Coup de gel pour Mazarine ?

par Je résiste à tout
mercredi 25 juillet 2007

Tempête autour du roman de Mazarine Pingeot « Le Cimetière des poupées », à paraître le 23 août chez Juillard.


Vous avez dû suivre le tapage récent que soulève le prochain opus de Miss Mitterrand alias Mazarine Pingeot . Nous recevons à l’instant un communiqué des éditions Juillard que voici :

« Paris, le 22 juillet 2007. Le 22 août prochain, les éditions Juillard publieront le nouveau roman de Mazarine Pingeot intitulé Le Cimetière des poupées. Dans ce livre, l’auteur met en scène une femme qui, du fond de sa prison, écrit une longue lettre à son mari pour tenter de lui expliquer comment elle en est venue à tuer leur enfant avant sa naissance et à cacher le corps dans un congélateur. Des journalistes, pourtant informés du contraire par nos soins, ont cru pourvoir écrire qu’ils s’agissait du récit du drame qu’a vécu la famille Courjault. Les éditions Juillard affirment qu’il n’existe aucun lien d’aucune sorte entre le roman de Mazarine Pingeot et cette terrible affaire. Au nom du principe inviolable de la liberté d’expression, Mazarine Pingeot, comme tous les écrivains, a le droit de s’emparer d’un événement qui l’a particulièrement touchée, et d’imaginer à travers une histoire totalement inventée et en créant des personnages de pure fiction, de sonder les ressorts et les mystères de l’âme humaine. »

Votre serviteur a reçu ce livre en service de presse il y a deux semaines. Il s’est empressé de le lire, et comme certains de ses collègues, l’a trouvé bon. Maintenant, ce qui fait bien pouffer votre Dorian chéri, c’est cette phrase : « Des journalistes, pourtant informés du contraire par nos soins, ont cru pouvoir écrire qu’ils s’agissait du récit du drame qu’a vécu la famille Courjault ».

Personnellement, je n’ai jamais été informé ni par l’attachée de presse de Mazarine, - la charmante Marie-Laure G., - ni par son éditeur, - Betty M., - qu’il ne s’agissait "pas" de l’affaire Courjault. Et quand, sur l’argumentaire (le papier que reçoivent les journalistes avec le livre, et qui sert surtout à ceux qui n’ont pas le temps de lire le bouquin...) il est écrit en toutes lettres : « Fiction ou fait divers ? Pari risqué, pari réussi », c’est vrai qu’on ne peut s’empêcher de penser à l’affaire Courjault sauf si on est un abruti total coupé de tout et qui vit dans une grotte sans radio, sans télé, sans journaux, sans internet, même si, il est vrai, Mazarine Pingeot ne mentionne nullement le nom des époux dans son livre.

Alors pourquoi ne pourrait-on pas écrire que Mazarine s’est inspirée de près ou de loin de ce fait divers atroce ? C’est interdit ? Ca pose un problème moral ? Surtout que cela semble tellement évident ? Le résultat est un livre honnête qui tient la route, qui explore la folie d’une femme, qui tente de sonder l’inexplicable et qui fait froid dans le dos (sans jeu de mots douteux, merci !).

Je remercie Thomas Clément de consacrer une page à cette polémique littéraire qui ne cesse de gonfler, et ma consoeur Tatiana de Rosnay d’ouvrir plus largement le débat et d’avoir glané les répercussions outre-Manche.

On va dire que c’est un sacré coup de pub pour Mazarine. Pourquoi pas ? Un éditeur est-il prêt à tout pour vendre ses bouquins ? Moi qui aime cracher dans la soupe, je dis, chapeau.

Dorian Gray

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