Abécédaire intimiste de Moscou (2) : A comme Alphabet

par Franzi
vendredi 2 mai 2008

... cyrillique bien sûr !

Saint Cyrille a gardé le prestige du nom, mais saint Méthode est pour beaucoup dans son élaboration ! Le russe est une langue difficile, avec des déclinaisons et beaucoup de subtilités. Rien à faire, vous ne l’apprendrez pas en trois semaines ! Mais ce serait une sage décision d’apprendre les 30 lettres et les trois sons muets de l’alphabet cyrillique. Le métro combiné à la marche à pied constitue la meilleure formule pour découvrir la ville. Mais, si vous ne savez pas lire le nom des stations et des rues, ce sera un handicap certain dans la rapidité et la sûreté de vos déplacements. Le métro a fait récemment un petit effort en adoptant une couleur par ligne et un panneau d’affichage en lettres occidentales par station, mais vous risquez fort de ne pas le voir car les quais sont très longs... et souvent les noms diffèrent aux correspondances. D’autre part, beaucoup de mots rencontrés dans les rues commerçantes ont des racines semblables aux termes français ou anglo-saxons (parking, café, commerces...) et vous serez donc beaucoup moins perdus. Et puis, vous apprendrez vite des mots comme ruelle, rue, boulevard, thé, eau (péréoulok, oulitsa, bulvar, tchaï, voda...) et vous aurez l’impression amusante de devenir un vrai Moscovite. Pourquoi ne pas mettre à profit vos 3 heures d’avion (trajet direct) pour apprendre l’alphabet ?

La langue est le russe, point barre. A part les enseignes de pub et quelques inscriptions rarissimes rien n’est fait pour celui qui ne connaît pas l’alphabet cyrillique. Mais avec un bon livre-guide, un sourire - qui ne vous sera pas toujours rendu - et quelques mots-clés comme drasvoutié, davidsenia, pajaousta et spassiba (bonjour, au revoir, s’il vous plaît et merci), vous passerez un excellent séjour.

Pour vous dépayser immédiatement, prenons les 19 premières lettres de l’alphabet dans l’ordre russe en faisant semblant d’ignorer qu’il y a au moins trois sortes de « i », que les « e » sont eux aussi une trilogie et en oubliant délibérément les diphtongues et les signes dur et mou. Dans ce curieux alphabet, une syllabe peut donner un son différent de chacune des deux lettres qui la compose : l’alchimie du couple !

A comme ARRIVEE et comme AEROPORT de CHEREMETIEVO, du nom, paraît-il, d’un grand propriétaire terrien.

Avec deux heures de décalage par rapport à la France, vous voici à Moscou !

L’organisation de la douane y est plus fluide et on arrive à arracher un sourire à la dame des passeports avec un drasvoutié (bonjour) au mauvais accent : cette brèche de cordialité dans l’impassibilité revêche héritée du système communiste est le premier signe des changements opérés par rapport à un précédent voyage, il y a quelques mois.

Visa :il faut un visa pour la Russie et des dates bien fixées au départ pour l’aller et le retour. Si vous voyagez en groupe, aucun problème. Si vous partez en individuel et que vous n’êtes pas très patient, mieux vaut consentir un petit sacrifice financier pour faire faire votre visa par une agence spécialisée (prix d’environ 60 €) ; faire la queue à l’ambassade de Paris exige des nerfs solides.

Route aéroport-centre de Moscou

La route de 80 km qui conduit à la ville est un digest très représentatif de tout ce qu’on verra tout au long du séjour. Ce chemin est actuellement très embouteillé, on a donc tout loisir de regarder.

Normalement, il faut compter une heure pour le trajet aéroport-centre, mais, à cause des nombreux chantiers et de l’augmentation faramineuse des véhicules, selon les heures, cela peut-être le double ou le triple... par exemple, matin et soir quand Poutine fait le déplacement de sa datcha au Kremlin dans l’un ou l’autre sens.

Sur le chemin qui conduit à la ville, on longe d’abord quelques bois, premier aperçu des mythiques bouleaux et un de ces grands parcs qui font partie intégrante de la vie moscovite.

Plus tard, on verra les grands immeubles d’habitations de type soviétique, les nouvelles constructions de standing, des enseignes des supermarchés et grands magasins européens comme Auchan et Ikea qui ont eu tant d’influence sur la façon d’habiter et de se meubler de la classe moyenne moscovite.

Nous passons à côté du célèbre stade Dynamo et des premières gares de métro et nous entrons ainsi au cœur de la ville. Les boutiques traditionnelles, les pharmacies (apteka), les enseignes de couturiers, les casinos de jeux rutilants et les nombreux petits kiosques de marchands de fleurs (tsveti) se succèdent. Les Russes adorent les jeux et les fleurs.

On est surpris par le bon état des voitures, camionnettes et des camions. Il y a encore dix-huit mois, les véhicules brinquebalants antédiluviens étaient très nombreux, maintenant c’est l’exception. La circulation est devenue internationale, on croise des camions de toute l’Europe, même de PME françaises. Les plaques d’immatriculation sont toutes aux normes, bien visibles.

Poussière Toutes les voitures sont terreuses et poussiéreuses, témoignant ainsi de l’existence de sols friables et de pistes de terre dès qu’on sort de l’agglomération pour la campagne alentour. Moscou elle-même est terreuse, surtout après la fonte des neiges.

Publicité : tout au long du trajet vers la ville, fleurissent en rang serré des publicités en anglais et en russe vantant toutes les grandes marques rencontrées en Europe et aux Etats-Unis. Elles concernent surtout des voitures ou du matériel hi-fi, mais aussi des séries TV comme Sex and the city ou Guerre et paix (Boïna e Mir). Cette dernière est une excellente promenade-souvenir à travers les monuments de « l’Anneau d’Or » à quelques centaines de kilomètres de Moscou, car bien des scènes y ont été tournées, illustration d’un chef-d’oeuvre littéraire et images de monuments typiques comme la Maison de la Noblesse de la ville de Vladimir.
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Cet article fait suite à P comme Politique


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