Hélène Delavault dans « Yvette et Sigmund », au Théâtre du Rond-Point

par Theothea.com
mardi 28 novembre 2006

En quatre-vingt minutes de récital scénarisé et douze chansons à forte connotation sexuelle ajoutée, la mezzo-soprano Hélène Delavault crée dans l’intimité de la salle Jean Tardieu du théâtre du Rond-Point et avec la complicité goguenarde du compositeur-percussionniste Jean-Pierre Drouet, une fantaisie qualifiée de lyrico-pseudo-psychanalytique.

Imaginant une répétition conflictuelle entre Yvette Guilbert, chanteuse en vogue au début du XXe siècle et un pianiste caricaturalement névrosé, l’auteure rassemble une production musicale dont la prose s’avère aisément significative du refoulement psychique sublimé dans l’expression artistique.

S’inspirant de l’amitié et de l’intérêt analytique que Sigmund Freud porta à Yvette Guilbert devenue très célèbre dans le music-hall, Hélène Delavault réalise un spectacle de divertissement jouant sans cesse avec les mots et témoigne ainsi des fantasmes et des inhibitions sous-jacents que ceux-ci pourraient suggérer.

Cette perspective est d’autant plus intéressante que la chanteuse renommée résista à l’époque aux interprétations analytiques de Freud lui-même, en refusant a priori de se percevoir comme « un hôtel meublé dont le propriétaire tire profit des habitants... » au sein de « tous les enfers et tous les paradis avec cette grouillante humanité logée en soi ».

Ici sur scène, la composition de la cantatrice est enjouée, malicieuse et subtile face à son compère instrumentiste chargé d’être le candide un peu balourd de ce duo pour une prestation musicale pleine d’humour qui aurait très bien pu s’intituler dans la parodie : « Le lapsus et la Diva » .

Photo © Carole Bellaiche

YVETTE ET SIGMUND - ** Theothea.com - de Hélène Delavault - mise en scène : Jean-Claude Durand - avec Hélène Delavault et Jean-Pierre Drouet - Théâtre du Rond-Point -


Lire l'article complet, et les commentaires