Claude Rich dans « Le Diable Rouge » au Théâtre Montparnasse

par Theothea.com
samedi 11 octobre 2008

"Un personnage à la fois fort et faible, ambigu, avec quelque chose d’un peu démoniaque...", telle était l’idée du prochain personnage que Claude Rich souhaitait pouvoir jouer à l’approche de ses quatre-vingts ans, communiquant ainsi en quelques traits son souhait auprès du dramaturge Antoine Rault qui, en 2005, lui déjà avait permis de composer celui d’Althusser dans " Le Caïman " pareillement sur la scène du Théâtre Montparnasse.

Proche du rôle de Tayllerand dans le Souper de Jean-Claude Brisville en 1990, Claude Rich retrouve dans Mazarin, cette même délectation où l’exercice du pouvoir se marie avec la raison d’Etat au sein d’un faisceau d’intrigues voluptueuses et de jeux d’influences.

Vieillissant mais, encore pour un temps, mentor du jeune Roi et de la reine-mère Anne d’Autriche (Geneviève Casile), le cardinal oeuvre de son expérience pour négocier le mariage du futur Louis XIV (Adrien Melin) avec l’infante d’Espagne, afin d’instaurer une paix durable entre les deux royaumes.

Mais faudrait-il dénier les forces de l’Amour pour réussir un tel projet nuptial alors qu’en effet le jeune Louis et sa nièce Marie Mancini (Alexandra Ansidei) nourrissent l’un pour l’autre un attrait irrésistible ?

Bordée par le pragmatisme de Colbert (Bernard Malaka), la diplomatie du Cardinal va donc avoir fort à faire pour éloigner les deux tourtereaux l’un de l’autre à la fois sans leur consentement mais surtout sans que le pouvoir de l’Etat ne vacille.

En outre, son prochain retrait des affaires va obliger Mazarin a être très précautionneux à l’égard de son héritage testamentaire concernant notamment les intérêts de sa famille et de sa pension.

C’est donc avec un doigté jubilatoire que Claude Rich avance dans l’histoire monarchique avec son long manteau rouge d’apparat sous les multiples facettes du stratège.

Un immense miroir surplombant la scène renvoie à la salle l’image kaléidoscopique des dorures et autres superbes costumes en un malstrom d’habiletés, de ruses et de charme royal scintillant, orchestré par Christophe Lidon.

Claude Rich est aux anges, et c’est avec un plaisir communicatif que les spectateurs se mirent en diablotins consentants.

Photo © Emmanuel Robert / DR. presse

LE DIABLE ROUGE - *** Theothea.com - de Antoine Rault - mise en scène : Christophe Lidon - avec Claude Rich, Geneviève Casile ... - Théâtre Montparnasse


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