La loi Pinel réussira-t-elle à convaincre les investisseurs immobiliers ?
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mercredi 24 septembre 2014
Face la crise l’immobilier neuf en France et le déficit de logements sociaux, le gouvernement a mis en place un nouveau dispositif fiscal destiné à succéder à la loi Duflot. Les modifications apportées seront-elles suffisantes pour réconcilier les particuliers investisseurs avec le secteur de l’immobilier ? Voici quelques éléments de réponses.
Sylvia Pinel sous pression
Début 2013, lorsque la loi Duflot a été mise en application, les objectifs initiaux du gouvernement étaient de construire 500 000 habitations par an, dont 40 000 via le dispositif Duflot. Au bout d’un an, le bilan du dispositif de l’ancienne ministre du Logement était plus que mitigé, celui-ci n’enregistrant que 30 000 logements à son actif, soit 10 000 de moins que prévu. Les investisseurs sont donc restés sceptiques quant à la réelle valeur ajouté de l’opération en Duflot par rapport à ce qui était possible avec le Scellier. Ajoutez à ces chiffres le contexte de crise qui traverse le secteur de la construction depuis plusieurs années (‐15,5% de nouveaux logements lancés sur le marché par rapport au 1er semestre de 2013) et vous comprendrez que Sylvia Pinel ait rapidement souhaité lancer un nouveau dispositif de défiscalisation.
Assouplir l’investissement locatif
La nouvelle loi Pinel se veut donc plus souple que la loi Duflot. Elle offre désormais le choix au niveau des périodes d’investissement (6, 9 et 12 ans). Elle octroie par ailleurs une réduction d’impôt sur le revenu variant selon ces durées : 12%, 18% et 21%. Quand on sait que 75% des investisseurs sont principalement attirés par la réduction d’impôt, il y a fort à parier que ces nouvelles mesures feront mouche. Mais ce n’est pas tout. Tout comme cela avait été le cas avec le dispositif Scellier, la loi Pinel permet aux bailleurs de louer leur bien à un de leurs ascendants/descendant “sous certaines conditions”. En dehors de ces nouvelles mesures, la loi Pinel reste cependant identique à la loi Duflot. Il s’agit donc d’être attentif quant à la pertinence d’un tel investissement et suivre avec attention la rentabilité de l’opération. Bref, les investisseurs qui reprochaient à la loi Duflot d’être trop complexe risquent de ne pas changer d’avis avec la loi Pinel.