Entre ici, Joséphine, devant ta tribu arc-en-ciel, sous le regard de tes enfants !
Ils sont tous là ; ils font un chœur pour chanter l’hymne à leur maman : la grande Joséphine Baker !
Leur chant s’unit à notre chœur pour monter droit au coeur de Joséphine Baker.
Entre ici, Joséphine et bats, coeur ! Bats, cœur éternel de Joséphine Baker !
Bats encore cette nuit sous les muses électriques de ton pays : Paris !
Entre ici, coeur à jamais sincère et jamais déguisé !
Ton coeur est trop vivant pour être panthéonisé.
C’est un manteau d’étoiles qui pour de vrai t’accueille.
C’est le Ciel qui t’honore et c’est Lui qui te cueille,
Et pas le Panthéon. Le monument n’est rien et l’Univers est Tout.
Le marbre reste là et ton coeur est partout.
Bergère nue, naïade des vraies courses,
Tu bondis maintenant au sein de la Grande Ourse !
Bergère des nues tu vas et ton âme légère
Est encore plus légère qu’aux Folies-Bergères.
De la Terre nous t’apercevons
Et dans le ciel nous te suivons.
Te voilá devenue bergère et à présent,
Tu illumines á jamais nos cœurs de grands enfants.
Perce-les de tes traits, toi déesse Artémis.
Que tes flèches percent l’écorce des Hommes.
Blancs, noirs ou bien gris et métis,
Ils tournent tous sur la même Pomme.
Cette écorce est si rude, vois-tu, que toi seule en peux crever l’armure.
Tu fais tomber tous les murs, tu rends l’humanité plus mûre.
Entre ici, Joséphine ! Nous sommes tes enfants...
La France ne dira jamais son dernier mot
Notre pays n’est pas le Jardin d’Arcadie, il n’est pas le pays du miel.
Il n’est pas non plus le pays qu’on dit : plein de haine et de fiel.
C’est un pays, la France
Qui rime avec espérance.
Jardin des Hespérides, que valent tes pommes d’or ?
Puisqu’il existe ici des gens qui savent encore
Enchanter les aurores !
Le pays n’est pas mort.