Analyse du film « Le silence des agneaux » : féminisme et idéologie du progrès

par Christophe Hamelin
mardi 28 août 2018

« Le silence des agneaux » de Jonathan Demme est un film sorti en 1991 qui est devenu assez rapidement « culte ». La critique l'a bien accueilli. Mais à y regarder de plus près, son contenu idéologique laisse pantois...

« Le silence des agneaux » de Jonathan Demme est un film sorti en 1991, devenu assez rapidement « culte » et encore largement visionné. La critique l’accueilli favorablement et en France, il compta 3 110 147 entrées. Depuis ce temps-là, les connaisseurs s'en donnent à cœur-joie pour déifier ce « chef-d’œuvre », analysant la technique, le jeu des acteurs, mettant en valeur les petites histoires autour du film. Tout cela est formidable mais l'exercice auquel nous allons nous livrer ici sera cependant d'une nature quelque peu différente en ce que nous allons tenter une analyse du fond de ce film. Pourquoi un tel exercice sur ce long-métrage ? Certainement parce qu'il constitue un véritable condensé de toute l’œuvre de propagande que l'industrie culturelle distille depuis des décennies et dont le but est de désorganiser les peuples en leur faisant passer sous l'apparence du divertissement des messages politiques allant systématiquement dans le sens de l'ordre en place. Tout y est : féminisme, donc dégoût du sexe, détestation de la lutte des classes, pessimisme sur la nature humaine, falsification du rôle des institutions étatiques, bref, la totale…

Pour saisir le sens de la charge idéologique que représente les films de l'industrie culturelle, il faut comprendre que leur but est de systématiquement promouvoir le « progrès ». L'idéologie du progrès que véhicule – entre autre – la gauche et avec elle toute l'oligarchie actuelle, n'est pas si éloignée de ça de ce que jadis on appelait la « réaction ». En effet, les réactionnaires étaient ceux qui, au XIXème siècle, prônaient le retour à l'ordre ancien. Or quelle est la situation présente ? L'ordre en place se maintient par la déstabilisation de toutes les structures de la société en détruisant tout ce qui peut unir le peuple et le rendre fort : l'identité et la tradition (quand elle est bonne et n'opprime pas des groupes ou des individus), et tout ce qui en découle (confiance en soi et en l'autre, par exemple). Donc, le progrès est l'idéologie qui nous maintient dans un glacis où rien ne bouge, exceptées les catastrophes écologiques et humaines générées par ce même progrès et qui prennent désormais des allures dantesques. À la différence de la réaction, il ne s'agit pas de revenir à l'ordre ancien mais de maintenir l'actuel. Pour soutenir l'idéologie du progrès, donc le mouvement d'artificialisation du monde et de l'homme, il convient d'entretenir un soupçon permanent sur l'humain, de définir sa nature et de montrer à quel point elle est dégoûtante. Ce discours a, pour les classes dominantes, l'avantage de rendre indispensable les institutions de contrôle social : c'est parce que l'humain est mauvais qu'il faut le contrôler, le dominer. Le pessimisme sur la supposée nature humaine a pour contrepartie l'acquiescement au développement d'un pouvoir centralisé coercitif. Nous sommes ici en plein Thomas Hobbes.

La mission du divertissement aujourd'hui est de valider systématiquement cette approche, d'être un rouage idéologique générant la désorganisation dans les peuples. C'est sous cet angle que nous allons observer le film « Le silence des agneaux ». Qu'y voit-on ? Tout d'abord, le personnage principal, Clarisse Starling (Jodie Foster), relativement mignonne (nous verrons que ce point est important), représente le Bien, c'est-à-dire l'individu discipliné. Individu discipliné dans le sens où elle a adopté les buts de son organisation : le FBI. Élève à la FBI Academy, elle va remplir une mission pour le service des sciences du comportement (le type de « science » qui nous mène droit vers une monstruosité telle que la police prédictive). La conception de l'humain qui sourd derrière le comportementalisme est quasi-totalitaire : l'homme peut se comprendre à la façon d'une équation. Tel comportement a telle signification et l'on cherche à comprendre les personnalités sur cette base. Ainsi a-t-on droit, un peu plus tard dans le film, à des phrases telles que « il n'y a aucune corrélation entre la transsexualité et la violence, les transsexuels sont toujours passifs » (Clarisse) ou encore, la même Clarisse imaginant le ravisseur : « c'est un homme de race blanche, les tueurs en série aiment chasser dans leur propre groupe ethnique ». Voilà le genre de tartes à la crème de la science comportementale que l'on nous sert et qui font passer l'idée qu'il existe une nature humaine et qu'elle est prévisible (ce qui est totalement faux, comme la montré Hannah Arendt).

Bref, la gentille Clarisse est donc convoquée dans ce service par Jack Crawford (Scott Glenn), son ancien professeur à l'université (on voit ici que le prestige de la connaissance est mobilisé pour légitimer l'action du FBI). Il présente le projet de ce service : définir le comportement des tueurs en série car « cela pourrait nous aider à résoudre de nouvelles affaires » (dixit Crawford ici à 5:20). On poursuit ici cette réduction de l'humain à une nature prévisible, calculable. Essayons de contextualiser ce formidable projet du merveilleux FBI : dans une société où les désirs sont atrophiés, c'est-à-dire une société d'individus disciplinés, les natures les plus fortes disjonctent. La démarche du joli service de Crawford est donc d'observer les récurrences comportementales pour détecter ces cas. L'homme est ainsi réduit à une unité fictive, il est rationalisé, sa nature est sommée de correspondre à une idée, à une théorie comportementale. Si cela n'est pas une conception totalitaire de l'humain…

Il est frappant de constater que l'individu embrigadé par excellence, Clarisse, est présenté comme profondément humain. Ainsi la voit-on s'émouvoir devant les coupures de presses évoquant les forfaits de ses monstres irréformables que sont les tueurs en série (ici vers 3:55). Clarisse est une femme de conviction : l'embrigadement ne l'a donc pas atrophié. Le message ici véhiculé est que l'on peut adopter des buts qui appartiennent à d'autres, à la classe dominante par exemple, et que l'on en ressort indemne, sans mutilations psychologiques, que tout va bien, que l'on continue d'être ce que nous sommes.

D'ailleurs, Clarisse reste très féminine malgré la discipline et cela se voit quasiment d'un bout à l'autre de l'histoire : sa féminité – donc sa sexualité – est un élément primordial du film bien que rarement évoqué directement. Malgré le fait qu'elle soit un individu embrigadé, Clarisse attire les hommes, que le film présente globalement comme des individus moins disciplinés, plus bestiaux. La civilisation est clairement présentée comme répression des pulsions sexuelles, et Clarisse est l'expression de ce refoulement : à chaque fois qu'un homme la désire, à l'image de l'affreux docteur Chilton (Anthony Heald), elle est décontenancée, comme si quelque chose de grave se passait. Elle est l'expression du refus de la sexualité, qui, en tant qu'acte bestial, ne peut avoir de place dans un quelconque projet de civilisation. Le film présente l'homme en général comme un prédateur sexuel, excepté lorsqu'il est embrigadé (comme Crawford par exemple qui a fait sien le projet de son organisation, le FBI). À l'inverse, la femme est l'agent de civilisation en ce qu'elle renvoie les hommes à leur bestialité en mettant systématiquement en avant l'accomplissement de sa mission (qui est une mission civilisatrice puisqu'il faut dompter des déviants), renvoyant ainsi le plaisir sexuel à la barbarie. Il faut bien regarder la première scène avec le docteur Chilton, quand il lui propose une soirée pour visiter Baltimore, scène particulièrement sexiste dont la seule fonction est de ridiculiser le désir masculin. Il est intéressant d'observer le passage suivant où ces deux-là descendent dans les geôles de l'hôpital : Chilton la met à nouveau face à son attractivité sexuelle et Clarisse le remet devant la civilisation en lui rappelant qu'elle n'est pas qu'un sexe mais aussi une diplômée de l'université de Virginie.

Les scènes sexistes de ce genre se multiplient. Ainsi a-t-on droit à un passage où Clarisse fait son jogging avec une amie, et croise un groupe d'étudiants mâles qui, tous, se retournent pour regarder les deux femelles. Cette scène n'a aucun intérêt pour l'histoire mais permet de ridiculiser l'image de l'homme. De même, plus loin, quand Clarisse rentre dans le bâtiment funéraire dans lequel est placée une des victimes, elle doit faire face, isolée, à une horde de policiers mâles machistes qui, une fois encore, n'arrivent pas à dissimuler leur attirance pour la femelle humaine, qui la dévisagent de façon obscène, montrant une fois de plus l'ignominie de tout ce qui est masculin. Mais grâce à son professionnalisme, la femme embourgeoisée va venir à bout des machos de la campagne, flics inutiles, qui prennent le café sans être motivés par un but plus haut (voir ici). La femme embourgeoisée va prendre de l'autorité et vaincre ces mâles ruraux, préhistoriques, en adoptant les buts du pouvoir centralisé représenté par le FBI. La femme évolue dans des sphères autrement plus hautes que l'homme. Le message ici distillé aux femmes est qu'en adoptant les buts du pouvoir central, elles vaincront la bestialité de l'homme qui est la seule vraie menace qui pèse sur elles.

Il y a dans ce film une véritable obsession de la sexualité, une sorte de dégoût, et il faut comprendre l'utilité de ces scènes où l'on ridiculise les hommes. Elles permettent de créer de toute pièce une lutte entre les sexes en caricaturant les hommes. On donne aux femmes le beau rôle, celui de la civilisation et aux hommes le ridicule de l'individu préhistorique, non domestiqué, qui, tant qu'il n'est pas civilisé par la femme, n'a aucune chance d'atteindre la moindre satisfaction sexuelle (il est en effet troublant d'observer que la femelle repousse systématiquement toutes les avances des mâles, exception faite d'une possible attirance pour un mâle embrigadé : Crawford). La fonction de la beauté des actrices est ici primordiale : la beauté sert ici son contraire c'est-à-dire que loin d'évoquer la joie de l'amour, elle a en charge de provoquer le dégoût du désir masculin. Ce système de propagande ne marcherait pas avec des femmes laides. Non : il faut provoquer le désir masculin pour ensuite le dégrader. Ainsi, l'industrie culturelle participe-t-elle de cette propagande qui monte les femmes contre les hommes de façon à dissimuler la lutte des classes, propagande qui donne des générations de féministes, femmes standardisées et progressistes, c'est-à-dire favorables au capitalisme.

Le sexe est toujours présenté sous une forme négative, dangereuse. Aussi, le tueur en série, surnommé Buffalo Bill (Ted Levine) est-il un détraqué sexuel. Il représente la bestialité, la force préhistorique et c'est d'ailleurs le dérèglement sexuel qui symbolise cette force préhistorique. La sexualité est donc par essence dangereuse et il n'est pas étonnant qu'à force de répéter ce message, l'industrie culturelle soit parvenue à l'atrophier effectivement. Elle a été un des éléments majeurs générant la misère sexuelle que l'on sait, qui crée le marché des sites internet de rencontre et de pornographie, avec des gens incapables d'aller vers l'autre, apeurés, se cachant derrière leur écran.

Donc nous venons de voir que le film donne réalité à une guerre des sexes fictive. Nous allons tenter de montrer comment il dissimule la lutte des classes car, il faut le rappeler, la seule fonction du féminisme aujourd'hui, comme toute idéologie petite-bourgeoise, est de dissimuler la lutte des classes. La seconde raison de ces scènes où l'on ridiculise l'homme est de porter, en filigrane, une certaine conception du rôle des institutions bourgeoises dans la civilisation. Ainsi le FBI n'est plus une milice destinée à maintenir le pouvoir d'une oligarchie sur les classes dominées, mais est présenté comme une institution quasiment militarisée dont le but est la continuation de la civilisation. C'est une institution qui se bat contre l'homme, contre sa nature symbolisée par les forces préhistoriques qui s'expriment dans les tueurs en série. Le FBI s'érige contre un ordre machiste en « donnant leur chance » à de jeunes filles talentueuses. L'État n'est plus une entité hétéronome d'exploitation et de contrôle de la population mais une institution civilisatrice qui fait une place aux femmes.

Donc tout va pour le mieux dans la société décrite dans ce film sauf qu'en regardant bien, Il est frappant de voir que les institutions, telles qu'elles sont présentées, ressemblent étrangement à celles d'un État fasciste. Ainsi le FBI est-il le lieu de la civilisation et du Bien. Cependant, qu'y voit-on ? Dès le départ, le Bien (le FBI, donc) prend l'apparence du refoulement : « hurt, agony, pain – love it » peut-on lire dès les premières images. Toutes les échelles de valeurs sont renversées au nom de la lutte contre la bestialité. Au début du film, Clarisse est convoquée par Crawford et on la voit parcourir une sorte de camp militaire avec des individus habillés d'uniformes qui font de la course à pied en rang. La mobilisation du pouvoir contre le Mal est totale. Clarisse est une étudiante du FBI et le chef du « behavioral science service », Crawford, est un professeur d'université. Bref, les différentes institutions semblent n'en faire qu'une. L'université comme anti-chambre du FBI est certainement le rêve de l'oligarchie fasciste qui règne depuis bien longtemps aux États-Unis. Mais ce n'est pas tout.

Observons l'hôpital de ce cher docteur Chilton. La descente dans la geôle où se tient l'horrible Hannibal Lecter (Anthony Hopkins) ressemble à une descente aux enfers. Au fur et à mesure que l'on passe les étages, on arrive dans des environnements de plus en plus froids, avec des grilles, des barreaux. Juste après que l'aimable Clarisse rappelle à Chilton qu'elle est diplômée d'une université et pas d'un institut de beauté, nous avons la surprise de voir un policier ouvrir une grille pour les laisser passer (voir ici à 1:19 min) : un policier ? dans un hôpital ? Puis, juste après, un autre qui emmène un détenu, et d'autres encore (encore un exemple ici durant les premières secondes). Quand elle arrive dans le sous-sol où est détenu Hannibal, nous ne sommes plus dans un hôpital, ni dans une prison mais bien plutôt dans une sorte de cachot moyenâgeux, avec des murs aux pierres apparentes (ainsi provoque-t-on le dégoût des temps passés en les assimilant à l'animalité d'un Hannibal Lecter). Ce qui est intéressant ici, c'est que l'hôpital se confond avec la prison : des policiers s'occupent de déments aux cotés d'infirmiers en blouse blanche. Un autre vieux rêve de l'oligarchie fasciste qui règne en occident : enfermer tout les déviants pour les « traiter ». Et il faut effectivement être fou pour s'opposer à l'ordre du Bien que défend l'actuelle oligarchie fasciste. Comme l'a montré Michel Foucault, la distinction entre prison et hôpital psychiatrique n'est pas toujours allée de soi. Dans la société fasciste du Silence des agneaux, les deux sont quasi-identiques.

La lutte des classes s'efface donc devant les institutions de police et de psychiatrie. Mais revenons à la victime, Catherine Martin (Brooke Smith), fille de la sénatrice Ruth Martin (Diane Baker). L'oligarchie est ici présentée sous l'angle d'individus très humains, animés de sentiments de bonté et de pitié. La vidéo de la sénatrice s'adressant au kidnappeur est parlante : c'est une femme comme les autres. Son appel est intéressant dans la mesure où elle enjoint le ravisseur à faire preuve de miséricorde, à montrer « que vous [le ravisseur] êtes suffisamment adulte pour mieux traiter Catherine que le monde ne vous a traité ». Ce point est intéressant car l'oligarchie reconnaît que le « monde » (terme bien neutre…) a maltraité cet homme mais qu'être adulte revient à ne pas se venger, à ne pas faire subir à l'oligarchie les conséquences de ses actes. Ici, les bons sentiments permettent d'annihiler toute réflexion sur la lutte des classes1. À travers ce passage s'explique la grande peur de l'oligarchie vis-à-vis de la violence physique et de la vengeance. Si les victimes se mettent en tête de punir leurs exploiteurs, c'est la fin de la domination sociale et économique. C'est pourquoi les professeurs de nos écoles, qui sont des individus disciplinés et hostiles au peuple2, apprennent aux enfants qu'il ne faut pas se venger et que la violence physique est mauvaise, comme une sorte de maladie. il n'est qu'à voir aussi la façon dont, en France, l'oligarchie s'est vengée – et continue de se venger – sur les membres du groupe Action Directe qui avaient usé de violence physique contre elle. Elle a eu tellement peur qu'elle a préféré souiller l'apparat moraliste qui sert de paravent à sa domination et à sa pseudo-justice et détruire ces militants d'extrême-gauche. Et là, personne pour remarquer qu'il s'agit d'une vengeance, personne pour voir que l'institution républicaine qui prétend rendre la justice se révèle pour ce qu'elle est : le bras armé de l'actuel ordre fasciste. Personne donc pour voir que la fausse morale que distribue l'idéologie dominante, qui prône la non-violence, est à sens unique et est de toute façon inhumaine. Rien d'étonnant à ce que le pouvoir central passe son temps à essayer de détruire la virilité (qu'il s'agisse de comportements d'hommes ou de femmes) avec l'aide des féministes. La virilité est le plus grand danger qui guette la concentration de pouvoir. Si les opprimés se vengent de leurs oppresseurs, les carottes sont cuites pour le pouvoir… C'est pourquoi il faut des films comme Le silence des agneaux, pour nous apprendre à nous détester et à nous en remettre aux milices mises en place par les classes dominantes (telles le FBI).

Mais revenons un instant sur la si humaine sénatrice Ruth Martin. Le film nous présente une scène pour le moins hallucinante où l'on la voit proposer à Hannibal Lecter des privilèges : « j'ai apporté un document garantissant vos nouveaux droits. » Une famille pauvre aurait-elle eu cette possibilité ? Ainsi, on nous présente une oligarque qui utilise carrément un passe-droit pour obtenir des informations d'un prisonnier. Et cela passe comme si de rien n'était… Merveilleuse machine hollywoodienne, expression la plus aboutie de ce qu'est le fascisme, expression la plus aboutie de ce qu'est la haine du peuple chez l'oligarchie.

Avec de tels navets, nul besoin de se demander comment il est possible que tant de jeunes filles soient féministes, que tant de jeunes gens veuillent s'engager dans les forces de police. On comprend maintenant les cinq Oscars remportés en 1992... Et puis vraiment, un grand bravo à tout ceux qui considèrent ce film comme culte (un exemple là), tout ces gens qui connaissent les noms de tout les réalisateurs sur les doigts, qui s'extasient devant leur technique, tellement embrigadés, tellement superficiels qu'ils ne savent prêter attention qu'à la forme, aveugles qu'ils sont quant au fond dont l'analyse réclamerait une indépendance d'esprit que l'école et l'industrie culturelle leur ont depuis longtemps confisqué. Félicitations également à Jodie Foster qui a tenu à avoir ce rôle coûte que coûte, revenant à la charge pour l'avoir à la place de Michelle Pfeiffer : cela en dit long sur sa personnalité.

Quand toute la culture est à ce point au main d'une machine gigantesque qui distribue systématiquement le même message de haine de l'humain, de haine des classes populaires, quand toute la culture se standardise pour bloquer toute perspective émancipatrice, quand elle devient un verrou qui bloque toute lucidité, le pire est craindre, non pas comme une éventualité mais comme une certitude.

Christophe Hamelin

 

1Le parallèle avec la façon dont l'État s'empare du féminisme est troublant. C'est au nom de la bonne morale que l'État combat les supposées inégalités de salaires homme/femme (la dernière étude de l'INSEE sur cette inégalité montre qu'elle est de 9,6 % mais les études micro-économiques parviennent généralement à expliquer en partie cette différence). Croire cette fable est le signe d'une méconnaissance totale de ce qu'est l'État. L'État n'a pas de moral, il n'a qu'un intérêt. Il se moque de la condition des femmes et s'il s'en préoccupe, ce n'est pas parce qu'il est très choqué par cette supposée inégalité. L'État n'est pas une personne, il n'a pas d'émotion. Il agit pour se reproduire, c'est tout. La condition des femmes ne l'intéresse pas, et s'il feint de s'y intéresser, c'est pour une autre raison : provoquer des divisions artificielles dans la population et ringardiser la lutte des classes en vue de perpétuer la domination.

2Ils sont hostiles au peuple car ils acquiescent à l'idéologie qui affirme que laissé à lui-même, le peuple ne fait rien de bon, et que c'est pour cela qu'il faut l'éduquer en masse, pour faire advenir la civilisation.


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