Ils ont photographié la Bretagne

par Voris : compte fermé
samedi 21 mars 2009

Des photographes, amoureux de la Bretagne ou de leur époque, ont pris des clichés précieux qui racontent aux générations venues après eux l’histoire des gens de leur temps. Il sera ici question de deux d’entre eux : Georges de Kerever, témoin de la période d’avant 1914 et qui est à l’honneur en ce moment au musée de Saint-Brieuc, Jos Le Doaré, fondateur des célèbres éditions Jos et des cartes postales du même nom.

La Bretagne est une région qui invite à la photographie, et à l’art de façon générale. L’école des peintres de Pont-Aven fondée par Paul Gauguin en témoigne. Mais le rôle joué par la photographie ne doit pas être négligé. Cet article a choisi de donner un coup de projecteur sur deux grands photographes du passé : Jos le Doaré et Georges de Kerever.

Jos Le Doaré ou comment un produit acheté en pharmacie va donner naissance à la carte postale

Jos Le Doaré est né à Châteaulin (Finistère) en 1904.

Mais avant lui, son père, Jean-Marie, né en 1859, décide d’acheter un des premiers appareils photo. C’était le pharmacien qui les vendait, à cause des produits chimiques ! Il s’est mis à faire des photos, puis il a ouvert avec son épouse un magasin en 1900 à Chateaulin. Avec la guerre de 14-18, il a tout de suite vu le développement possible des cartes postales. Le couple se lance donc dans la carte postale, d’abord pour le compte de l’éditeur Emile Hamonic, puis pour son propre compte.


Le fils Jos, âgé de 26 ans, prend le relai en 1930. Après des études d’histoire à Paris et de photographie à l’école Louis Lumière. Il revient en Bretagne et constitue une collection de photographies sur la Bretagne. Il fonde à Châteaulin les Éditions JOS. Il devient le spécialiste de l’illustration photographique et de la carte postale en Bretagne. L’entreprise deviendra florissante. Il meurt en 1976.

Son petit-fils Patrick Le Doaré, lui, a choisi la danse et il a fondé une compagnie chorégraphique à Quimper. Nous l’avons reçu lors d’une soirée à l’association "Paroles d’artistes". A cette occasion, il raconta avec verve et talent son histoire familiale et l’histoire de la photographie. Voir la vidéo ici.

Le petit Patrick a grandi au milieu des cartes postales de son papa. Et dans l’immense maison de Châteaulin, un terrain de jeu aussi fabuleux que le château de Poudlard pour Harry Potter. En 1971, Patrick fait sa première photo. Pendant huit ans, il va faire le globe-trotter, enfin le Breizh-trotteur, en sillonnant la Bretagne. En 1974, il retrouve Maribé, l’amour de ses quinze ans. Patrick Le Doaré aurait pu être photographe et suivre les traces de son père. Il aurait pu « écrire avec la lumière ». Mais il a préféré composer dans le mouvement. 

Georges de Kerever 



Propriétaire foncier et adjoint au maire de Ploufragan, George de Kerever, né en 1868, fut élève du lycée Saint-Charles, puis président de la Caisse d’Épargne. Riche, il peut s’offrir le loisir de prendre des photos de son temps. Il fallait à l’époque fixer les prises de vues sur plaques de verre (c’étaient les « négatifs » d’alors).

Le musée de Saint-Brieuc (22) a racheté en 1992, à la famille de Kerever, les 1.200 plaques de l’aïeul, retrouvées dans un grenier. 

Meilleur ami du meilleur ami de l’homme, De Kerever a réalisé de véritables reportages sur les courses et concours de chevaux et immortalisé les poses des élégantes et aristocrates qui fréquentaient les lieux hippiques. Mais il a aussi pris des scènes de marchés, de travaux à la ferme...

Parmi les 100 oeuvres présentées, certaines sont tirées sur très grand format En outre, des costumes sur mannequins et des boîtiers anciens appartenant au collectionneur André Darmon agrémentent la visite. Le contemporain qui déambule au milieu de cet univers reconstitué peut ainsi s’imprégner d’une époque.

Informations pratiques :

Exposition Georges de Kerever au musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc, jusqu’au 10 mai. Entrée libre, du mercredi au samedi, de 10h à 18h, les dimanches et fériés de 14h à 18h. Visites commentées gratuites, visites à thème (le costume bourgeois, l’histoire de la photo), visites destinées aux malvoyants et aux malentendants : tél.02.96.62.55.20. Accessibilité permanente aux personnes à mobilité réduite.

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