Espérance de vie en baisse ?

par Henry Moreigne
vendredi 24 mars 2006

On les appelle les lanceurs d’alerte. Membres de la communauté scientifique, ils n’hésitent plus à prévenir si nécessaire les autorités politiques ou à saisir l’opinion publique lorsqu’ils suspectent un drame sanitaire.

Claude Aubert est l’un d’entre eux. Dans un ouvrage qu’il vient de publier aux éditions Terre vivante, « Espérance de vie, la fin des illusions », il jette un pavé dans la mare de nos certitudes.

 

 

 

Au fil des pages, Claude Aubert explique comment la pollution, le tabac et l’obésité pourraient devenir des "bombes à retardement démographiques". Selon lui, les projections officielles d’espérance de vie sont faussées, et la courbe pourrait s’inverser dans les prochaines années. Concrètement, cela signifie que nous vivrons moins longtemps que nos parents, et que nos enfants vivront moins longtemps que nous. Autant dire, une inversion totale de tendance par rapport aux cent dernières années. Un discours en totale contradiction avec les projections de l’Insee et de l’ONU, qui tablent sur un allongement conséquent.

 

Ingénieur agronome, spécialiste de l’alimentation et de l’agriculture biologique, l’auteur expose une théorie pleine de bon sens. L’obésité, qui n’est plus l’apanage des pays riches, et le diabète pourraient ainsi constituer la première cause de mortalité et faire considérablement baisser l’espérance de vie. En cause, outre l’évolution des modes de vie et la sédentarisation croissante, une industrie agro-alimentaire accusée de commercialiser des produits trop gras et trop sucrés et contenant de nombreux additifs divers.

 

La pollution chimique n’est pas en reste, elle est omniprésente. Les conséquences de plus de 100 000 molécules chimiques dans notre environnement ne sont pas toutes connues.

 

On sait toutefois déjà que la pollution perturbe l’équilibre hormonal et les cellules des tissus adipeux. De même, certains pesticides, lorsqu’ils sont présents dans l’organisme, ralentiraient le métabolisme et par conséquent les dépense énergétiques.

 

Comme l’a souligné dernièrement une campagne du WWF qui a procédé à une analyse de sang de ministres de l’environnement de l’Union, les substances chimiques imprègnent le corps humain à long terme. Le meilleur exemple est constitué par le DDT dont on retrouve des traces 30 ans après l’exposition.

 

 

Espérance de vie, la fin des illusions, Claude Aubert, Editions Terre vivante

 


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