Femmes, jazz et photographie
par Babar
lundi 14 décembre 2009
Ouvrez les yeux et les oreilles ! Aux Tontons flambeurs, face à l’Ami Pierre (pour les connaisseurs), c’est-à-dire dans le Faubourg Saint-Antoine, Dominique Secret expose 22 tirages noir et blanc sur un swinguant air de jazz féminin.
Exposition gratuite à voir sans modération depuis le comptoir où l’on sert de la bonne bière.
Les amateurs de photographie apprécieront. Ceux de jazz aussi. Sans oublier les vantards du bout du zinc.
Dominique Secret est une bête de scène. Une bête un peu particulière qui ne rugit pas, mais qui guette sa proie. D’un festival à une salle de concert, il joue de l’appareil photo. Il n’est pas né de la dernière pluie. Voilà quarante ans que ça dure : « C’est mon père, lui-même photographe amateur, qui m’a mis le pied à l’étrier au début de mon adolescence en m’expliquant les bases de l’art et de la technique avec son 6x6 Semflex. Un bon appareil à l’époque avec lequel j’ai fait mes débuts. Il occupe maintenant la place d’honneur de mon petit musée personnel. Ensuite, le virus étant attrapé, les choses se sont enchaînées … ».
Dominique Secret est une bête de scène. Une bête un peu particulière qui ne rugit pas, mais qui guette sa proie. D’un festival à une salle de concert, il joue de l’appareil photo. Il n’est pas né de la dernière pluie. Voilà quarante ans que ça dure : « C’est mon père, lui-même photographe amateur, qui m’a mis le pied à l’étrier au début de mon adolescence en m’expliquant les bases de l’art et de la technique avec son 6x6 Semflex. Un bon appareil à l’époque avec lequel j’ai fait mes débuts. Il occupe maintenant la place d’honneur de mon petit musée personnel. Ensuite, le virus étant attrapé, les choses se sont enchaînées … ».
Son autre dada, c’est la musique. Toutes les musiques (mais pas n’importe lesquelles). Ses goûts sont assez éclectiques : musiques du monde, chanson, rock, blues, les fusions entre styles. Et puis le jazz. Il écoute avec les yeux. Il saisit les artistes à point, live. Il guette le beau geste. Un musicien c’est un corps qui parle.
Un exercice, souligne-t-il, « à la fois passionnant et très contraignant. On est chasseur, à l’affût d’une expression, d’un regard ». Photographe amateur, Dominique Secret travaille comme un pro : « pour moi un photographe « pro » c’est celui qui en a fait sa profession. La mienne est dans le domaine informatique, mais j’ai aussi le statut d’auteur-photographe ce qui me permet de faire de la cession de droits ou des prestations de temps à autre. Donc je suis plus amateur (celui qui aime ) que pro ».
Où il en est un vrai, pro, c’est dans sa manière d’aborder ce qui se révèle être un exercice assez délicat pour les preneurs d’images, la scène : « En live, il y a beaucoup de contraintes à gérer et ça commence dès que l’on veut photographier un artiste. Il faut d’abord obtenir une accréditation (l’autorisation de prise de vues). Il y a en beaucoup d’ordre technique également : le manque de lumière ou des lumières très changeantes en couleurs et en intensité, les mouvements des artistes, il faut aussi essayer de travailler le plus discrètement possible. »
Le concert n’est pourtant pas le seul lieu de prédilection de ce photographe qui pratique le reportage ou la photo volée au hasard. « Si on reste dans le domaine musical, confie-t-il, j’aimerais avoir l’occasion de suivre un artiste ou un groupe sur une tournée, un enregistrement studio afin d’avoir une relation moins éphémère que le temps d’un concert et pouvoir raconter une histoire, le live, le backstage.
Aux Tontons flambeurs ses pérégrinations de pilier d’avant-scène couvrent un mur entier. Un vrai big band de tirages en noir et blanc. Plus d’une vingtaine de portraits de jazzwomen. Des femmes dans le jazz contemporain, vous en connaissez beaucoup ? Pas tant que ça. Les aficionados citeront Rhoda Scott ou Hélène Labarrière ou encore Stacey Kent.. Elles sont là, accrochées aux cimaises, en compagnie de la ravissante (et pensive) contrebassiste Esperanza Spalding, de l’ardente guitariste Susan Tedeschi ou de la sensuelle Mina Agossi.
Aux Tontons flambeurs ses pérégrinations de pilier d’avant-scène couvrent un mur entier. Un vrai big band de tirages en noir et blanc. Plus d’une vingtaine de portraits de jazzwomen. Des femmes dans le jazz contemporain, vous en connaissez beaucoup ? Pas tant que ça. Les aficionados citeront Rhoda Scott ou Hélène Labarrière ou encore Stacey Kent.. Elles sont là, accrochées aux cimaises, en compagnie de la ravissante (et pensive) contrebassiste Esperanza Spalding, de l’ardente guitariste Susan Tedeschi ou de la sensuelle Mina Agossi.
« Les femmes apportent de la diversité dans le jazz. Elles ne sont plus seulement chanteuses mais jouent aussi de nombreux instruments et beaucoup sont aussi leaders dans leur groupe. J’avais envie d’attirer l’attention sur elles, tout simplement », précise le photographe qui est bien en peine de désigner dans le lot "sa" photo préférée :
« Pour certaines, c’est un regard, une attitude qui correspond bien à l’artiste. Pour d’autres, ça peut correspondre à un instant particulier que j’ai saisi et qui a une petite histoire. Par exemple, pour la contrebassiste Esperanza Spalding [ci-dessous, Ndr], c’était lors d’un concert de Robin Mc Kelle à un moment où elle et le batteur n’avaient pas de partie à jouer. J’ai remarqué qu’elle restait complètement dans le tempo du morceau et qu’elle chantonnait en marquant le rythme avec les mains.
Un moment qui est sûrement passé inaperçu pour beaucoup de spectateurs. En ce qui concerne Patricia Barber (chanteuse, pianiste, compositrice), c’est une photo prise en contre plongée. Je voulais absolument prendre sa gestuelle, ses mains. Je pense que c’est aussi une forme de dialogue qu’elle a avec ses musiciens et qui lui est très personnelle ».
Si vous allez dîner aux Tontons flambeurs, tâchez de bien vous tenir à table en compagnie de ces ladies. A la maison ou en concert fermez les yeux et vous verrez : la sensualité du jazz est féminine, une qualité que les grands musiciens, quel que soit leur sexe, possèdent en partage. Vous pouvez rouvrir les yeux. C’est mieux pour apprécier les photos de Dominique Secret.
Exposition Clés de femmes. Les femmes et le jazz. Photographies de Dominique Secret. Jusqu’au 31 décembre 2009. Les Tontons Flambeurs. 8 rue de la main d’or 75011 Paris. Métro Ledru-Rollin.
Liste des portraits exposés :
. Caroline Henderson, New Morning, Paris, 2008
. Hélène Labarrière, Festival "Sons d’hiver", Choisy le Roi (94), 2006
. Mélanie Dahan, Festival "Les Couleurs du Jazz", Corbeil-Essonnes (91), 2007
. Mina Agossi, L’Européen - Paris, 2006
. Liz Mc Comb, Festival "Les Couleurs du Jazz", Corbeil-Essonnes (91), 2007
. Naomi Millender, Festival "Sons d’hiver", Saint Mandé (94), 2006
. Patricia Lebeugle, Festival "Les Couleurs du Jazz", Corbeil-Essonnes (91), 2006
. Matana Roberts, Festival "Sons d’hiver", Saint Mandé (94), 2006
. Iva Bittova, Festival "Banlieues Bleues", Bobigny (93), 2008
. Susan Tedeschi, New Morning, Paris, 2006
. Esperanza Spalding, JVC Festival, China Club, Paris, 2006
. Benita Haastrup, Duc des Lombards, Paris, 2009
. Sarah Morrow, JVC Festival, New Morning, Paris, 2005
. Susie Arioli, Festival "Carefusion", L’Européen, Paris, 2009
. Julie Saury, Festival "Esprit Jazz", Paris, 2006
. Youn Sun Nah, Bose Blue Note Festival, New Morning, Paris, 2006
. Sedef Ercetin, Festival "Sons d’hiver", Villejuif (94), 2006
. Rhoda Scott, Festival "Les Couleurs du Jazz", Corbeil-Essonnes (91), 2007
. Malene Mortensen, L’Alhambra, Paris, 2008
. Stacey Kent, Paris Jazz Festival, Vincennes (94), 2006
. Patricia Barber, JVC Festival, La Cigale, Paris, 2008
. Nathalie Loriers, Paris Jazz Festival, Vincennes (94), 2002
Crédit Photos : Mina Agossi (en une), Stacey Kent (au centre), Esperanza Spalding (en bas) par Dominique Secret
. Hélène Labarrière, Festival "Sons d’hiver", Choisy le Roi (94), 2006
. Mélanie Dahan, Festival "Les Couleurs du Jazz", Corbeil-Essonnes (91), 2007
. Mina Agossi, L’Européen - Paris, 2006
. Liz Mc Comb, Festival "Les Couleurs du Jazz", Corbeil-Essonnes (91), 2007
. Naomi Millender, Festival "Sons d’hiver", Saint Mandé (94), 2006
. Patricia Lebeugle, Festival "Les Couleurs du Jazz", Corbeil-Essonnes (91), 2006
. Matana Roberts, Festival "Sons d’hiver", Saint Mandé (94), 2006
. Iva Bittova, Festival "Banlieues Bleues", Bobigny (93), 2008
. Susan Tedeschi, New Morning, Paris, 2006
. Esperanza Spalding, JVC Festival, China Club, Paris, 2006
. Benita Haastrup, Duc des Lombards, Paris, 2009
. Sarah Morrow, JVC Festival, New Morning, Paris, 2005
. Susie Arioli, Festival "Carefusion", L’Européen, Paris, 2009
. Julie Saury, Festival "Esprit Jazz", Paris, 2006
. Youn Sun Nah, Bose Blue Note Festival, New Morning, Paris, 2006
. Sedef Ercetin, Festival "Sons d’hiver", Villejuif (94), 2006
. Rhoda Scott, Festival "Les Couleurs du Jazz", Corbeil-Essonnes (91), 2007
. Malene Mortensen, L’Alhambra, Paris, 2008
. Stacey Kent, Paris Jazz Festival, Vincennes (94), 2006
. Patricia Barber, JVC Festival, La Cigale, Paris, 2008
. Nathalie Loriers, Paris Jazz Festival, Vincennes (94), 2002
Crédit Photos : Mina Agossi (en une), Stacey Kent (au centre), Esperanza Spalding (en bas) par Dominique Secret