Bonnie & Clyde en cavale festive à l’Alhambra
par Theothea.com
vendredi 22 janvier 2010
En retour, la comédie musicale, proposée durant les fêtes à l’Alhambra fut, assurément, séduisante grâce à la pertinence et l’efficacité de son casting.
Cependant, si cette adaptation théâtrale, signée Raphaël Bancou, laisse quelque peu à désirer, quant au romantisme canaille de l’histoire d’amour tragique ayant réuni Bonnie (Faye Dunaway) & Clyde (Warren Beatty ) au cinéma, le parti-pris d’en conter, ici, le destin, à la suite d’un vol de diamants, au travers d’une succession de règlements de compte au sein de la pègre new-yorkaise, limite son ambition à un enchaînement de contrats à exécuter, à différer et même à annuler, selon les motivations opportunes du Parrain (Gilles Vajou) et de ses sbires.
Si, donc, le livret de Raphaël Bancou apparaît, en deçà, de l’enjeu du mythe de Bonnie Parker (Cécilia Cara) et de Clyde Barrow (Fabian Richard), en revanche la mise en scène d’Antoine Lelandais jongle habilement, en live sur scène, avec les neuf artistes, leur distribuant les rôles, à bon escient, pour un jeu performant, entre théâtre, musique, chant et chorégraphie.
Ainsi, l’évidente potentialité de tous les comédiens participant à ce polar musical apparaît, à chaque exhibition, les mettant au centre de l’action en cours, mais il semblerait qu’eût été, malencontreusement gommé, entre le showcase et la comédie musicale, livrée dans son intégralité, cet humour latent, décalé et même sarcastique perçue, à l’origine du projet.
C’est donc ainsi, à titre d’exemple, que le prêche, initialement déjanté, d’Anita « la sainte », semble être devenu, dans sa version actuelle, par trop raisonnable.
Au crédit de cette production de Lard’enfer (Arthur Jugnot), la stylisation des chorégraphies (Armelle Ferron) décomposant le mouvement, en arrêts sur images cinétiques, participe à cet ensemble d’intentions artistiques en voie d’aboutissement.
Aussi, pourquoi ne pas envisager une re-création, ultérieure, de ce show musical, en le rendant moins lisse et plus perméable aux numéros d’acteurs jouant sur le second ou troisième degré, en tissant une histoire de coups tordus à dynamiter impérativement de l’intérieur ?
visuels presse DR.
BONNIE & CLYDE - ** Theothea.com - de Raphaël Bancou - mise en scène : Antoine Lelandais -avec Raphaël Bancou, Magali Bonfils, Christine Bonnard, Sabrina Boudaoud, Cécilia Cara, Fabien Hily, Antoine Lelandais, Fabian Richard & Gilles Vajou - L ’ Alhambra -