Identité avec ou sans liberté ?

par jack mandon
mardi 17 novembre 2009

T.Erdogan, actuel Premier ministre turc, avait annoncé la couleur de son islam conquérant en 1997 alors qu’il était maire d’Istanbul : « Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les dômes nos casques et les croyants nos soldats. »

Voilà une déclaration qui a le mérite d’être claire. Est-il si important de la cadrer dans son contexte ? Fondamentaliste ou pas, l’islam est conquérant, comme l’était le christianisme colonisateur et guerrier du début de l’ère chrétienne...jusqu’à nos jours, d’une manière à peine déguisée, en Irak et en Afghanistan.

A moyen terme l’islam s’impose, avec ses minarets et son concert nocturne de niqab et autres burqa... les charmes de l’orient « moderne »

La princesse Shéhérazade au secours de l’occident. Dans un conte des mille et une nuits palpitant et revisité, elle tiendra en haleine le sultan. Ainsi, nous les infidèles, les impies, les esclaves de demain, nous seront peut être épargnés, à condition de nous convertir !

L’ancien orient poétique et cruel, mais avec élégance, s’en est allé. Ses poètes, ses sages, ses philosophes et autres scientifiques. Nous connaitrons le sort d’Averroès, au mieux, l’exil. Mais pour quel horizon ?

A ciel ouvert, dans tous les pays du monde démocratique, et dans certains lieux dévolus à la prière, les discours enflammés et meurtriers ne sauraient nous apaiser. Les états européens, parmi les plus tolérants s’interrogent.

« Enquête sur les prêches haineux dans une prestigieuse mosquée de Londres »

31 Août 2008 par Annie Lessard, Marc Lebuis
Dans le cadre d’un reportage d’enquête, une journaliste a filmé des prêches fondés sur la version saoudienne extrémiste de l’islam à la mosquée Regent Park. On enseigne qu’il faut tuer les homosexuels, les adultères et les apostats, se tenir à l’écart des mécréants et les haïr, que les femmes doivent se couvrir complètement et vivre sous tutelle, que les Juifs et les chrétiens sont vils et malveillants, etc. Le reportage Dispatches : Undercover Mosque – The Return est disponible dans notre section video : Prêcher la haine à Regent Park, une prestigieuse mosquée de Londres.

Les médias nous informent, nous le voyons, nous l’entendons, nous le vivons...on ne veut pas le croire ? Un aspect de la faiblesse de la démocratie.

Pour nous occidentaux, le spirituel, dans son authenticité, est une affaire intime, secrète, discrète, une relation sensible personnelle entre un être humain et son Dieu. Les travestissements provocateurs nous indisposent...doublement.

Quand ça prend la forme collective d’un pays, ou continent, cela devient une dynamique de groupe puissante et s’insinue la manipulation politique qui peut atteindre tous les débordements de conquête, de destruction et d’asservissement.

A une époque à peine révolue,« Le grand Satan américain, contre le grand Satan iranien » tristes réminiscences médiévales...paranoïa, 1 partout, égalité.

Nous pourrions penser que l’explosion prosélyte du religieux fait contrepoids à la violence, la misère, la drogue, l’injustice sociale, rencontrée dans nos pays démocratiques. C’est une explication. Une espèce de pandémie vaincue par une autre pandémie. Une société délétère qui tente d’expulser un modèle pourri pour le remplacer par un autre tout aussi diabolique...bien entendu au nom de Dieu.

Au début de l’ère chrétienne des préceptes d’humanité et de justice s’inscrivaient déjà dans les consciences...le message oral se répandait, jusqu’à l’écriture, les traductions...et les premiers égarements amplifiés monstrueusement dans l’histoire et le temps. Cela avait bien commencé...dans son enseignement.

La philosophie du Christ consistait, en valeurs d’égalité entre les êtres humains, de liberté de l’individu, d’émancipation de la femme,de justice sociale, de séparation des pouvoirs temporels et spirituels, de non-violence, de pardon et d’amour du prochain. F. Lenoir, Christianisme et démocratie.

Vidés de leurs sens, en partie, par les responsables religieux, ces enseignements furent relayés dans le temps et l’histoire par les humanistes de la Renaissance (M. de Montaigne, Les Essais) et les philosophes des lumières,(J.J. Rousseau, le Contrat social, Voltaire, Candide). Ils constituent une base de notre système politique démocratique. La poussée et la modernisation des idées ont édifié la laïcité, les droits de l’homme et la liberté de conscience. Le christianisme de fond, hors dogme, a permis la création d’un fondement éthique. Il donne un cadre aux interactions humaines, c’est-à-dire aux relations politiques, économiques et sociales.

Dans la fameuse réponse aux pharisiens qui voulaient le piéger, « Rendez à césar ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », Matthieu XXII,21,Jésus clarifie et valorise chaque option, temporelle et spirituelle. Plus autonome, l’humanité a dorénavant besoin d’un cadre éthique qui lui permet cette autogestion des relations sur la Terre. Une option qui s’apparente d’avantage au discours démocratique. Mais que signifie la démocratie chez certains protagonistes islamistes...l’occasion unique de répandre des valeurs antidémocratiques avec notre bénédiction.

Sur ce plan de la communication, l’énigme est manichéenne. Une laïcité qui se veut bienveillante, flexible, ouverte à la différence, contre un dogmatisme religieux rigide et intolérant.

Depuis toujours, toutes les religions entretiennent des rapports ambigus avec le pouvoir civil, cependant, le principe de laïcité inscrit dans la constitution constitue aujourd’hui un des fondements de la République française.

La démocratie est sans doute en péril, dans la mesure où elle ne sait plus mesurer jusqu’où elle peut accorder la liberté d’action à des hommes et à des systèmes aussi enclins à cultiver l’intolérance, la violence et la dictature.

Dans les milieux non autorisés, on prétend « Quand l’Islamisme passe , la liberté trépasse. » Dans les milieux autorisés on s’inquiète tout de même un peu.

Oui mais, le législateur de la république, derrière ses binocles nous dit, « Une acception large de la laïcité semble se faire jour, qui condamnerait toute atteinte à des valeurs jugées universelles...ah bon, ça change tout !...excusez moi.


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