C’était charmant, le temps des roses...
par rosemar
samedi 17 novembre 2018
Notre monde privilégie et cultive l'artifice : la nature perd ses droits, la technique est triomphante, et comme Adamo le chantait déjà, dans les années 60, on aimerait retrouver "le temps des roses"...
Roses de printemps naturelles, roses qui fleurissent sous les rayons du soleil...
Le texte de la chanson, à l'imparfait, évoque un passé révolu : "Quand les roses fleurissaient, sortaient les filles..."
La floraison des fleurs s'accompagnait, alors, d'envolées de "jupons", ceux des fleurs, et ceux des filles : les jeunes filles sont, ainsi, associées et assimilées à de belles fleurs.
On retrouve, là, une comparaison implicite qui est un lieu commun de la littérature sentimentale : le thème de la femme-fleur qui a pour but de magnifier les jeunes filles.
Le verbe "danser" nous fait percevoir des images de gaieté, évoquant l'arrivée du printemps et ses bonheurs.
Le poète nous dit, ensuite, le flétrissement des fleurs qui se conjugue avec l'hiver où les jeunes filles se cachent, et s'enferment "dans leur doux écrin", comme pour suggérer des vêtements épais et chaleureux.
Les roses et les jeunes filles suivaient, alors, tout naturellement le rythme des saisons...
"C'était charmant, le temps des roses.." commente le poète, avec insistance, puisque l'expression est réitérée à trois reprises.
Opposant le passé au présent, le texte nous fait voir, dans la deuxième partie, les roses d'aujourd'hui, devenues "artificielles", cueillies en toutes saisons, "été, comme hiver".
La nature a perdu ses droits et l'ordre normal semble, dès lors, perturbé.
Les jeunes filles sont devenues, à l'unisson de ces fleurs, images artificieuses et trompeuses : on les voit "se grimer le corps et le coeur"...
On les voit "impatientes", ne supportant plus l'ennui.
On perçoit, dans cette chanson, une nostalgie du temps qui passe à travers une opposition dans les temps employés : imparfait et présent...
On perçoit une altération dans l'attitude des jeunes filles : elles "se griment", terme péjoratif qui dénonce une tromperie.
La mélodie nous invite à la rêverie, avec un crescendo, dans l'expression : "c'était charmant, le temps des roses..."
Les sonorités de fricative"f", de sifflante "s" et de chuintantes "ch" qui ponctuent la chanson suggèrent toute la douceur de ces roses d'autrefois.
La simplicité de ce texte empreint de nostalgie nous touche d'autant plus que l'artifice prend de plus en plus de place dans nos sociétés et que l'on aimerait revenir à plus de naturel, et ce, dans de nombreux domaines.
Et on se prend à rêver, "paupières closes" à ce temps d'autrefois où les bonheurs les plus simples étaient appréciés à leur juste valeur...
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2016/05/c-etait-charmant-le-temps-des-roses.html
Les paroles :
http://www.paroles.net/adamo/paroles-quand-les-roses
Vidéo :
Le clip des années 60 :