Creedence Clearwater Revival, le groupe au son inimitable

par fatizo
mercredi 30 avril 2014

Si le premier album du Creedence Clearwater Revival ne sort qu’en 1968, c’est à la toute fin des années 50 que John Fogerty, avec deux camarades de classe, Doug Clifford et Stu Cook fondent les Blues Velvets. De son coté, le frère aîné de John, Tom Fogerty joue dans un autre groupe, mais il ne tarde pas à rejoindre son frère . Tom en devient le leader en étant à la guitare et au chant, et John aux claviers. Une formule qui les empêchera longtemps de décoller.

Au début des années 60, le groupe change plusieurs fois de noms, enregistre quelques 45 tours , mais ne rencontre pas le succès.

En 1967, John revient de l’armée et décide de prendre les choses en main. Tout d’abord il rebaptise le groupe Creedence Clearwater Revival. « Creedence » étant le nom d’un ami, « Clearwater », une marque de bière, et « Revival », pour un retour aux racines du rock ‘n’ roll.

Dans le même temps John compose des morceaux d’un genre nouveau. Une musique simple avec une guitare très présente, une voix franche et perçante et un son original qu’on appelera le « Bayou beat » ou « Swamp rock » (le rock des marécages), bien qu’aucun des quatre musiciens ne connaissent le sud des Etats Unis à l’époque.

Et ‘est ainsi qu’en juillet 1968 le groupe sort son premier album éponyme sur lequel figurent trois reprises dont les superbes « I Put A Spell On You », de Screamin’ Jay Hawkins, et « Suzie Q » de Dale Hawkins qui devient leur premier tube. Les Creedence ne se contentent pas de reprendre des chansons, ils se les approprient pour les transformer à leur image, à tel point que les titres en question semblent sortis de leur propre répertoire.

L’année suivant sort "Bayou County", composé intégralement par John. Cet album contient trois morceaux incontournables du groupe. C’est tout d’abord « Born On The Bayou », le morceau qui ouvre magistralement ce disque. Le morceau qui le clos, « Keep On Chooglin’ », est également une pure merveille. Mais le plus grand tube de cet album c’est bien sur « Proud Mary ». Ce titre, dont Bob Dylan dira qu’il est la plus belle chanson de l’année 1969, sera repris entre autres par Ike and Tina Turner.

 

Après une tournée qui les mènera jusqu’à Woodstock, leur troisième album "Green river" sort à l’automne 1969. Si "Bayou County" est un bon album, "Green River" fait entrer le groupe dans une nouvelle dimension. Cet album contient trois tubes de grande qualité, « Green river » , « Lodi » et « Bad moon rising ».

Décidément très productif en 1969, le groupe sort un troisième album (le quatrième de leur carrière) "Willy and the Poor Boys" en toute fin d’année. Le groupe puise génialement dans toutes les formes de musique. "Down on the corner", "If came out the sky", "Cotton fields", "Feelin blue", "Fortunate son", "The midnight special", tous ces morceaux qui s’enchaînent les uns après les autres sont autant de moments de bonheur sur cet album qui est un véritable chef-d’oeuvre.

Après avoir été sacré meilleur groupe de l’année par le magazine Rolling Stone, CCR attaque l’année 1970 en étant le plus célèbre groupe de rock en activité juste derrière les Stones.

"Cosmo’s factory", qui sort en juillet 1970 est considéré par beaucoup comme le meilleur disque du groupe. Même si je trouve qu’il y a deux ou trois morceaux très en retrait, on comprend par ailleurs que Fogerty a voulu frapper fort. Dès le premier morceau " Ramble Tamble", ce sont plus de 7 minutes démentielles.

Les "Run Through The Jungle", "Who’ll Stop The Rain", magnifique métaphore sur la guerre du vietnam qui s’éternise, est sans doute la plus belle ballade écrite par Fogerty. " Up Around The Bend" n’est pas sans rappeler "Fortunate Son". Enfin, "Long As I Can See The Light" est une autre chanson magnifique avec des sonorités cuivrées que l’on retrouvera sur l’album suivant "Pendulum". Mais c’est "I Heard It Through The Grapevine", la reprise de Marvin Gaye qui est ici complètement transformée par les Creedence qui en livrent une version renversante. D’ailleurs si "Cosmo’s Factory est considéré comme le meilleur album du groupe, c’est en partie gràce à ce morceau.

 

Le son de "Pendulum" est original, constituant une évolution réelle dans le répertoire des Creedence. Une évolution qui n’empêche en rien d’en faire un disque d’excellente facture avec de nombreux très bons morceaux .

L’album s’ouvre avec "Pagan Baby", du pure Creedence avec un Fogerty au meilleur de sa forme. Par ailleurs "Chameleon" ou "Born To Move" nous montre une évolution plus soul . Avec "Have You Ever Seen The Rain", on est toujours dans la métaphore, mais cette fois-ci sur le fait que son frère Tom, quitte le groupe au moment où il est à son apogée. "It’s Just A Thought" et "Hideaway’ sont les autres excellents morceaux de cet album qui sent la fin du groupe.

Après un parcours sans fautes et six albums de rock tous meilleurs les uns que les autres, la bande se déchire et le départ de Tom Fogerty semble déboussoler le reste du groupe, dont son frère John en premier. Dans le même temps, Stu cook et Doug Clifford se rebellent et composent les 2/3 de "Mardi Gras". De son coté John Fogerty semble un peu fatigué.

Résultat, ce septième album est de très loin le moins bon du groupe.

La séparation de Creedence Clearwater Revival aura lieu le 16 octobre 1972.

Après avoir sorti un disque de reprises en 1973 ou son nom de figure pas, John Fogerty revient véritablement en 1975 avec un album éponyme.

Sur ce disque on retiendra surtout " Rockin ‘All Over the World ", repris en 1977 par Status Quo.

Mais le meilleur album solo de John Fogerty arrivera à un moment ou on ne l’attendait plus, en 1984, avec le superbe "Centerfield", digne du Creedence de la belle époque. Centerfield parviendra au sommet des charts américains, et les singles « The Old Man Down the Road », « Big Train (From Memphis) », « Centerfield » et « Rock and Roll Girls » seront tous des tubes.

 


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