Turquie : cinq nouveaux maires du principal parti d’opposition incarcérés

 

Sous le titre « Nouveau développement dans la cinquième vague d’opérations : cinq maires arrêtés », la quotidien turc Cumhuriyet[1] écrit que 22 personnes ont été arrêtées dans les récentes opérations contre les municipalités du Parti républicain du peuple (CHP) et que parmi elles se trouve le maire de Buyukcekmece Hasan Akgün, le maire de Gaziosmanpaşa Hakan Bahçetepe, le maire d'Avcılar Utku Caner Çaykara, le maire de Ceyhan Kadir Aydar et le maire de Seyhan, Oya Tekin.

En effet, la justice turque a ordonné le 4 juin 2025 l'incarcération de cinq maires du Parti républicain du peuple (CHP, de l’opposition laïque/kémaliste), dont trois dirigeaient des arrondissements d'Istanbul. Dix-sept autres personnes elles aussi arrêtées au cours du week-end, parmi lesquelles plusieurs vice-maires d'arrondissements d'Istanbul, ont également été placées en détention provisoire pour « corruption ».

Outre le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, détenu depuis mars, huit maires CHP d'arrondissements d'Istanbul ont été arrêtés et placés en détention depuis la fin octobre de l’année dernière[2].

Le gouvernement tente islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogna tente de fragiliser le CHP, sorti large vainqueur d'élections locales au printemps 2024 au détriment du Parti de la justice et du développement (AKP) du président turc. Le CHP, a conservé lors de ces élections Istanbul, Ankara et Izmir, les trois principales villes turques et avait fait une percée dans des provinces plus conservatrices[3].

L'arrestation le 19 mars d'Ekrem Imamoglu, considéré comme l’opposant la plus sérieux au président Erdogan, avait déclenché une vague de protestations mais le gouvernement turc n’en a cure ; il poursuit les arrestations arbitraires et sous des motifs fantaisistes afin de conserver le pouvoir. Erdogan au pouvoir depuis plus de deux décennies a pris et contrôle tous les leviers du pouvoir en Turquie et n’est pas prêt à céder à quiconque ne serait-ce qu’un semblant de liberté d’action… Le régime erdoganien devient de plus en plus dictatorial...