Découvrir ou re découvrir Mucha

par Jean Claude BENARD
mardi 8 août 2006

Le mois dernier, au cours d’un week-end, je me suis rendu à Prague capitale de la république tchèque. C’est vrai qu’on connaît assez mal cet ancien pays communiste devenu membre de l’union européenne.

La vielle ville est superbe et les restaurations des anciennes demeures lui donnent un charme exceptionnel. Ma compagne m’avait dit « Je voudrais aller voir le musée MUCHA ». Pas vraiment branché musée, je m’étais dit que je trouverais bien une autre activité pendant qu’elle s’y rendrait.

Au cours d’une promenade dans les rues, nous sommes arrivés devant les portes du musée et après tout, pourquoi pas entrer ? Et là, la surprise fut grande de découvrir un artiste qu’en fin de compte j’avais toujours connu sans pour cela connaître son nom et sa vie.

Alfons Maria MUCHA (1860-1939) est notamment connu pour son rôle prédominant dans la création de l’esthétique de l’Art Nouveau français a la charnière du siècle. Artiste combattant et relativement peu connu d’origine tchèque vivant a Paris, MUCHA devient célèbre en décembre 1894, lorsqu’il prend la commande de création d’un poster pour la comédienne la plus célèbre de l’époque, Sarah Bernhardt

Bien que l’imprimeur craignait d’accepter le dessin définitif de MUCHA suite a son style non conventionnel, Bernhardt l’aimait beaucoup et le succès auprès des Parisiens fut tel que certains collectionneurs soudoyèrent l’afficheur afin d’obtenir le poster ou le découpèrent des tableaux à la lame de rasoir pendant la nuit. Le "style Mucha" devint connu.

Le succès de ce premier poster aboutit sur un contrat entre Bernhardt et Mucha et, les années suivantes, ses travaux pour elle et pour les autres comprenaient des costumes et des décorations scéniques, des projets pour les magazines et les pochettes de livres, des bijoux, des meubles et de nombreux posters.

MUCHA c’est aussi les bières de la Meuse, les biscuits Lefèvre Utile (ancêtre de LU), le papier à cigarette JOB , des titres boursiers et tant d’autres marques des années folles. Ami entre autres de Paul GAUGIN, il a marqué par son style tout le Paris d’une époque.

On retrouvera l’homme quelques années plus tard aux Etats-unis où il enseignera, puis c’est dans son pays d’origine qu’il reviendra pour créer « l’épopée slave », des timbres et même des billets de banque pour la Tchécoslovaquie.

En 1939, après l’occupation de la Tchécoslovaquie par les Allemands, MUCHA fait partie des premiers arrêtés par la Gestapo. On lui permet de rentrer chez lui, mais son état de santé se détériore vite et il meurt à Prague le 14 juillet 1939.

Le musée MUCHA de Prague présente quelques-unes une de ses œuvres les plus marquantes et des travaux moins connus mais tout aussi étonnants.

Deux sites Web permettent des visites virtuelles

Le Musée MUCHA de Prague
Fondation MUCHA

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