@Rosemar
Avant d’utiliser le label « philosophe » pour un bavard ordinaire, je préfèrerais qu’on attendît quelques siècles. Je trouve Onfray bien sympathique, jusqu’à ce que je l’entende proférer quelque connerie qui le rend odieux. On oublie, mais ça recommence, et c’est sans fin. Avec Platon, et quelques autres de la même pointure, on n’a pas ces sortes de difficultés. Un autre « philosophe » cette semaine, très bavard lui aussi et rempli d’un contentement de soi infini qui fait vraiment plaisir à voir et à entendre, voulait qu’on tirât sur des manifestants. Il est vrai qu’on raconte que Schopenhauer avait bien prêté ses jumelles de théâtre à un officier d’artillerie chargé de mater une insurrection.
Vladimir Jankélévitch ne s’est jamais défini comme un « philosophe ». Sans prétention, il se disait « professeur de philosophie », comme on peut être aussi bien professeur de dessin ou de gymnastique, et c’est à ce titre qu’il était rétribué par l’université. Lucien Jerphagnon, qui fut son assistant et son directeur de thèse, ironiste en diable, ne se fût jamais donné le ridicule de vouloir être un nouveau Socrate. Ces deux-là, qui n’ont peut-être pas le génie de Descartes ou de Husserl, n’auront pourtant pas écrit de stupidités et on pourra toujours les relire sans avoir à craindre de perdre son temps, mais je commence à en avoir un peu ras-le-bol, de la « philosophie » pour les nuls et de ses gourous médiatisés.