Écologie et événements sportifs : un mariage impossible ?
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mardi 27 mai 2025
Alors que la planète fait face à une urgence climatique de plus en plus pressante, les grands événements sportifs sont régulièrement pointés du doigt pour leur impact environnemental. Entre logistique lourde, déplacements massifs et consommation énergétique, peuvent-ils vraiment s’aligner avec les exigences écologiques contemporaines ? Le cas des Jeux Olympiques de Paris 2024 offre un éclairage concret sur les efforts – et les contradictions – de cette tentative de réconciliation.
Un défi environnemental de taille
Les grands événements sportifs ont toujours été des démonstrations de puissance logistique et de rayonnement international. Mais à l’ère de la sobriété nécessaire, ces rassemblements sont de plus en plus critiqués pour leur empreinte carbone. Une étude publiée par le cabinet Carbone 4 estime que les déplacements des spectateurs représentent en moyenne 80 % des émissions totales d’un événement sportif international. Un chiffre frappant qui souligne l’importance des mobilités dans le bilan écologique global.
Dans ce contexte, les pratiques évoluent. Suivre les compétitions depuis chez soi est devenu la norme pour une majorité de fans, notamment grâce aux outils numériques. Ainsi, consulter les résultats, les analyses ou les cotes sur le meilleur site de paris sportifs permet aux amateurs de rester engagés sans multiplier les déplacements, limitant de fait leur propre impact carbone.
Paris 2024 : des Jeux plus verts ?
Présentés comme les Jeux les plus durables de l’histoire, Paris 2024 a été un laboratoire d’expérimentation environnementale à grande échelle. Le comité d’organisation s’est fixé un objectif clair : diviser par deux les émissions de CO₂ par rapport aux éditions précédentes comme Londres 2012 ou Rio 2016. Une ambition traduite par une série d’actions concrètes.
D’abord, 95 % des sites ont été choisis parmi des infrastructures déjà existantes ou temporaires. Seuls deux nouveaux équipements majeurs ont été construits : le centre aquatique de Saint-Denis et le village des athlètes – ce dernier devant être transformé en logements après les Jeux. Cette stratégie a permis d’éviter les “éléphants blancs” chers et inutiles souvent laissés à l’abandon après les événements.
Côté transports, l’accent a été mis sur les mobilités douces. Tous les sites étaient accessibles en transports en commun, et 27 000 places vélo temporaires ont été aménagées. Le recours à l’électricité 100 % renouvelable sur les sites a aussi permis de limiter l’usage de groupes électrogènes diesel.
Enfin, l’aspect alimentaire n’a pas été négligé : 40 % des repas étaient végétariens, et 300 tonnes de denrées ont été redistribuées à des associations, soit l’équivalent de 600 000 repas pour des publics en précarité.
Des limites encore visibles
Malgré ces avancées, tout n’a pas été parfait. Plusieurs ONG et médias ont relevé des incohérences. L’UFC-Que Choisir a ainsi pointé l’utilisation persistante de bouteilles plastiques malgré la promesse d’un événement zéro plastique. Par ailleurs, certains partenaires commerciaux majeurs des JO n’ont pas toujours respecté les engagements initiaux, notamment en matière de packaging ou de transport.
Autre bémol : les voyages internationaux. Près de 15 millions de visiteurs étaient attendus sur la période olympique. Même si les organisateurs ont proposé des compensations carbone, l’impact lié à l’aviation reste difficilement compressible.
Le sport peut-il devenir vraiment écoresponsable ?
Au-delà des Jeux, un mouvement plus large se dessine. Créé par l’ancien international de rugby Julien Pierre, le label Fair Play For Planet accompagne les clubs et événements dans leur transition écologique. Il évalue la consommation énergétique, la gestion des déchets ou encore les actions de sensibilisation menées auprès du public.
De son côté, le ministère des Sports a instauré la charte des 15 engagements écoresponsables, déjà signée par plusieurs centaines d’événements. Elle pousse à une meilleure gestion des ressources, à la transparence des émissions et à la formation des organisateurs sur les enjeux climatiques.
Les États Généraux “Sport Planète”, organisés en mars 2025 à Lyon, ont permis de structurer ces initiatives en réseau. Objectif : créer une culture commune autour du sport durable et diffuser les bonnes pratiques.