
grande gueule qui va se retrouver au chômage à cause de Mélenchon… Les autres intervenants sont
tous des Algériens proches du pouvoir, même si M. Sansal se donne l’air d’un
homme libre. Certes, il l’est en partie face au pouvoir algérien mais
certainement pas au regard des vérités ifficielles. Toujours prêt à caresser
les Pieds-Noirs dans le sens du poil, ce en quoi il sert bien son pays, il est
bien incapable de réviser ses préjugés sur les Harkis dont il ne fait même pas
l’effort de se demander pourquoi ils ont toujours été cinq fois plus nombreux
que les fellaghas. Dans son livre
« Le serment des barbares » (excellent livre, par ailleurs, que je vous
conseille, comme quoi je ne suis pas si haineux !) le coupable (tant pis pour
le suspens !) est, comme par hasard, un ancien Harki… Il aurait quand même pu nous épargner cette facilité !
Aucun thème prévu au
débat n’est susceptible de controverse. Va-t-on parler des événements qui ont
suivi le 19 mars ? Non ! Sera-t-il question de la tuerie du 26 mars à Alger ?
Non ! Des massacres d’Oran le 5 juillet ? Non ! Sera-t-il question de l’exode
forcé des Pieds-Noirs pour cause d’alternative posée par le FLN : "la
valise ou le cercueil« ? Sera-t-il question des milliers de »disparus",
dont les familles continuent de recevoir, cinquante ans après, des preuves
VISUELLES (photos) de la manière atroce dont ils ont été massacrés ? Sûrement pas !
Parlera-t-on de la guerre fratricide que se sont livrés les fellaghas entre eux
pour la conquête du pouvoir ? Non ! Parlera-t-on de la guerre Algéro-Marocaine
de 1963 pour le partage du Sahara ? Non ! Se posera-t-on la question des
raisons pour lesquelles des dizaines de milliers d’Algériens ont fui leur pays
pour suivre les soi-disant horribles colonialistes ? Non ! Etc... Pensez-vous sérieusement, cher M. Mourot, qu’on bâtira une amitié durable entre la France et l’Algérie en passant ces questions par pertes et profits ?
Au minimum, cher M.
Mourot, vous pourriez vous interroger avec moi sur le fait que cette propagande
unilatérale soit soutenue par des services publics (France-Inter, Ecole de
Journalisme de Marseille) et financée, grassement, je vous rassure pour le
confort des baveux qui viendront plastronner à la tribune, par le contribuable.
Ce, grâce à M. Guérini, président socialiste très peu respectable du Conseil
Général des Boûches-du-Rhône, avec la complicité de toute la clique politique
du Département, y compris UMP. Au moins, cher M. Mourot, pouvez-vous vous
indigner de ce que deux terroristes poseurs de bombes, à la retraite, certes,
mais parfaitement fiers de leur hauts faits d’armes contre des victimes
innocentes, figurent parmi les invités alors que, encore une fois, le sang
répandu par Mohamed Merah, leur disciple, n’a pas encore séché. Enfin, cher M.
Mourot, le citoyen que vous êtes peut-il au moins s’interroger, ne serait-ce
qu’un instant, sur le fait que cette saloperie se déroule en pleine campagne
électorale et qu’un des principaux candidats, M. Hollande, figure parmi les
intervenants ?
Salutations très cordiales !