« Gratin de Famille » réfrigéré à souhait par Marie Montoya

par Theothea.com
mercredi 25 janvier 2012

Si les générations du « Baby Boom » portent l’esprit de révolte de 68, en étendard de leur jeunesse, celles de la fin du siècle dernier, qui leur ont succédé, se sont plus volontiers réfugiées, a posteriori et par réaction autant affective qu’existentielle, dans le macrocosme revendiqué de « l’adulescence » dont elles arborent les stigmates avec une fierté inégalée.

Tout y passe à la moulinette de la nostalgie actualisée en temps réel : Que ce soit l’univers pratique du quotidien, celui des amours, celui des perspectives culturelles et, en général, celui de la communication en ligne avec la contemporanéité !…

C’est ainsi que pour « les enfants des enfants de mai 68 », le cocooning familial a pris le pas sur tout autre considération idéologique sans que le filtre du soi-disant bon goût ait eu droit de préemption.

Bien au contraire, le royaume du kitsch y a pris ses quartiers résidentiels avec une délectation à nulle autre satisfaction similaire.

Par exemple, les programmes de télévision des décennies 70 à 90 ayant pour cible la jeunesse sont placés au pinacle des références clefs pour se plonger dans le phénomène de l’addiction ressassée jusqu’à la transe collective.

« Le gratin » de Marie Montoya s’engouffre totalement dans cette fantasmagorie de prédilection générationnelle avec, il faut le dire, d’emblée, une propension à la contagion spontanée, tellement le phénomène prend des tournures irrésistibles, y compris dans l’humour et l’autodérision au énième degré.

Bien entendu, on ne repeint pas ses propres « 20 ans » aux couleurs d’autres modes que les siennes mais le concept de famille étant doué de tant de contradictions internes que celui-ci semble prêt à s’adapter à toutes les sauces abracadabrantes de la chaîne généalogique, ingurgitant chaque époque, au profit d’un rire, ô combien fédérateur.

Alors, au Petit Saint-Martin, Marie a pris le réfrigérateur comme fil conducteur de son récit, en le multipliant en autant de clones scénographiques qu’il pourrait y avoir de portes métaphoriques vers le soulagement des tensions intimes pendant que le clown, son alter ego, s'amuse à distiller les secrets de cette chaîne du froid.

Ainsi, au fil d’une hécatombe parentale, Marie va se faire sa propre loi du divertissement, lui, rappelant sans cesse les joyeux moments passés en fratries jusqu’à ce qu’elle ressente la motivation et l’envie de remettre « le couvert »… pour perpétuer, à son tour, le repas de la vie !

photos DR.

GRATIN DE FAMILLE - **.. Theothea.com - de Marie Montoya - mise en scène : Lucie Muratet - avec Marie Montoya - Théâtre du Petit Saint-Martin

 

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