Hawkwind et Crimson King, 1969-2009, bon anniversaire !

par Bernard Dugué
mardi 22 décembre 2009

En 2009, on aura célébré les 20 ans de la chute du mur. Cet événement qui a plongé l’Europe dans la perplexité et les intellectuels dans une douce déprime. En 2009, on aura vu la connerie humaine se manifester sans vergogne ni honte. Avec le plan pandémie, la prime à la casse, le sommet des thermophobes à Copenhague. Bref, un cauchemar qui mérite d’être occulté, en célébrant le meilleur du rock et de cette culture qui maintenant, possède ses auteurs de grand style, qu’on rangera au niveau des Debussy et Mahler.


Robert Fripp est un compositeur autant qu’un leader pour une musique typiquement seventies mais perpétuellement revisitée, avec de nouveaux instrumentistes et des styles en constante évolution. Dave Brock, c’est pareil, un compositeur autant qu’un leader pour une musique typiquement seventies mais perpétuellement revisitée, avec de nouveaux instrumentistes et des styles en constante évolution. Le premier fut le leader d’une formation très prisée parmi les amateurs de rock progressif au début des seventies. King Crimson a marqué le paysage musical. Avec un album paru en 1969, « In the court of crimson king ». Le second fut le leader d’une formation très prisée parmi les amateurs de rock alternatif. Hawkwind a sorti son premier album en 1969, le premier de quelques dizaines et plus si on compte les live et autres bootlegs.


A noter un signe essentiel. Hawkwind, comme Crimson, figurent parmi les rares groupes dont les enregistrements live méritent le détour, au même titre que Pink Floyd, Led Zeppelin ou Tangerine Dream. 


King Crimson et Hawkwind ont en commun de ne pas être passé chez Drucker. Leur différence se limite aux déficiences esthétiques des critiques. On trouvera un ou deux albums de King Crimson dans la play list de quelques journalistes du rock mais Hawkwind est copieusement ignoré. Le mieux, quand on est un véritable mélomane, est de fuir la critique. Les idiots bavards et dépourvus de sens musical ont flingué Stravinsky. On retrouve les mêmes, qui ne flinguent plus mais jouent de l’indifférence, ce qui est pire, face à Crimson ou Hawkwind. Ces pitoyables critique du rock que la populace suit et qui n’hésitent pas à mettre en play list quelques sublimes daubes, comme Queen, Madonna, M. Jackson, Moby, Police, Dire Strait ou U2 et je passe cette interminable liste pour cette confrérie pas fraternelle de bobos qui ont choisi de transformer leur tympan en cuvette de chiotte pour que s’y déverse la soupe musicale vantée par les médias de masse.


Ce règlement de compte effectué, je ne saurai qu’encourager ceux qui désirent s’ouvrir à des expériences musicales inédites à écouter quelques perles composées et exécutées par des deux groupes d’artistes devenus incontournables. Fripp, virtuose à la guitare, atmosphère de quatuor pour instruments amplifiés, sorte de Bartok du rock progressif. Et Brock, sobre et simple, rien de la frime à la Johnny et pourtant encore sur scène à bientôt 70 balais. Pour des sonorités très space. Si Crimson se transcende avec la guitare et le violon, Hawkwind se bonifie quand il use des claviers et en plus, du teremin, cet étrange instrument, jouant du sens tactique et des lois magnétiques, venu de la Russie soviétique, aux sonorités planantes, aussi méconnu que les ondes Martenot en usage chez quelques compositeurs audacieux comme Messiaen.


Bon anniversaire à Robert Fripp et Dave Brock, ainsi qu’à Led Zeppelin dont le premier album est sorti en 1969, hymne ésotérique au rythme des corps en transhumance dans cette folle époque d’émancipation, tout aussi incontournable mais que j’ai contourné dans ce billet car ils sont assez connus pour ne pas avoir besoin d’un coup de pouce de la critique alternative. Profitez-en et mettez-vous au courant alternatif, pour ne pas mourir ignare en n’ayant eu comme référence que ce que les médias de masse offrent pour satisfaire les goûts moyens et les profits de cette industrie de la merde musicale.



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