Avant on craignait que nos enfants tombent dans la délinquance... Maintenant on a peur qu’ils deviennent terroristes

par CHALOT
jeudi 28 avril 2016

Comment j'ai sauvé mes enfants. »

livre de Nadia Remadna

éditions Calmann-Lévy

252 pages

janvier 2016

 

 Un grand coup de colère

 

Nadia Remadna est engagée dans un combat et son propos est féroce, sans retenue.

Ce n'est pas un simple coup de colère

Les explications données et l'argumentation développée sont construites.

Ce livre écrit par Nadia Remadna avec Daniel Bernard, grand reporter à Marianne nous convainc très vite ….

Il y en a effectivement assez de cette politique de la ville, bien souvent clientéliste qui conduit à déverser des sommes folles pour financer des projets parfois bricolés alors que l'urgence n'est pas traitée.

Les services sociaux en prennent un coup avec cette paperasse que l'on fait remplir aux demandeurs pour leur dire à la fin : On ne peut rien pour vous....Il n'y a pas de logement disponible.

Combien de femmes battues restent ou reviennent au foyer car seul un hébergement provisoire leur est proposé ?

Ce qui est vrai à Sevran, l'est aussi malheureusement dans beaucoup de villes.

Le maire de Sevran et d'autres de ces collègues ne sont pas épargnés par des critiques, d'ailleurs justifiés.

Après l'attentat à Charlie, le maire a invité un rabbin, un imam, un curé et même un bouddhiste...

« Gatignon, il aurait pu inviter des associations laïques, histoire de changer. Les Sévranais, ils auraient entendu un autre discours que celui qu'ils entendent déjà à la mosquée. »....

Les femmes sont épuisées, de courir, de porter leur famille à bout de bras, de trember à chaque fois qu'elles sont convoquées par le directeur de l'école :

« Qu'a-t-il fait encore ? »

Les critiques que l'auteur émet à l'égard de l'institution scolaire sont justifiées :

Pourquoi exclure des élèves et ainsi de leur permettre de buller chez eux quelques jours et de traîner dans la cités ?

Pourquoi ne pas leur donner une punition ?

Nadia en a assez, elle craint pour ses enfants mais ne désespère pas.

Elle combat, c'est ainsi que se constitue la brigade des mères, prête à intervenir, non pour se substituer aux services publics mais pour accompagner les femmes en difficultés et prendre des initiatives.

Certaines anecdotes font froid dans le dos comme celle qu'elle raconte sur le Ramadan.

Alors qu'elle arrivait à son bureau en mairie, au temps où elle était « femme relais », elle s'est fait remonter les bretelles par un agent technique parce qu'elle buvait un café en plein ramadan.

«  Y a que la pas que la malbouffe, il y a le mal-islam. Dans une mairie beu-blanc-rouge, liberté-égalité-fraternité et tout ça, un agent se croit permis de se mêler de la pratique d'une collègue. Encore pire, il la menace devant témoin : « Tu vas voir, ce qui va t'arriver ! »

 

Ce livre est un témognage réaliste et dur de la situation qui existe dans ces banlieues délaissées qui auraient besoin de la présence de l'Etat, de ses services et que plus jamais les officiels ne cautionnent la police islamiste qui cherche à contrôler les faits et gestes de la population.

Les mamans ne sont pas démissionnaires, elles n'en peuvent plus et beaucoup comme Nadia appellent au réveil, à l'action.

 

Jean-François Chalot


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