Des versets coraniques sur un corps nu, quelle horreur !!

par Nazim baya
vendredi 7 octobre 2011

Une image montrant le corps nu d’un artiste sur lequel des versets coraniques sont projetés grâce à un jeu de lumière a suscité une polémique à quelques jours d’une foire d’art à Marrakech, au sud du Maroc.

C’est l’artiste franco-marocain, Mehdi Georges Lahlou, qui est l’auteur du cliché à l’origine du scandale dont la presse marocaine s’est largement fait l’écho à quelques jours de l’ouverture de la Marrakech Art Fair, la plus importante foire d’art contemporain du Maroc. 

Si, en Europe, le débat sur les limites de la liberté de la création artistique semble avoir été tranché, du triple point de vue religieux, moral et esthétique, tout au long du XXème siècle, il n’en va pas de même dans le monde arabo-musulman où l’interdit religieux pèse encore comme une chape de plomb sur toutes les productions intellectuelles, de quelque nature qu’elles soient, l’art n’étant ici que l’épiphanie d’un phénomène plus généralisé. 
 
Fouad Bellamine, un autre plasticien marocain, avait également connu, en 2010, lors d’une exposition au Musée San Pedro museo de Arte de la ville de Puebla au Mexique, la réprobation du public musulman. L’œuvre en cause : un photomontage, inspiré de l’Origine du monde de Courbet, où l’on voit (l’on ne voit pas plutôt), caché derrière un dôme, le sexe d’une femme. 
 
L’issue du débat, si tant est que la controverse actuelle laisse place à un débat digne de ce nom, nous éclairera à plus d’un titre sur la nature du printemps arabe que d’aucuns croient qu’il est l’expression de profondes mutations intervenues depuis quelques années dans les sociétés arabes et qu’il serait de ce fait, laïcisant. Que nenni ! Aux dernières nouvelles, l’œuvre de Mehdi Georges Lahlou, faisant l’objet du scandale, n’a pas été retenue, mais il y a quand même dans toute cette histoire un point positif. L’artiste n’a pas (encore) été assassiné. Pas encore.
 
Nazim Baya.

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