Dans Paris
par Charliek
vendredi 20 octobre 2006
Dans Paris, quand 2006 fait résonner les années 1960.
Après deux films au succès confidentiel, 17 fois Cécile Cassard et Ma mère, Dans Paris marque un tournant radicalement différent dans le parcours de Christophe Honoré.
En effet, Dans Paris se veut un hommage réussi au cinéma de la Nouvelle vague, comparaison assumée et défi relevé par Honoré.
Honoré fait apostropher le spectateur par Jonathan, interprété par Louis Garrel, l’un des personnages principaux. Il copie, le temps d’une scène, un plan de Domicile conjugal, de Truffaut, fait virevolter Louis Garrel dans un Paris agréable, féminin, léger. Il fait chanter ses interprètes au téléphone un moment.
Surprenant film donc, plaisant et aérien, comme l’on en voit peu dans le cinéma français.
Jonathan étudie, vit avec son père, virevolte, papillonne avec la gent féminine parisienne et se préoccupe d’abord de lui-même. Son frère Paul vient de se séparer d’Anna, sa compagne, et ne supporte pas cette situation. En pleine dépression, il rejoint le domicile parisien, pour faire le point. Sous l’autorité révolue d’un père distrait mais affectueux, ils vont passer une longue journée ensemble.
Dans Paris se divise en deux mondes, celui de Jonathan d’abord qui est à l’extérieur, réellement dans Paris, et celui de Paul, quasi confiné dans la chambre du premier. Entre les deux, Honoré équilibre son histoire avec un père dépassé, distrait mais affectueux avec ses enfants, que la mère a fui depuis longtemps.
La révélation du film est sans conteste Louis Garrel, dont le talent indécent et le ton libéré enchantent du début à la fin.
Certains trouveront l’entreprise vaine, voire prétentieuse, mais avec ce film, très musical, Honoré fait souffler un vent de liberté sur le cinéma français.
Et après tout, le luxe, n’est-ce pas la liberté ?