« Boeing-Boeing » Frank Leboeuf copilote le turn over amoureux au Daunou

par Theothea.com
vendredi 30 novembre 2018

Sur un rythme délibérément ternaire pour une croisière en trois actes intriquant trois hôtesses de l’air face à trois protagonistes, Bernard, Robert & Berthe, eux, bien décidés à maintenir l’illusion optique de la partenaire unique entre chaque escale à Orly, la Comédie de tous les records de reprise écrite par Marc Camoletti en 1958 atterrit à Paris, soixante ans après sa création, franchissant l’affiche du Théâtre Daunou dans une orchestration relookée et décomplexée signée Philippe Hersen.

 

BOEING-BOEING
© Guirec Coadicc

  

Au travers d’une perspective vintage où le noir & blanc règnerait en puzzle sur le décor et les costumes, la couleur chair des bras, jambes et visages vient contraster le souvenir télévisuel façon « Au Théâtre ce soir » d’avec présentement la sublimation stylisée de six comédiens en pleine transe genre comique.

Mais attention, c’est du sérieux d’être fiancé ! Aussi Bernard, architecte de son état célibataire, organise-t-il un planning synchronisé entre les vols de différentes compagnies aériennes pour maintenir son futur mariage en suspension éthérée. 

  

BOEING-BOEING
© Guirec Coadicc

  

En effet Jacqueline, Janet & Judith se succèdent-elles dans un ballet suffisamment cadencé pour que jamais, ô grand jamais, ces prétendantes exclusives à leurs propres yeux n’aient l’opportunité malheureuse de se rencontrer dans l’appartement des retrouvailles.

Pour réussir ce tour de passe-passe permanent, deux acolytes ne sont pas de trop pourvu qu’ils épousent la cause à plein régime.

Robert, admiratif de son ancien camarade de lycée, va déployer un trésor de subterfuges gagnants qui n’auront pas tous, loin de là, les résultats escomptés.

 

BOEING-BOEING
© Guirec Coadicc

  

Quant à Berthe, la gouvernante, elle pourrait presque se présenter comme la cheville ouvrière de tous les états amoureux transversaux, à ses dépends ou non mais, à coup sûr, avec une malignité cocasse.

Dans ce contexte de transit incessant, les trois hôtesses auront beau jeu de claquer les portes du vaudeville chacune selon son feeling spécifique mais toujours selon cette grâce féminine fédératrice obligeant les deux mâles à réviser, au fur et à mesure, leur stratégie conquérante tombant peu à peu en brèche jusqu’à ce qu’un baiser impromptu change la donne.

Alors, peut-être, sera-t-il désormais envisageable de remettre du sens et de l’identité adaptés à chacune de ces relations désordonnées !

 

BOEING-BOEING
© Theothea.com

  

Tout cela est léger, charmant, drôle et plein d’espièglerie ; la dégaine cool de Frank Leboeuf n’y est pas pour rien ; la verve (en l’occurrence provençale) de Thierry Samitier décoiffe ses répliques à l’emporte-pièce et le regard pincé de Véronique Demonge valide à rebours la posture masculine téméraire pendant que les trois jeunes femmes, tour à tour, se relaient pour assurer la posture séductrice sinon affective qui sied à un tel envoûtement collectif.

Bref, Boeing-Boeing çà décolle à plein tube pseudo romantique et c’est précisément pour cela qu’un happy-end lui va si bien !

    

photos 1 à 3 © Guirec Coadicc
photos 4 & 5 © Theothea.com
   
BOEING-BOEING - ***. Theothea.com - de Marc Camoletti - mise en scène Philippe Hersen - avec Véronique Demonge, Frank Leboeuf, Thierry Samitier, Cyndy Cayrasso, Marinelly Vaslon & Caroline Ami - Théâtre Daunou 

  
  

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© Theothea.com

   


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