Georges Wilson, Simplement compliqué
par Theothea.com
mardi 20 octobre 2009
C’est donc l’heureuse opportunité pour Georges Wilson de s’interroger sur le sens d’une existence dédiée au métier de comédien, en recherchant dans sa propre mise en scène du personnage, désormais relié au monde par des rumeurs dérisoires, ces accointances que lui et son double nourriraient de concert, avec une indéniable tentation à l’égard de la misanthropie et du nihilisme.
Ainsi, il ne lui sera pas nécessaire de se cacher sous la couronne de Richard III, dont l’autre prend un malin plaisir à s’auréoler une fois par semaine, en souvenir du grand rôle de sa vie, pour apprécier, à sa juste valeur, la vanité des vanités, celle de n’avoir définitivement besoin de personne.
Et pourtant, le rendez-vous hebdomadaire avec Catherine, cet enfant de neuf ans, qui vient lui livrer son pichet de lait, est attendu avec le fol espoir d’un bain de jouvence, à jamais rédempteur.
En attendant, d’un fauteuil décati à l’autre usé jusqu’à la corde, le vieil homme livre un valeureux combat avec un ennemi à sa force et à portée de mains, les fameuses souris qui semblent avoir envahi son univers au point de lui tenir une compagnie, affectivement paradoxale.
Ainsi, sur une parallèle à mi-distance de Bernhard et de Minetti, Georges Wilson, de sa voix distincte et bien placée, trace un chemin « irréductible » avec l’aspiration partagée pour trouver en soi, la force de combattre et de terrasser toute inclination au renoncement, à l’aune d’une humanité et d’une plénitude, à fleur de peau.
photo © Theothea.com
SIMPLEMENT COMPLIQUE - **** Theothea.com - de Thomas Bernhard - par & avec Georges Wilson - Hommage à l’âge / Bouffes du Nord