Ballade avec Brassens 2012
par Fergus
vendredi 7 septembre 2012
Revoilà notre bon moustachu. Sans sa pipe et malheureusement sans le fidèle et talentueux contrebassiste Pierre Nicolas. Brassens va pourtant, le temps d’un week-end à Rennes, redonner de la voix par l’intermédiaire d’une centaine de groupes entièrement acquis à son œuvre...
Depuis 2004, le poète-chanteur fait chaque année l’objet d’un hommage en chansons organisé en alternance à Rennes et Saint-Brieuc. En 2012, il appartiendra, pour la 5e fois, à la métropole bretonne d’organiser ce rendez-vous devenu incontournable pour les nostalgiques de Brassens. Par chance, la météo s’annonce radieuse : « L’orage » ne grondera que sur scène et « Le parapluie » ne sera nécessaire que pour servir d’ombrelle. Nul doute que cette fête populaire connaîtra un succès au moins égal à celle de 2010 : plus de 5000 spectateurs s’étaient alors déplacés, souvent en famille ou avec des amis, pour entendre les chansons du regretté Sétois, et souvent les fredonner à l’unisson des interprètes.
Organisé par une association de quartier, La Maison du Ronceray, avec l’aide de nombreux bénévoles venus des quartiers alentours, cette sympathique manifestation est avant tout une fête populaire à l’ancienne, avec ses buvettes, ses galettes-saucisse, ses bolées de cidre, et ses animations pour les gamins. Une fête populaire à des années-lumière des concerts formatés et des productions rigides qui bénéficient des relais médiatiques. Ici, tout se fait à la bonne franquette dans une ambiance musicale permanente allant des accents joyeux de « La femme d’Hector » jusqu’à la triste évocation de « Bonhomme ». Et bien qu’absent physiquement, c’est Brassens qui en parle le mieux : « Ça vous met la joie au cœur, la peine aussi, et c’est bon ».
Théâtre de l’évènement : la Promenade Georges Brassens, une coulée verte où seront implantées le dimanche 9 septembre quatre scènes, opportunément dénommées Jeanne, Margot, Marinette et Pénélope, en hommage aux femmes, imaginaires ou réelles, qui ont marqué la vie du poète*. Une centaine de groupes et de chorales, tous amateurs, redonneront vie dès midi au regretté moustachu. Avec eux, on ne manquera pas de sourire en se remémorant « Les funérailles d’antan », on poussera un soupir de nostalgie sur « La marine », on frissonnera de fierté pour « Les oiseaux de passage », on chantera en chœur « Les copains d’abord », on se moquera des pandores en écoutant « Hécatombe », on versera une larme à l’évocation du « Pauvre Martin », on se rappellera les occasions perdues avec « Les passantes », et l’on applaudira à tout rompre la « Supplique pour être enterré sur une plage de Sète ».
Les boulimiques pourront d’ailleurs commencer à se mettre dans l’ambiance dès le vendredi 7 septembre (à partir de 19 h dans huit lieux différents**) et le samedi 8 septembre à l’occasion d’un concert de la talentueuse Ladybug’n Co qui revisitera le répertoire de l’ami Georges (réservation par téléphone auprès de la Maison du Ronceray au 02 99 53 12 83).
Revisiter le répertoire, beaucoup d’artistes l’ont fait, souvent avec talent. Il en est toutefois un auquel je profite de l’occasion qui m’est donnée pour rendre un hommage appuyé : Paco Ibáñez pour son album de 1979 intitulé « Paco Ibáñez canta Brassens ». Le chanteur espagnol y est, dans sa langue natale, extraordinaire de chaleur et d’humanité, et quiconque aime Brassens se doit d’avoir entendu ces 10 titres interprétés en castillan. Une pure merveille ! Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter « Saturno », « La mala reputación » ou « Pobre Martin ».
Et qui sait ? Peut-être des participants à cette sympathique Ballade prendront dimanche le relais de Paco pour chanter en castillan. Á moins que ce ne soit en breton... Trugarez, Georges ! Trugarez, Paco !
* Seule la discrète Puppchen, qui fut longtemps la compagne de Brassens, manque à l’appel.
** Les Chais de St Croix, Cuisine et Compagnie, Le Génépi, La Maison du Ronceray, La Mie Mobile, Les P’tits Clous, La Quincaillerie Générale, Le Terminus.